Utilisateur:Serge Ottaviani/Verreries Saint-Martin

Verreries Saint-Martin
Verrerie Delhay - Verrerie Delille - Sovirel - Xelux
Présentation
Destination initiale
Fabrication de produits verriers
Construction
1852
Propriétaire
Commune d'Aniche
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
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La Verrerie Saint-Martin est fondée en 1852 par m. Henry Delhay sur Aniche dans le Nord. A don décès son comptable m. Delille reprend l'exploitation. Sovirel y produira du Pyrex jusqu'en 1996. En 2015 c'est une friche industrielle.

Verrerie Saint-Martin

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Verrerie Saint-Martin Plan cadastral de 1873

La verrerie Saint-Martin fut fondée en 1852 par MM Henry Delhay & Cie. M. Henry Charles Albert Delhay, natif de Cuincy en fut directeur gérant jusqu'au 26/12/1866, date de son décès à quarante sept ans. Son comptable M. Delille reprend l'affaire en nom collectif avec P. Verdavaine jusque en fin 1873, époque où M. Delille resta seul gérant-directeur sous la raison sociale Delille et Cie. La verrerie emploie 280 ouvriers avec sept fours.[1]

Vitraux mairie d'Aniche

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Vitraux d'Alfred Labille dans la salle du conseil de l'hôtel de ville d'Aniche

En 2014 les vitraux d'Alfred Labille représentant la verrerie, la mine et l'agriculture en l'hôtel de ville d'Aniche affichaient leur 90 ans.

« Très symboliques, les magnifiques vitraux qui ornent l’hôtel de ville ont cette année 90 ans. Et cela, à l’occasion de la Saint-Laurent, fête des verriers, qui se déroule ce dimanche 10 août. Le moment idéal pour rappeler leur histoire...

Les vitraux ont été posés lors de la restauration de l’hôtel de ville, en 1924. Ce dernier avait été partiellement détruit pendant la fuite des Allemands en 1918. Lors de la rénovation du bâtiment public, le maire de l’époque, Pierre Humez, et son conseil municipal avaient pris la décision d’y adjoindre de magnifiques vitraux, ceux que nous connaissons aujourd’hui et qui se trouvent dans la salle de délibération.

Ces vitraux, réalisés par l’artiste lillois Alfred Labille, représentent les différentes corporations qui ont fait la richesse d’Aniche : celles des agriculteurs, des mineurs et... des verriers. Certainement la plus réussie, la scène du soufflage du verre été identifiée comme étant située à la verrerie Saint-Martin, appelée plus tard Sovirel et aujourd’hui fermée. L’artiste s’est inspiré d’une photo réalisée il y a près d’un siècle. Les personnages que l’on voit aujourd’hui ont été identifiés : le petit maniqueux à gauche est Florent Cadet ; le souffleur au centre s’appelait Eugène Leduc. Il y a aussi un gamin, qu’on appelait Le Roux, mais dont le véritable nom était Caron. » [2].

Sovirel

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La licence Pyrex fut ramenée vers 1930 des USA par Eugéne Gentil, administrateur de la compagnie Saint-Gobain[3]

Crée en 1953 la société Pyrex devient Sovirel en 1955. [4] La So ciété des v erreries i ndustrielles r éunies du L oing ou en abrégé SOVIREL a son siége à Bagneaux-sur-Loing. Sovirel est spécialisée dans le verre technique[5]

Le site d'Aniche va ainsi se spécialiser dans la production de verre alimentaire Pyrex. Le Premier choc pétrolier des années 1970 signe un fort ralentissement de l'activité verrière, et un plan de licenciement vise soixante-quinze licenciements le 31 mai 1978. Georges Hage intervient à l'assemblée nationale pour du chomage partiel.[6]

Sicover Aniche ferme ses portes en 1996. Elle est reprise à cette date par Dominique Dupuis pour exploité le verre de protection pour soudeurs puis la société Xelux. [7]

La marque Pyrex sera racheté en 21006 par Arc International .

Photothèque

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Cité Saint-Martin

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Verrerie Sovirel d'Aniche en 2015

Les verriers étaient logés à proximité de l'usine. Au cadastre de 1873 figure 2 bandes de 25 logements avec jardins. En 2015 il ne subsiste que le coron le plus proche de l'usine.

« Fin 2003, M. Dupuis a racheté une entreprise suisse, Xelux. Cette PME de 15 salariés, comme l'explique Raphaëlle Devos, la directrice de Sicover Industries, « représentait une acquisition stratégique ». En effet, Xelux fabriquait des filtres à cristaux liquides, c'est-à-dire des filtres très techniques qui ont la particularité de s'assombrir en un rien de temps en présence d'une lumière violente, pour redevenir clair ensuite. Il était intéressant pour Sicover, pour développer son activité de protection optique pour soudeurs, d'acheter cette PME. Mais cette acquisition, coûteuse, s'est mal passée. La production sur deux sites a aussi posé des problèmes. M.Dupuis a décidé de fermer Xelux un an après et de rapatrier toute la production à Aniche, où 15 personnes supplémentaires ont été embauchées. Mais les difficultés, financières et techniques, se sont accumulées, qui ont conduit au dépôt de bilan le 30 novembre 2007. L'entreprise, gérée par un administrateur judiciaire, n'a pu se redresser et sa liquidation a été prononcée. Le site a fermé ses portes hier à midi. Les quatorze salariés qui restaient vont recevoir leur lettre de licenciement la semaine prochaine. »[8]

Hold-up 2007 et 2008

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Verrerie Sovirel d'Aniche en 2015 après l'incendie
 
Verrerie Sovirel d'Aniche en 2015

Le site est loué partiellement pour une activité de transport de fonds par la société DPS 2. Trois braquages successifs les 25 juillet 2007, 25 juin et 21 août 2008 vont entrainer la fermeture de cette activité.

« Un grand boum m'a réveillé. Je me suis dit : "C'est un hold-up !" (Jean-Claude était déjà là lors du premier casse, le 25 juillet 2007). J'ai regardé l'heure, mon réveil indiquait 4 h 19. J'ai ouvert les volets. J'ai vu deux hommes encagoulés et armés, planqués à chaque pignon de Sovirel. » Sovirel est le nom de l'ancienne verrerie qui occupait les lieux. Cette entreprise importante a périclité mais a laissé un vaste espace et de grands bâtiments, dont la majorité est maintenant à l'abandon. On pénètre dans cet endroit peu avenant par une entrée étroite, un peu en retrait de la rue. DPS2 a ses locaux là, à l'abri des regards. Elle partage l'endroit avec deux autres petites entreprises.

Revenons au récit en direct de notre témoin. « Ces deux hommes étaient nerveux, ils bougeaient sans arrêt. Ils avaient des brassards rouges au bras. Je me suis dit : "Ce sont des policiers". Puis j'ai pensé aux cagoules. J'ai alors compris que c'étaient des braqueurs.

Tout d'un coup, une voiture de police, du commissariat d'Aniche, est arrivée. La voiture a ralenti devant l'entrée (les policiers avaient été prévenus du casse). Un des voleurs leur a tiré dessus avec un fusil à pompe. Les policiers ont accéléré pour échapper aux tirs. Le gars a poursuivi la voiture en continuant à lui tirer dessus.

La voiture est revenue (en fait il s'agissait d'une voiture de police d'un autre commissariat, celui de Somain). Le deuxième gars, qui avait une mitraillette, a avancé sur la voiture. Je ne me souviens plus s'il a tiré. La voiture a reculé. J'ai regardé le réveil, il était 4 h 32.

Avant, j'ai entendu une seconde explosion, plus assourdie que la première.

Deux gros véhicules, avec des gyrophares sur le toit, sont sortis du site. Les gars qui étaient en planque sont montés dedans, un dans chaque voiture. Ils sont partis à toute vitesse en direction de Somain. Un peu plus loin, il y a eu une fusillade infernale. J'ai entendu une bonne vingtaine de coups de feu. » »[9]

Incendie 2014

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Le site le 21 mai 2014 est détruit par un incendie dans la zone des anciens bureaux: « Un incendie a ravagé un immeuble désaffecté, à Aniche (Douaisis), ce mardi après-midi. Le feu s’est déclaré peu avant 16 heures, mobilisant sur place plusieurs dizaines de sapeurs-pompiers. La rue du Général-Delestraint a été coupée à la circulation pendant plus d’une heure, ce mardi après-midi, pour permettre aux véhicules de secours de se déployer autour de la friche industrielle de l’ancienne verrerie Saint-Martin où un incendie s’est déclaré vers 16 heures.

Quand les sapeurs-pompiers de Denain, Douai et Somain sont arrivés sur les lieux, l’incendie était déjà généralisé à l’ensemble de l’immeuble de bureaux. Sous les ordres du capitaine Xavier Fage, les sapeurs-pompiers ont dû déployer un bras articulé pour accéder aux étages en flammes. À 18 h 30, les opérations d’extinction étaient terminées mais le déblaiement était toujours en cours. »[10]

Notes et références

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  1. catalogue général descriptif de l'exposition universelle de Paris en 1878: section française
  2. Didier margerin, À l’occasion de la fête des Verriers, à Aniche, les vitraux de l’hôtel de ville fêtent leurs 90 ans, (lire en ligne)
  3. « Les grands verriers à Saint-Gobain : Eugène Gentil », sur http://www.amicaleretraites-saint-gobain.com (consulté le ).
  4. these de Nicolas BERLAND, « L’HISTOIRE DU CONTROLE BUDGETAIRE EN FRANCE page 47/276 », sur https://tel.archives-ouvertes.fr, (consulté le ).
  5. Guy Dubois, Le Nord Pas-de-Calais Pour les Nuls, EDI8, , 500 p. (ISBN 9782754048859).
  6. « Licenciement Aniche , Etablissement SOVIREL- page 57/112 n°2274 », sur http://archives.assemblee-nationale.fr, (consulté le ).
  7. J-L. R., « L'usine Sicover Industries, située à Aniche, a fermé hier », La voix du Nord,‎ .
  8. « L'usine Sicover Industries, située à Aniche, a fermé hier », sur http://www.lavoixeco.com, .
  9. Didier Margerin, « Un témoin : « Une fusillade infernale » », (consulté le ).
  10. J. C. ET J-L. B. (CLP), « Aniche : un immeuble de bureaux désaffecté détruit par le feu », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne).