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Le riacquistu est un mouvement culturel, principalement littéraire, qui vise à la réappropriation de la langue corse et de son évolution stylistique par les écrivains. Ce mouvement s'est développé à partir des années 1970 et compte comme chef de file des auteurs comme Ghjuvan'Teramu Rocchi.

Description modifier

Le riacquistu est un terme corse qui désigne le mouvement de réappropriation de la culture corse débuté dans les annés 1970[1]. Principalement littéraire, le mouvement a également influencé d'autres domaines culturels liés à la langue comme la chanson.

Historique modifier

Personnalités modifier

Ghjuvan'Teramu Rocchi modifier

Biographie succinte modifier

Ghjuvan'Teramu Rocchi est né en 1940 dans la localité de Loretu di Casinca[2]. Enseignant, il est aussi écrivain et poète. Dans les années 197, il devient l'un de auteurs principaux du riacquistu. ll meurt le 3 mars 2018. A sa disparition, de nombreux acteurs culturels et des représentants de la communauté corse rendent hommage à son action[3].

Univers poétique modifier

Norbert Paganelli modifier

Biographie succinte modifier

Norbert Paganelli est né le 11 avril 1954 à Tunis puis a passé son enfance à Sartène.

Séduit par le riacquistu qui bat alors son plein en Corse, il utilise, dès lors, sa langue maternelle pour l’écriture poétique en prenant soin d’accompagner ses textes d’une traduction.

Il est le récipiendaire de plusieurs distinctions littéraire ou régionale, comme le premier prix de poésie corse à Santa Teresa di Gallura en 2009, le prix de la création littéraire de la Collectivité territoriale de Corse en 2014 ou le prix du livre corse 2015).

Univers poétique modifier

Si l’utilisation d’une langue vernaculaire et la rémanence d’une thématique où les éléments premiers peuvent conférer à cette poésie un statut de « poésie identitaire », ce qualificatif doit se combiner avec d’autres pour parvenir à définir une démarche créative ancrée dans la modernité et qui refuse viscéralement l’enfermement au bénéfice d’un universalisme toujours à redéfinir.

Ainsi, les Canta à i Sarri (Chants aux Crêtes), s’ils se présentent comme des lamenti incantatoires pouvant être vociférés, conformément à la l’antique tradition, leur forme est complètement renouvelée même lorsqu’ils adoptent l’apparence d’un texte en appel et répons (Chjam’è rispondi).

Le cadre de l’île de Corse est géographique dépassé lorsque sont évoqués : le combat des moines tibétains (Sta sera /Ce soir), le conflit au Proche-Orient (Stancaghjina/Fatigue), le massacre d’Oradour sur Glane (Pudemu senta/Nous pouvons entendre), la répression sanglante du Général Pinochet (Ondici di sittembri/Onze septembre). Dans le même esprit la traduction en langue corse du Cantique des cantiques a pour fonction de témoigner que de tout temps la culture locale a puisé dans un cadre beaucoup plus vaste afin de nourrir ses propres mythes et références.

Cette dialectique de l’universel et du particulier côtoie une interrogation sur la nature même de l’acte créatif qui est présenté comme une fulgurance échappant au discours rationnel mais possédant une cohérence interne relevant d’un inconscient collectif universel et intemporel (Certi volti/Certaines fois), (A zidda è u zuddu/L’âtre et le seuil).

Si Jacques Fusina relève l’exigence de cette poésie, Emmanuelle Caminade la perçoit avant tout comme une exaltation des choses simples et des éléments premiers, quant à Marie Jean Vinciguerra, qui préfaça Mimoria arghjintina/Un sel d’argent, livre singulier composé de photographies et de textes, il souligne que « la langue du poète contrarie les boussoles pour nous faire entrevoir la terra incognita du mystère ». Un mystère qui peut prendre l’apparence des choses simples ayant pour seule exigence une écoute attentive.

Acteur du paysage culturel insulaire, il s’attache à mettre en valeur le patrimoine littéraire contemporain auprès du grand public grâce aux Escales poétiques coanimées avec Henry Etienne Dayssol et aux diverses interventions auprès des Médiathèques sur le thème de la poésie.

Il a cordonné l’anthologie de la poésie corse contemporaine (bilingue), publiée en 2017 aux éditions Le Bord de l’Eau sous le titre Musa d’un populu qui rassemble 52 auteurs.

Il publia, à l’âge de 18 ans, une première plaquette de poésie dont on a dit qu’elle était empreinte d’une sorte de mélancolie narquoise où la modernité d’écriture côtoie parfois des images traditionnelles. Il participe, à la même époque, au mouvement lancé par François Bott et André Laude : l’Internationale poétique.

Il fonde, en 2013, avec la poète occitan Henry-Etienne Dayssol l’association Performance qui réalise des lectures théâtralisées, anime des ateliers créatifs et participe à de nombreuses manifestations culturelles en Corse et sur le continent.

Bibliographie sélective du mouvement modifier

  • Paganelli Norbert, Soleil entropique, Les Paragraphes littéraires, 1973
  • Paganelli Norbert, Sept chants pour l’amnistie, L’Ecchymose, 1979
  • Paganelli Norbert, A Strada, a vulpi è u banditu / La Route, le renard et le bandit (bilingue), Maison rhodanienne de poésie, 1975
  • Paganelli Norbert, A Petra ferta / La Pierre blessée (bilingue), Maison rhodanienne de poésie, 1981
  • Paganelli Norbert, A Fiara / La Flamme (bilingue), LADS, 1992
  • Paganelli Norbert, Invistita / Errance, Paris, Publibook Des Écrivains, 2007 (ISBN 2748336127)
  • Paganelli Norbert, Canta à i sarri, 2009
  • Paganelli Norbert, Mimoria arghjintina / Un sel d’argent (bilingue), A’ Fior di Carta, 2010
  • Paganelli Norbert, Petre senza nome / Pierres anonymes, création de l’Operata culturale, A’ Fior di Carta, 2010
  • Paganelli Norbert, A Notti Aspetta / La Nuit Attend (bilingue), Colonna éditions, 2011
  • Paganelli Norbert, Paroles et couleurs, essai sur la non-figuration de Nicolas Cotton, La Bouinotte, 2012
  • Paganelli Norbert, A Cerca / La Quête, création de l’Operata culturale, A’ Fior di Carta, 2012
  • Paganelli Norbert, Da l Altra Parti / De l 'autre côté (bilingue), Colonna éditions, 2014
  • Paganelli Norbert, U canti di canti - (adaptation), A’ Fior di Carta, 2014
  • Paganelli Norbert, Tarra d’accolta / Terre d’accueil (35 auteurs contre le racisme et la xénophobie), A’ Fior di Carta, 2015
  • Paganelli Norbert, C. Ferrara et A. Di Meglio, Parolli in biancu è neru/Paroles en noir et blanc (bilingue), Le Bord de l’Eau, 2016
  • Paganelli Norbert, Sanguinarii / Sanguinaires (bilingue), Musa éditions, 2017 (ISBN 978-2-9559419-0-4)
  • Paganelli Norbert, Mi ramentu / Je me souviens, A’ Fior di Carta, 2017
  • Paganelli Norbert, Musa d’un Populu (Florilège de la poésie corse contemporaine), Le Bord de L’Eau, 2017

Notes et références modifier

  1. « Aléria : U Riacquistu | InterRomania », sur www.interromania.com (consulté le )
  2. Jacques RENUCCI, « Ghjuvan'Teramu Rocchi s'est éteint... », Corse Net Infos - Pure player corse,‎ (lire en ligne)
  3. « Disparition de Ghjuvan’Teramu Rocchi, les personnalités insulaires lui rendent hommage », France 3 Corse,‎ (lire en ligne)

Annexes modifier

Liens externes modifier

Vidéos modifier

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