Wikipédia:Lumière sur/Maurice Yaméogo

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Portrait stylisé du premier président de la République de Haute-Volta Maurice Yaméogo.
Portrait stylisé du premier président de la République de Haute-Volta Maurice Yaméogo.

Maurice Yaméogo (1921-1993) a été de 1959 à 1966 le premier président de la République de Haute-Volta, actuel Burkina Faso.

Personnage intrigant, « Monsieur Maurice » a incarné l’État voltaïque au moment de l’indépendance. Mais du petit séminaire de Pabré en 1939 à son accession à la présidence en 1959, son ascension politique ne s’est pas faite sans difficulté. Ses débuts prometteurs en tant que grand conseiller de l’Afrique-Occidentale française (AOF) de 1948 à 1952 ont été suivis par une traversée du désert. Et ce n’est que grâce à une succession de volte-faces que le conseiller général de Koudougou parvient à se hisser au cours de l’année 1958 no 2 du gouvernement de Ouezzin Coulibaly, puis président du Conseil après sa mort.

Alors même que son assise politique est mal assurée, Yaméogo parvient par des concours de circonstance à renforcer sa position et même à imposer ses choix. Ainsi, après la proclamation de la République le , il opère en 1959 un surprenant retournement de position sur la fédération du Mali. Puis, par le biais de manœuvres discutables, élimine toute opposition parlementaire. L’Union démocratique voltaïque-Rassemblement démocratique africain (UDV-RDA) épuré de ses adversaires, s’impose alors en parti unique. Avant même l’indépendance le , la Haute-Volta est sous le joug de sa dictature. Son régime corrompu, rythmé par ses sautes d’humeur, se caractérise par une instabilité ministérielle chronique et le développement d’une paranoïa. Il en est de même pour sa politique étrangère, tumultueuse, notamment avec la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny.

Finalement, le , suite à sa décision d’imposer de sévères mesures d’austérité financière, un soulèvement populaire l’amène à démissionner. Celui-ci est le résultat direct d’une coalition des syndicats avec la chefferie traditionnelle et le clergé. S’ensuit pour Maurice Yaméogo, un ostracisme lié à sa gestion douteuse des finances. Toutefois, par le biais de son fils Hermann, il continue d’influencer la scène politique de son pays. En 1993, il décède après avoir été réhabilité par le président de la République Blaise Compaoré.