Utilisateur:Paulinushk/Brouillon

ATTENTION: CECI EST SIMPLEMENT UN PETIT EXERCICE!

L’auto-objectivation.

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Un regard sur le regard.

 
Marilyn Monroe: un exemple d'une femme objectivée


La théorie de l'auto-objectivation, développée par Barbara Fredrickson et Tomi-Ann Roberts (1997)[1] postule que les femmes en viendraient envisager leur corps non plus de l'intérieur mais à travers la perspective d'un observateur extérieur. Un élément très importante à cet égard réside dans le "regard objectivant" porté, parfois, sur le corps féminin : les femmes peuvent parfois être littéralement perçues de façon analogue à des objets.


L’exemple classique.

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Lors d’un cours d’éducation physique, une fille doit lancer un javelot. Pour ceci, normalement, on pense à notre corps comme le « sujet » de l’action, c’est-à-dire : il faut penser comment coordonner et mobiliser nos ressources pour lancer le javelot de la façon plus efficace. D’aprèsIris_Marion_Young(auteur de Throwing like a girl), la jeune fille ou les femmes en général ont tendance à partager son attention pendant ce genre de tâche. D’abord elle se concentre sur la tâche à effectuer et aussi elle porte son attention sur sa propre action, en spécial sur son corps en action. Donc, elle se demande aussi de quoi on a l'air aux yeux des autres élèves qui la regardent en train lancer le javelot. Ce qui a comme résultat moins concentration sur l’objectif (lancer le javelot) et pourtant un mouvement moins fluide. Par contre, un jeune homme a moins tendance a se poser ce genre des questions.


Expériences.

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Ci-dessous, trois expériences qui permettent de mieux comprendre ce concept qui touchent non seulement les performances physiques des femmes.

Fredrickson et al (1998).

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En 1998 Barbara Fredrickson et ses collaboratrices [2]ont invité des étudiants et étudiantes à effectuer une épreuve mathématique après avoir essayé un pull ou un maillot en face d'un miroir. On compare les résultats au test mathématique en fonction du genre et du vêtement porté préalablement. Le type de vêtement porté n'exerçait aucune influence chez les hommes. En revanche, chez les femmes, on constatait une performance inférieure au test mathématique si elles avaient essayé un maillot de bain. L’attention portée a leur corps a empêché de maintenir le niveau de concentration et en plus on rapportait un sentiment d’honte corporelle plus importante.

 
Divers études montrent comment l'objectivation peut exercer une influence chez les femmes pendant certaines tâches

Sarah Gervais (2011).

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Même genre d’expérience que la précédente mais menée dans un contexte plus réaliste : l'influence du regard objectivant sur la performance en mathématiques [3] Les sujets participaient à l'expérience en compagnie d'un autre sujet du sexe opposé (complice de l’expérimentateur). Ce dernier ou cette dernière jouait le rôle d'intervieweur. Dans la moitié des cas, le complice regardait le sujet de façon "objectivant. Dans l'autre condition, le complice maintenait le contact visuel en permanence. Suite, à cette interview, les sujets recevaient un feedback succinct de l'interviewer qui mettait les accents sur des qualités physiques ou des compétences. Ensuite, les sujets effectuaient un test mathématique. Une fois encore, les femmes "objectivées" obtenaient des scores inférieures aux femmes du groupe contrôle. On ne constatait aucun effet de ce type chez les hommes. Donc on confirme les résultats de Fredrickson et al.

Saguy et al (2010).

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Ces chercheurs se posaient la question de savoir ce qui se produit durant l'interaction elle-même par rapport à ce regard objectivant [4]. Donc on a invité des sujets à participer à une étude sur les "interactions sociales". Les sujets sont menés a interagir avec un autre sujet inconnu (soit du même sexe, soit du sexe opposés). Les interactions étaient dans des différentes modalités sensorielles : par voie d'un circuit vidéo ou par voie uniquement d'un canal audio. La condition vidéo était divisée en deux: une partie des sujets étaient informés que la caméra pointerait sur leur visage alors que l'autre moitié étaient informés que la caméra pointait sur leur corps. On invitait ensuite les sujets à se présenter à leur couple. Les expérimentateurs mesuraient combien de temps les sujets s'exprimaient. Les femmes qui pensaient interagir avec un homme via un canal vidéo parlaient moins que tous les autres groupes de sujets (soit les hommes ou les femmes croyant interagir avec des femmes). Ceci toutefois, était particulièrement vrai lorsque c'est leur corps et non leur visage que leur partenaire était supposé voir. Selon les auteurs, ce silence reflète une forme d'auto-objectivation. Se taire revient à ne pas exprimer sa subjectivité, la richesse de personnalité. Ce comportement se produit donc surtout lorsque le corps féminin est soumis au regard de l'homme.


Conclusions de ces trois expériences.

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Globalement, ces trois expériences suggèrent que l'objectivation est un phénomène néfaste. Pourtant, le regard de l'homme n'est pas nécessairement vécu comme tel. On peut ainsi le concevoir comme "flatteur". Par exemple, Gervais et ses collaboratrices constataient-elles d'ailleurs que les femmes objectivées rapportaient avoir davantage le désir d'interagir avec leur partenaire objectivant que les autres. Ces "bénéfices secondaires" de l'objectivation rendent le processus d'autant plus nuisibles: il peut pousser ses victimes à la rechercher ou en tout cas, à ne pas essayer de s'y soustraire et encore moins de lutter contre ses effets néfastes

Références.

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Cet exercice a été réalisé sur base du blog suivant : Klein, O. (2012) Nous et les autres. (fr) [1]

  1. Fredrickson, B. L., & Roberts, T. A. (1997). Objectification theory. Psychology of Women quarterly, 21(2), 173–206.
  2. Fredrickson, B. L., Roberts, T. A., Noll, S. M., Quinn, D. M., & Twenge, J. M. (1998). That swimsuit becomes you: sex differences in self-objectification, restrained eating, and math performance. Journal of personality and social psychology, 75(1), 269
  3. Gervais, S. J., Vescio, T. K., & Allen, J. (2011). When What You See Is What You Get The Consequences of the Objectifying Gaze for Women and Men. Psychology of Women Quarterly, 35(1), 5–17.
  4. Saguy, T., Quinn, D. M., Dovidio, J. F., & Pratto, F. (2010). Interacting Like a Body Objectification Can Lead Women to Narrow Their Presence in Social Interactions. Psychological Science, 21(2), 178–182


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