Ve gouvernement constitutionnel portugais

Le Ve gouvernement constitutionnel (en portugais : V Governo Constitucional) est le gouvernement de la République portugaise entre le 1er août 1979 et le , sous la Ire législature de l'Assemblée de la République.

Ve gouvernement constitutionnel
(pt) V Governo Constitucional

IIIe République portugaise

Description de cette image, également commentée ci-après
La Première ministre Maria de Lourdes Pintasilgo en 1986.
Président de la République António Ramalho Eanes
Première ministre Maria de Lourdes Pintasilgo
Élection 25 avril 1976
Législature Ire
Formation
Fin
Durée 5 mois et 9 jours
Composition initiale
Parti politique ASDI-Indépendants
Ministres 19
Femmes 1
Hommes 18
Représentation
Assemblée de la République
42  /  263
Drapeau du Portugal

Il est dirigé par l'indépendante Maria de Lourdes Pintasilgo, directement choisie par le président António Ramalho Eanes. Il succède au IVe gouvernement constitutionnel, alors sous l'autorité de l'indépendant Carlos Mota Pinto. Il est remplacé par le VIe gouvernement constitutionnel, sous la direction du libéral Francisco Sá Carneiro et soutenu par une coalition de droite.

Historique du mandat

modifier

Dirigé par la nouvelle Première ministre indépendante Maria de Lourdes Pintasilgo, ancienne ministre des Affaires sociales. Il bénéficie du soutien de l'Action sociale-démocrate indépendante (ASDI) et de sans partis, qui disposent ensemble 42 députés sur 263, soit 16 % des sièges de l'Assemblée de la République.

Il est formé à la suite de la démission de Carlos Mota Pinto, au pouvoir depuis .

Il succède donc au IVe gouvernement constitutionnel, constitué de technocrates et soutenu par le Parti social-démocrate (PPD/PSD) et le Parti du Centre démocratique et social (CDS).

Formation

modifier

Le , cinq semaines après la démission de Carlos Mota Pinto, le président de la République António Ramalho Eanes annonce avoir reçu l'autorisation du Conseil de la Révolution (pt) pour prononcer la dissolution de l'Assemblée de la République et convoquer des élections législatives anticipées. Il indique son intention de mettre en place un gouvernement de gestion, neutre et indépendant des partis pour conduire le pays jusqu'au scrutin[1].

Il confie six jours plus tard à l'ambassadrice auprès de l'Unesco Maria de Lourdes Pintasilgo, ancienne ministre et secrétaire d'État à l'époque de la transition entre la révolution des Œillets et la IIIe République. Issue de la gauche chrétienne, elle avait déjà été envisagée par la gauche pour diriger les IIIe et IVe gouvernement constitutionnel. Sa désignation est vertement critiquée par le PPD/PSD et le CDS pour son positionnement à gauche, tandis que le Parti socialiste (PS) et le Parti communiste portugais (PCP) se montrent réservés, mais plutôt favorables à ce choix de transition[2].

En une dizaine de jours, elle forme son exécutif dont elle présente la composition le . Constituée en un temps record, cette nouvelle équipe de 16 membres réunit plusieurs anciens ministres, notamment aux postes-clé des ministères de l'Intérieur, de l'Agriculture, et de la Communication sociale. Elle compte deux dissidents du PPD/PSD, aux ministères du Travail et des Finances. L'exécutif est plutôt bien accueilli par les communistes et les socialistes, ces derniers regrettant même qu'elle ne soit mise en place que pour organiser de nouvelles élections et non mener la législature à son terme[3].

Le , le programme gouvernemental est approuvé par l'Assemblée de la République après que celle-ci a repoussé la motion de rejet déposée par les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates. Si le texte n'a reçu que 33 voix contre — issues de l'ASDI[a] et de sans parti[b] — et 79 suffrages favorables, il n'a pas recueilli la majorité absolue. Socialistes et communistes font pour leur part le choix de l'abstention[4],[5].

Succession

modifier

Après la victoire de l'Alliance démocratique (AD) aux élections du , la Première ministre remet sa démission le , afin de favoriser l'accession au pouvoir de Francisco Sá Carneiro[6]. Ce dernier forme dans les jours qui suivent le VIe gouvernement constitutionnel, qui dispose de la majorité absolue des sièges au sein du nouveau Parlement[7].

Composition

modifier
Fonction Titulaire Parti
Premier ministre Maria de Lourdes Pintasilgo Sans
Ministre adjoint
Ministre de l'Intérieur
Manuel da Costa Brás Sans
Ministre de la Coordination sociale
Ministre des Affaires sociales
Alfredo Bruto da Costa Sans
Ministre de la Coordination culturelle
Ministre de la Culture et de la Science
Adérito Sedas Nunes Sans
Ministre de la Défense nationale José Alberto Loureiro dos Santos Sans
Ministre des Affaires étrangères João de Freitas Cruz Sans
Ministre de la Justice Pedro Sousa Macedo Sans
Ministre des Finances António de Sousa Franco ASDI
Ministre de la Coordination économique
Ministre du Plan
Carlos Corrêa Gago Sans
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche Joaquim da Silva Lourenço Sans
Ministre de l'Industrie Fernando Videira Sans
Ministre du Commerce et du Tourisme Acácio Pereira Magro Sans
Ministre du Travail Jorge Sá Borges Sans
Ministre des Transports et des Communications Frederico Monteiro da Silva Sans
Ministre du Logement et des Travaux publics Mário de Azevedo Sans
Ministre de l'Éducation Luís Veiga da Cunha Sans
Ministre de la Communication sociale João Figueiredo Sans
  1. L'ASDI rassemble 37 députés élus en 1976 sur les listes du PPD/PSD et ayant fait scission en avril 1979.
  2. Quatre anciens députés du groupe du Parti socialiste et un ancien parlementaire du groupe du Parti du Centre démocratique et social.

Références

modifier
  1. (es) Nicole Guardiola, « Eanes anuncia la disolución del Parlamento portugués », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. José Rebelo, « Le chef de l'État a chargé Mme Pintassilgo de former le gouvernement de gestion », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. José Rebelo, « Le gouvernement constitué par Mme Pintassilgo est bien accueilli par la gauche », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. José Rebelo, « Le Parlement a approuvé le programme de gouvernement de Mme Pintassilgo », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) Nicole Guardiola, « Aprobado el programa del nuevo Gobierno portugués », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Mme Pintassilgo a remis sa démission », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Le gouvernement de M. Sà Carneiro est entré en fonctions », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

modifier

Articles connexes

modifier

Lien externe

modifier