Introduction modifier

Bonjour! Je m'appelle Prokofan -- vous pouvez m'appeler Ali. J'ai 16 ans, je suis né à Troyes en France. Il y a peu, j'ai décidé de contribuer à faire grandir Wikipedia. J'utilise cet outil depuis quasiment toujours, et je trouve petit à petit très amusant le fait de rédiger, de traduire, et de corriger des articles. Après quelques mois c'est même devenu une sorte de passe-temps!

Cet article vise à me décrire d'une façon assez particulière : vous y trouverez une suite de thèmes pour lesquels je porte un certain intérêt, expliqués, racontés de ma manière, de mon point de vue.

Le portail du bonheur modifier

Qu'est-ce que le bonheur ? modifier

Nous sommes constamment dans l'attente ambiante, ou dans la préparation, de l'arrivée ou de la fin de quelque chose. On prépare le meeting de demain, on prépare l'examen de tout à l'heure, on arrange sa maison pour l'arrivée de quelqu'un, ou on patiente l'heure du diner. Pour moi, le bonheur c'est le bien-être. Un état temporaire de déconnection du souvenir de cette attente. C'est une sorte de moment d'apaisement dans lequel la pensée est légère, puisque ce qui devait être accompli ou réalisé l'a été, et ce qui devait être évité l'a été.

Ce "quelque chose" qu'on attend, sans l'ombre d'un doute, c'est "le bonheur".

Notre esprit est guidé par la recherche de moments de bonheur, puisque les critères du bonheur sont ceux qui mènent vers la stabilité. De façon générale, le bonheur est beaucoup plus ridicule et beaucoup plus simple qu'il peut l'être dépeint dans l'art ou dans la littérature. On n'atteint pas le bonheur de façon suprême, mais on installe des conditions, sur le long-terme, qui favorisent l'émergence, de plus en plus fréquente, de ces véritables moments de bien-être. A suivre...

L'école d'Épicure modifier

« Car ce n'est pas une suite ininterrompue de jours passés à boire et à manger, ce n'est pas la saveur des poissons et autres mets que porte une table somptueuse, ce n'est pas tout cela qui engendre la vie heureuse, mais c'est le raisonnement vigilant, capable de trouver en toute circonstance les motifs de ce qu'il faut choisir et de ce qu'il faut éviter, et de rejeter les vaines opinions d'où provient le plus grand trouble des âmes »

— Épicure, Lettre à Ménécée

Ainsi écrivait Épicure en s'adressant à son ami Ménécée à travers une courte lettre de quelques pages. Ce philosophe et physicien grec se voulait autodidacte, et accueillait n'importe qui le voulait dans ses jardins pacifiques à Athènes.

Cette lettre est une synthèse des idées d'Épicure concernant les désirs. Sa philosophie hédoniste compare la philosophie à « la santé de l'âme ». L'inaction de la pensée détruit l'esprit, absorbé puis rongé par les grandes craintes - dont les dieux, la mort, et, surtout, l'absence d'abondance dans les plaisirs. Pour vivre sainement, l'enjeu est donc, selon Épicure, de se libérer des craintes de la vie.

  • Dans une société dominée par le polythéisme, Épicure figure parmi les premiers philosophes à adopter le matérialisme comme philosophie. Il considère la crainte des dieux comme vaine, le tut étant organisé grosso modo sous la forme d'une pluie d'atomes mus par un mystérieux concept qui traduit l'aléatoire : le « clinamen ». Pour lui, les dieux n'ont pas d'emprise sur les atomes, donc ils ne sont pas à craindre.

« [...] ils ne sont pas tels que la foule le croit »

  • Épicure considère la mort comme un simple concept qui n'existe que quand on vit. La mort se cache quand on vit, et surgit quand on est mort. Or, tout bien et tout mal résidant dans la sensation,

« [...] la mort n'existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu'elle n'a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus »

Il est alors inutile de craindre la mort, puisqu'elle ne pose aucun trouble par sa présence. Il est, par induction, inutile de craindre la vieillesse, en la considérant comme le Terme de la vie, puisque ce Terme ne pose justement aucun trouble par sa présence.

  • En vérité, ce sujet entraîne un trouble en nous tous. Quel déplaisir, quelle douleur à se voir vieillir, à voir le temps passer, à vivre un moment précieux et se résoudre à l'idée qu'il ne se produira plus - ou du moins, plus jamais de la même façon... Quelle froideur dans l'éphémérité de la vie et ses plaisirs; ne connaître qu'une seule enfance, qu'un seul état adulte, qu'une seule vieillesse ! Que faire de toutes ces pensées, si ce n'est les ignorer pour vivre ? Les épicuriens, eux, ont trouvé leur solution : tous les caprices ne se valent pas.

« La connaissance de cette vérité que la mort n'est rien pour nous nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d'une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l'immortalité »

En effet, si la mort n'est rien pour nous, alors pourquoi la considérer comme le terme de notre bonheur ? Pour Épicure, c'est la crainte voire même la pensée de cette transition qui fait tout le trouble. Pour lui, le sage n'a ni peur de vivre, ni peur de mourir, et la vieillesse ne l'empêchera pas non plus de vivre pleinement, car « ce n'est pas toujours la plus longue durée qu'on veut recueillir, mais la plus agréable ».

  • Le plaisir et la douleur sont deux choses auxquelles nous avons accès de manière illimitée. Or, le plaisir n'est pas toujours lié au bonheur, et la douleur n'est pas toujours liée au malheur. Il faut clarifier les choses en classifiant les désirs afin d'en analyser les finalités, car « tout plaisir n'est pas à rechercher, et toute douleur ne doit pas être évitée » Pour un plaisir, le tout est de savoir lorsque des douleurs le surpassent. Au contraire, pour une douleur, le tout est de savoir lorsqu'il doit en résulter de là pour nous un plaisir qui la surpasse.


Il faut retenir que, selon Épicure, l'important est d'abord de se méfier de ses propres désirs et de ses propres craintes. Déconstruire les désirs pour en connaître la maturité, car « il n'y a pas moyen de vivre agréablement si l'on ne vit pas avec prudence ». Tout ceci dans le but d'atteindre l'ataraxie de l'âme : l'état d'apaisement dans lequel le plaisir a dorénavant surpassé la douleur.

« Car un homme qui vit au milieu de biens impérissables ne ressemble en rien à un être mortel »

 
Muhammad Siddiq al-Minshawi

Dieu et la religion modifier

Il s’y noie quelques instants.

Il y noie ses craintes ambigües et glissantes.

Ses émotions, ses souvenirs, peu importe.

Voici un lieu qu'il fréquente,

Il en ouvre les portes,

Il s’y adonne et s’y oublie,

Et il devient, un court instant,

Aussi insignifiant soit-il,

L'abonné d’une concept dont il dépend,

L’esclave d’une entité subtile,

 

L'éternel reconnaissant d'un pouvoir qui s'étend.

 

L'ambiance d'une croyance saine modifier

Dans le chemin qui mène vers la croyance en Dieu, il faut éviter plusieurs pièges. Moi, j'ai coupé la corde qui me contraignait à rester "rationnel". Sans pour autant que ça m'ouvre la porte à l'affirmation aveugle. Sans pour autant que ça m'autorise à adhérer à ce qui n'est pas prouvé et qui touche à des événements en notre portée.

Non, je n'ai pas oublié que je ne peux pas prouver que le dieu spaghetti volant n'existe pas, et oui, j'ai compris que plus je m'éloignerai du modèle de l'empirisme, plus je devrai accepter de recevoir le scepticisme. Ce que vous entrevoyez comme du bon-sens cache bien souvent une objection pertinente dont vous ne vous rendez pas compte. Et pitié, ne perdez pas de votre temps à tenter de trouver des arguments de l'existence de Dieu dans ce qui pourrait, sans violer aucune loi physique ni aucune règle logique, être le résultat de l'émergence - comme la diversité biologique ou le "dessein intelligent" de la Terre. Oui, si la Terre n'avait pas d'atmosphère, vous ne seriez pas là pour vous en rendre compte...

Science et preuves modifier

Ensuite, j'ai compris que, dans le contexte auquel vous pensez, la science n'est qu'un outil qui permet de resserrer l'étau de la mécompréhension d'un environnement à partir des éléments (à portée) de cet environnement. La science unifie les choses entre elles et soulève des liens de causalité : quand on est confronté à un problème, une question, par exemple "comment apparaissent et disparaissent les nuages", on doit établir des hypothèses qui ne violent pas les cohérences qu'on a déjà établi par d'autres découvertes. Par exemple, on sait que rien ne peut disparaître sans se transformer. Pour chaque hypothèse, il s'agit d'expérimenter puis d'en tirer une conclusion.

La croyance en Dieu ne satisfait ni les matérialistes ni les partisans de la pensée rationnelle : la croyance en Dieu n'est pas rationnelle. Il s'agit d'une croyance "illogique" et complètement incohérente avec la réalité. Plus abracadabrant : elle en est totalement déconnectée. On peut continuer longtemps encore, et moi-même j'aurais pu m'arrêter là comme beaucoup de gens, mais je devine que évidemment le cas contraire serait en fait bien plus surprenant. Oui ! C'est justement ce qu'il faut : ce que j'attends d'une chose qui concerne la nature même de la réalité, c'est justement d'outrepasser la réalité sur le plan physique. Donc, par essence, l'argument soit disant destructeur selon lequel la croyance en Dieu est incohérente avec la réalité ne fait que rappeler un principe du dogme en question. Il est impossible maintenant, et il sera toujours impossible d'apporter une preuve de l'existence de Dieu, celui-ci transcendant par définition l'environnement et, par induction, le raisonnement de la preuve, limité à cet environnement.

 

L'ajustement fin universel modifier

Que s'est-il passé ?

 

Partout, il y a des règles à respecter. Lorsque l'Univers naquit, il naquit accompagné de nombreux paramètres qui gouvernent toujours la façon dont les choses se déroulent en son sein.

« [...] seul un réglage hyper-fin des 15 constantes de base permet l’apparition de l’univers stable et viable dans lequel nous sommes. Les tenants du principe anthropique refusent d’y voir un simple « heureux hasard », qui serait crédible s’il ne portait que sur le réglage d’une seule constante, mais impossible sur celui de 15 constantes indépendantes »[1]

Dès les tous premiers instants, l'expansion fut contrôlée. Douce, oui, mais pas trop, assez néanmoins pour l'emporter sur la force gravitationnelle qui attire, heureusement, les objets entre eux, dans un espace qui la comprend et lui dialogue.

Dès les tous premiers instants, il y avait les photons de la lumière, les quarks - up, down - et électrons de la matière, les bosons des quatre terribles forces qui animent nos esprits. Il y avait l'espace, avec ses courbures, ses dimensions, son temps qui s'écoule harmonieusement, comme s'il savait où se diriger. Éléments fondamentaux, rares, précieux et O combien suffisants.

Boum. Le tout avait été planifié. Les éléments avaient été placés.

J'en suis certain. Je vous le dis. Leur comportement avait été ordonné.

J'en suis certain. Le temps avait été placé avec eux, et il ne manquait plus qu'à patienter pour que la magie s'opère, tic-tac, tic-tac.

J'en suis certain. Pour que les choses agissent et interagissent, chacun dans leur rôle, chacun dans leur utilité.

J'en suis certain, je vous le dis, mais je commence quand-même à avoir la trouille d'en être aussi certain.

Parce que si ça ne s'était pas produit, ou s'il y avait eu quelque malheureux soucis, je n'aurais pas été là pour vous raconter O combien je suis certain d'exister, et vous non plus vous n'auriez pas été là si tout n'avait pas été aussi bonnement érigé au détail près. C'est le principe anthropique.

Cet univers est parfait, mais la perfection n'est rien avec une infinité d'essais. S'il est vrai que la perfection, aussi suprême soit-elle, se perçoit à l'infini avec un nombre d'essais infini, il y a quelque chose qui m'embête : si il n'y a eu qu'un seul essai, cela voudrait dire que cet essai aurait du échouer dans l'immensément immense majorité des cas. Et c'est bien là le problème. Le mot qui arrive, le mot qui fâche tout le monde : pourquoi cette installation aussi théâtrale, aussi couteuse, pour un échec aussi pathétique et misérable ? Pourquoi tout ce cinéma pour au final... rien ? Et cette hypothèse, il faut bien y penser, parce que, sans Dieu, il est tellement peu probable qu'elle eut restée une simple hypothèse et non une réalité...

Qu'est-ce qui se cache derrière le fonctionnement spectaculaire de l'univers par la présence de tous ses éléments vitaux ?

 
Big crunch
  • Certains trouvent réconfort dans le multivers ou le big crunch. Pour les espèces, on a la main de Darwin. Pour l'univers, c'est plus compliqué, mais c'est pas impossible. Le résultat, c'est des théories pas très scientifiques, voire même fantastiques et lourdement controversées, mais toutefois plutôt respectables pour leur utilisation intéressante du principe de l'émergence pour résoudre le problème. Elles stipulent que, respectivement, il existe une infinité d'univers, ou que l'univers se reproduit à l'infini, mais avec à chaque fois des paramètres et des éléments initiaux différents. Forcément, on se trouve actuellement dans un univers qui a réussi par chance.
     
  • D'autres, comme le défunt Hawking, trouvent réconfort dans l'idée que l'humanité arrivera un jour à un stade où elle aurait le pouvoir de concevoir un univers et d'y placer les éléments nécessaires à l'émergence d'entités conscientes à son image. Point central : l'humanité serait elle-même le projet d'une civilisation antérieure, et l'univers quant à lui, une simple simulation (informatique?) imbriquée dans une autre, et ce, par récursion, à l'infini.
     
  • D'autres trouvent réconfort dans l'idée d'une entité surpuissante et qui aurait inventé l'univers et ce qu'il contient de façon consciente et généreuse, et à des fins plus ou moins abstraites. Cette entité serait exclue de la réalité mais toute fois actrice et, au choix, connectée ou totalement déconnectée des croyances culturelles dont les trois grandes religions abrahamiques. L'idée maline du déisme, c'est un Dieu passif, déconnecté de la superstition qui lui serait associée à travers les sectes et religions. Toutefois, petit problème, et c'est ce bon vieux Osho qui l'a bienveillamment rappelé, cette solution, présentée statu quo, risque de ne faire que décaler le problème d'un étage. Si la chose sublime exige un créateur, comme l'admet le célèbre argument de l'horloger, et que dans le cas de l'univers ce créateur c'est Dieu, alors Dieu est par définition sublime. Dans ce cas, pourquoi Dieu serait exempt de ce raisonnement qui s'applique à l'univers ? En d'autres termes, qui a créé Dieu; et si Dieu n'a pas été créé, alors pourquoi cela ne pourrait pas être le cas pour l'univers en lui-même ? On arrive à un système dans lequel le créateur du créateur doit lui-même avoir été créé, et ça ne s'arrête jamais. Donc l'argument de l'horloger en tant que tel est faillible, et l'introduction de Dieu nécessite plus que le constat de la création en elle-même pour devenir pertinente.

Pourquoi les gens veulent croire en Dieu modifier

Voyons de plus près ces trois théories : celle de l'émergence, celle de la simulation ou celle de la conscience suprême. Personnellement, je pense qu'une immense vérité, qui définit le Sens de la vie, qu'il soit amer ou gai, se trouve parmi l'une de ces trois théories, puisque je ne vois pas d'issue possible en dehors, et puisque donc chaque humain, au fond, a adhéré à l'une de ces trois issues. Elles se résument, grosso modo, à une catégorie qui fonctionne grâce à l'émergence, et une autre qui fonctionne grâce à une agence externe, transcendante, qu'on va ici appeler "conscience suprême".

Comme l'une des prémisses de la croyance saine est de ne pas tomber dans l'affirmation aveugle, l'idée n'est évidemment pas d'arriver à une déduction, car la vérité n'existe pas pour nous, mais plutôt de montrer en quoi les convictions se valent et relèvent bien de l'état d'esprit ou, du moins, de quelque chose de plus complexe que l'intelligence ou la connaissance de cause. Je me souviens que ce que j'attends d'une chose qui concerne la nature même de la réalité, c'est justement d'outrepasser cette réalité sur le plan physique. Puis, comme la croyance en Dieu est tout naturellement "illogique" et incohérente avec la réalité, le raisonnement susceptible d'y mener se voudra lui aussi d'apparence illogique ou, du moins, déconnecté de la réalité. Donc, le discours qui suit est par essence une démonstration de force d'un raisonnement déconnecté de la réalité, mais cohérent avec ce qu'il est : une tentative d'étayer une croyance au transcendant.

L'hypothèse de la simulation me repousse plutôt, d'abord parce que je ne la distingue pas vraiment de celle qui suppose l'existence de Dieu en tant qu'entité consciente et créatrice de notre réalité, mais surtout parce qu'elle soulève une question plutôt gênante : si nous vivons quelque part dans un arbre contenant une succession infinie de simulations se situant avant la nôtre, alors comment se fait-il qu'à aucun stade de la chaîne de simulations, une simulation-parent ait décidé de couper la branche qu'elle a engendré, notamment en éteignant la simulation, ce qui, par effet domino, exterminerait les simulations sous-jacentes ? L'infini exige que le scénario le plus improbable se produise une infinité de fois. Et parmi les scénarios les plus improbables, il y a notre perte immédiate. Or, nous existons continuellement, donc cette chaîne ne saurait être infinie, ce qui lui donne un commencement propre, ce qui nous renvoie à la même question gênante de la véritable origine des réalités.

Il nous reste alors, selon mon raisonnement, la théorie de l'émergence spontanée et celle de la conscience suprême.

Plus haut, je disais que le philosophe Osho avertissait les croyants sur le fait que la croyance en Dieu repousse le problème d'un étage : c'est vrai, mais je pense que c'est la situation dans laquelle il manque une pièce au puzzle. Je pense que les croyants savent pertinemment que la croyance en Dieu repousse le problème, et je pense aussi qu'ils veulent bien l'admettre, cependant, je pense que l'ajout de cette couche supplémentaire leur permet d'introduire un élément clé : la Conscience.

Parce que, oui, un univers durement déterministe, où l'émergence gouverne, bénéficiant d'une configuration parfois favorable puisque continuellement relancée par quelque « multivers » ou « big crunch », et où le principe anthropique sert de "sélection naturelle", c'est tout à fait possible. De toute façon, pourquoi ça ne le serait pas ? C'est plutôt clair, ça déborde peu, et ça paraît plus simple que l'idée qui introduit d'un coup une entité suprême qui pourrait réfléchir en deçà de la réalité, et qui ressemble plus au songe d'un enfant un plus créatif qu'autre chose.

On se réconforte dans la froideur, dans le silence, le sombre et l'amertume de l'univers. La vérité, c'est que des choses qui se font par les seules interactions qu'elles partagent, ça nous paraît plus simple, donc plus abordable voire plus "probable". En fait, les gens ont abusé de la croyance et l'ont trop longtemps utilisée pour empêcher les gens de réfléchir, alors qu'on découvre par le progrès intellectuel qu'il existe une succession de théories dans laquelle l'univers se débrouille seul, libéré des chaînes de cette entité invisible, salie et si usée dans les pensées...

Ma vérité, la vérité de beaucoup, elle nous a fait retourner à Dieu : la crainte et le rejet total de l'amertume, de l'effroyable froideur des ténèbres de la réalité. Nous n'acceptons pas le silence de l'univers. Nous n'acceptons pas que ce spectacle démentiel qu'est la réalité, que cet éclat de couleurs, cette succession magique et surréaliste de détails si sensibles, si beaux et si importants, se résument à l'amertume d'un univers grisâtre, sans goût, où la naissance est vaine et la mort finale. Une piscine de nullité qui se videra de sa lueur éphémère dans pas si longtemps, quand la vie n'existera plus déjà. Ce que nous voulons, nous, c'est qu'à la réalité il y ait une finalité, et ce que nous savons, ce que nous déduisons, c'est que le Sens passe par la Conscience. Que sans Conscience, dans tous les cas, il ne peut pas y avoir de Sens parce que le Sens découle d'une conscience qui ressemble à la nôtre, nous qui sommes comme ça : assoiffés de Sens. L'absence de Conscience implique l'absence de Sens et la présence de Sens implique la présence de Conscience. Le Sens, c'est l'ombre de la Conscience. C'est plutôt simple, l'idée que l'Univers est doté de Sens, et nous n'avons que l'issue de Dieu qui est compatible avec notre façon de réfléchir. Nous ne lâcherons pas notre conviction de Sens, puisque nous sommes, nous vivons et nous sourions grâce à cela. C'est ce qui fait battre nos cœurs.

Oui, la croyance repose depuis le début sur un profond besoin humain. Une profonde conviction qui se cache dans les cœurs des chrétiens, des musulmans, des juifs, et même des déistes. Une profonde conviction qui se camoufle derrière des essais d'argumentaire. On ne prouve pas des émotions : c'est la chose, froide et chaleureuse, telle qu'elle est : un argument qui ne disparaîtra jamais tant que l'humain pense à travers les générations, puisqu'il ne dépend absolument d'aucune chose, si ce n'est d'une conviction profonde et... humaine. La religion, c'est l'Humain.

A suivre...

Quelques esquisses de pacotille modifier

  • A propos de l'agonsticisme : "la vérité existe indépendamment du fait que l'on sache ou que l'on ne sache pas"
  • A propos du dharma : "un être endormi au milieu d'un amas de pertes et de sanglots"
  • "Ce qui fonde une logique excède cette logique"
  • "Vas, et oppose, et pense le bout de tes pensées, sinon elles en finiront inertes, et toi, tu explosera sous la pression de ton ignorance"
  • "Tout songe qui ne mène pas à un questionnement précis n'est que douleur"
  • "Ce qui compte dans le souvenir du malheur, c'est l'avenir, et rien d'autre"
  • "La pensée n'évolue pas, elle s'accomode"
  • "Celui qui prend en charge une situation affreuse n'hérite pas du caractère affreux de cette situation"
  • "Je me considère comme l'équilibre parfait entre tous les opposés"
  • "Sans religion, la pensée est morte. Les câbles de la pensée sont tous connectés mais ne débouchent sur rien. La religion, c'est l'appareil qui rejoint ces cables"
  • "Il faut prendre en compte l'entièreté de sa religion, sous tous ses concepts et aspects, sinon elle est incomplète et s'effondre sur elle-même"
  • "Nous sommes constamment dans l'attente ambiante de la préparation de l'arrivée ou de la fin d'une période"
  • "Aucun des éléments fondamentaux de l'Univers est inutile : certains dépendent d'autres, et ils sont tous indispensables la vie humaine."
  • "S'il est indispensable que tout ait été créé, qui a créé Dieu ?"
  • "Une simulation dans une simulation... à l'infini"
  • "S'il existe un Dieu, ce Dieu n'est pas contre notre existence"
  1. Jean Staune-Notre existence a-t-elle un sens ?-Presses de la Renaissance-2007-p.155