William Weightman

chimiste américain
William Weightman
Description de l'image William Weightman (manufacturer).jpg.
Naissance
Drapeau du Royaume-Uni Waltham, Royaume-Uni
Décès (à 90 ans)
Drapeau des États-Unis Philadelphie
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Profession
Fabricant de produits chimiques
Conjoint
Louisa Stelwagon
Descendants
Anne Weightman (en)
William Weightman, Jr.
John Farr Weightman
Famille
William Weightman III (en) (petit-fils)
George W. Strawbridge Jr. (en) (arrière-petit-fils)

William Weightman ( - ) est un fabricant de produits chimiques américain qui fut l'un des plus grands propriétaires terriens des États-Unis à son époque[1].

Né en Angleterre et arrivé aux États-Unis à 16 ans, il rejoint l'entreprise chimique de son oncle où il devient progressivement associé. En 1861, lorsque la guerre de sécession éclate, l'importation de quinine britannique est empêchée alors que cette molécule sert à prévenir la malaria. Ayant développé une méthode de synthèse pour en fabriquer aux États-Unis[1], Weightman et son associé Powers bénéficient d'un quasi-monopole et amassent une fortune considérable. Il gagne le surnom de « roi de la quinine[2] » et investit massivement dans l'immobilier, achète de larges terres agricoles et fait construire des quartiers entiers à Philadelphie.

En 1998, il est listé comme le 17e Américain le plus riche de l'histoire par le magazine American Heritage (en), et sa fortune est plus tard estimée à 51,8 milliards $ en valeur ajustée de 2014[3].

Biographie modifier

Né à Waltham en Angleterre, il émigre en Amérique à 16 ans en 1829 sur invitation de son oncle John Farr, chimiste de profession. Celui-ci avait fondé la société Farr & Kunzi, qui est la première à fabriquer du sulfate de quinine aux États-Unis. À la retraite de Kunzi en 1836, Farr s'associe à Thomas Powers et à Weightman, 27 ans, pour fonder Farr, Powers & Weightman[1].

 
Publicité de Powers & Weightman de 1859.

Lorsque John Farr meurt en 1847, Weightman devient administrateur et dirigeant de l'entreprise, qui est rebaptisée Powers & Weightman[4]. L'entreprise développe une forme synthétique de quinine, une prophylaxie à la malaria. L'importation de quinine britannique étant interrompue pendant la guerre de sécession, l'entreprise profite grandement d'un quasi-monopole[1]. En 1875, Powers & Weightman se voit décerner la médaille Elliott Cresson par le Franklin Institute[5].

Weightman amasse une grande fortune grâce à des investissements judicieux, provenant de son entreprise de fabrication. Au tournant du 20e siècle, il est le « plus grand propriétaire individuel de biens immobiliers à Philadelphie[6] », ayant acheté des centaines d'hectares de fermes et construit des quartiers entiers de logements pour la classe moyenne. Son architecte pour ceux-ci est Willis G. Hale (en), le mari d'une de ses nièces[7] qui a également dessiné le Garrick Theatre (en) pour Weightman qui ouvre en 1901.

Hale a également conçu la maison de campagne de Weightman, Ravenhill (en) (1887), construite dans le style West Germantown de Philadelphie, sur une crête surplombant la Wissahickon Creek (en).

Ayant survécu à ses deux fils médecins, Farr et William, Weightman en vint à compter sur sa fille, Anne Weightman Walker (en). Après la mort du mari de cette-dernière en 1903, elle est admise comme associée chez Powers & Weightman, devenant la « seule femme aux États-Unis à occuper un tel poste à responsabilité[4] ».

Sa société, Powers & Weightman, fusionnera dans les années 1920 avec le géant pharmaceutique Merck & Co..

Vie privée modifier

Weightman se marie avec Louisa Stillwagon en 1841 avec qui il a trois enfants : John, William Jr. et Anne.

Il meurt à 90 ans le dans son manoir de Ravenhill[1]. Il laisse la majeure partie de sa succession à son seul enfant survivant, Anne, et est enterré au cimetière de Laurel Hill (en) à Philadelphie.

Anne Weightman Walker hérite du manoir Ravenhill et fait don du domaine à l'archidiocèse de Philadelphie en 1910. Le cardinal Dennis Dougherty accorde le manoir à l'ordre des Religieuses de l'Assomption en 1919. Les sœurs le convertissent en école qu'elles nomment Ravenhill Academy.

Postérité modifier

 
Weightman Hall (à gauche) et le stade Franklin Field en 1922.

Un portrait posthume de William Weightman est commandé par sa fille Anne Weightman à l'artiste américain d'origine suisse Adolfo Müller-Ury (en). Il est exposé à la Corcoran Gallery of Art de Washington et à Philadelphie en 1908.

Le gymnase Weightman de l'université de Pennsylvanie (1903–05, Frank Miles Day (en), architecte), adjacent au stade Franklin Field, porte son nom.

Ravenhill, le manoir de Weightman à West Germantown, fait aujourd'hui partie de l'université Thomas Jefferson.

Notes et références modifier

  1. a b c d et e « William Weightman Dead. One of the Largest Real Estate Owners in the Country. », New York Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ) :

    « William Weightman, popularly known as the richest man in Pennsylvania, and certainly one of the largest real estate owners in the country, died this morning at his Summer home, "Raven Hill," in West School Lane, Falls of Schuylkill. »

  2. « Celebrates Wedding by Giving $1,000,000. Mrs. Walker Remembers Relatives and Institutions in Marrying Frederic C. Penfield. Daughters of Mrs. Wister, Who Tried to Break Weightman Will, Among Beneficiaries. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Frederic Courtland Penfield, diplomat, author, and clubman, and Mrs. Anne Weightman Walker, one of the wealthiest women in the world, were married at 10:45 ... »

  3. STEVE HARGREAVES, « The richest Americans in history », CNN money,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. a et b JOHN W. JORDAN, LL.D, « Encyclopedia of Pennsylvania biography : illustrated » [archive du ], NEW YORK, Librarian Historical Society of Pennsylvania, Philadelphia, (consulté le )
  5. « The Franklin Institute Awards - Laureate Database page on Powers and Weightman » [archive du ] (consulté le )
  6. Moses King, King's Views of Philadelphia (New York: Moses King, publisher, 1901), p. 89.
  7. Willis Gaylord Hale (1848-1907) from Philadelphia Architects and Buildings.

Bibliographie modifier

  • Philadelphia - A History of the City and Its People. Ellis Paxson Oberholtzer (Philadelphia, 1911).
  • James Foss. Willis Gaylord Hale and Philadelphia's Rebellion of the Picturesque: 1880-1890. Masters Thesis, Penn State University, 1964.

Liens externes modifier