Utilisateur:Pèire Cardenal/Rappatriement 3

Russell, Montesquieu, et Sganarelle

Il n'était pas prévu que mes sous-pages dussent tourner à l'article de journal, écrit dans l'urgence de l'actualité : je pensais au contraire n'y déposer des textes qu'après de longues hésitations, à regret, en marche arrière, après en avoir soigneusement édulcoré le contenu et avoir recommandé mon âme… (non, là, n'exagérons pas !). Mais il se trouve qu'hier 4 octobre, je suis tombé par hasard sur un incident, terriblement bref, sensiblement moins violent qu'à l'accoutumée, mais tellement archétypique que j'ai finalement choisi de le saisir à la volée.

Et le fait que le 4 octobre soit l'anniversaire du premier spoutnik (j'avais 9 ans… mais je m'égare) n'a rien à voir avec notre sujet.

Naturellement, outre le fait que ma rédaction est notablement plus rapide qu'à mon accoutumée, mon entreprise est piégeuse à au moins deux titres : d'une part parce qu'il faut que je me garde comme de la peste d'exprimer tout jugement moral (car sur Wikipédia, il y a une quasi identité entre morale et non-neutralité[non neutre] ; mais ce sujet de réflexion nous entraînerait trop loin. Une autre fois, peut-être ?), et d'autre part parce qu'il est pire que difficile de décrire la situation sans se faire accuser de copyvio alors même qu'il est indispensable de produire des citation verbatim (encore un autre sujet de réflexion quasiment inextricable, en tout cas paradoxal).

J'essaierai de me tirer de ce piège respectivement en me contentant de pointer les difficultés logiques (donc : on en reste au plan intellectuel, sans jugement) de cette très brève escarmouche, et en invoquant le droit de courte citation. Toutefois, je me fais un peu l'effet d'un brontosaure qui aurait choisi d'occuper son week-end en allant brouter des fleurettes à proximité d'une tanière de tyrannosaures. Mais enfin, je n'eusse pas aimé que l'on pût me taxer de pusillanimité.

Donc, voici.



Ce 1er octobre 2013 à 11h02, une IP effectue une modification sur la page de Montesquieu avec comme annotation
(Un petit piège pour mes élèves de 4ème pour lesquels j'ai demandé une recherche sur Montesquieu: Charles de Secondaire??? ou de Secondat... Je remets en forme jeudi; pas de désinformation!!!)
  Citation  
Le sujet de réflexion (1) qui pourrait être lancé à cette occasion pourrait tourner autour de cette utilisation d'un bien public à des fins privées, mais je répète avec force que ce n'est pas l'objet de ce billet.

Par ailleurs, anticipant la remarque d'un contributeur extérieur sur la PdD de l'IP incriminée, je doute que cette modification soit effectivement réalisée par un professeur : je serais en tout cas choqué qu'un professeur — et singulièrement un professeur de lettres — s'exprimât aussi mal ! Et puis (mais les choses ont sans doute changé en un demi-siècle), je suis surpris que Montesquieu soit traité en 4ème, mais après tout… De toute façon, même si ce « petit piège » était en réalité un canular, cela ne changerait rigoureusement rien aux réflexions qui vont suivre.


Revenons-en donc à cette modification, objectivement incongrue. La réaction ne se fait pas attendre, puisqu'elle est annulée dans la minute même. Un autre sujet de réflexion (2) concernerait l'explication de cette promptitude, quand d'autres articles supportent pendant des années des inepties, des incohérences ou des affirmations fausses sans que personne n'en prenne ombrage. Peut-être est-ce dû dans le cas présent au caractère public et officiellement assumé de cette modification incriminée ? Quoi qu'il en soit, nous notons ici un exemple franchement spectaculaire de retour gagnant dans les pieds du serveur. Mais que cette comparaison tennistique ne nous masque pas un autre problème, qui pourrait s'exprimer cette fois en termes de billard : une conséquence possible de cet épisode, de type « bande avant », ne serait-il pas d'inciter dans le futur d'éventuels détourneurs de l'encyclopédie à agir avec plus de sournoiserie ? Ce type d'effet pervers pourrait être matière à un nouveau sujet de réflexion… (3).

Quoi qu'il en soit, on ne peut que regretter que Wikipédia arrondisse (semble-t-il) à la minute le moment précis d'un blocage. Car en l'occurrence, c'est bel et bien au niveau des secondes que les choses se sont passées — ce qui laisse perplexe le moins suspicieux des témoins. C'est en effet dans la même minute que la modification incriminée a été « revertée » (c'est bien ça, le jargon ?) sur la page de Montesquieu, et qu'un bandeau-ultimatum a été placé sur la PdD de son auteur.

Puis, de nouveau, un très long temps passa : cinq minutes, tout de même. Et, à 11h07, nouveau message sur la PdD de l'auteur. Ce nouveau message, me semble-t-il, constitue une anomalie, dans la mesure où il efface le bandeau-ultimatum précédemment mentionné, et le remplace par un bandeau annonçant un blocage de trois jours. Un lecteur superficiel de cette PdD, qui ne se reporterait pas à l'historique, aurait l'impression qu'il prend le train en marche et que le blocage survient suite à une histoire qu'il ne connaît pas, alors que cette histoire se borne à un unique avertissement cinq minutes auparavant : il y a donc une illusion d'optique qui brouille la lecture de la situation. Cela n'est pas très honnête intellectuellement vis-à-vis du lecteur de passage curieux et attentif (ce que j'essaie d'être), qui aura l'impression d'assister à l'épilogue d'une affaire complexe, ce qui est suggéré par le libellé du bandeau d'annonce du blocage qui dit :
Vous n'avez pas tenu compte des messages que nous vous avons adressés.
  Citation  
À moins que je n'aie loupé un épisode, l'utilisation du pluriel dans cette annonce est un mensonge pur et simple ; et ce que je dis ici n'est pas un jugement, mais une observation objective et un diagnostic. Par ailleurs, il faut noter que l'ultimatum n'a laissé que cinq minutes (sans d'ailleurs le dire) pour réagir. Ouch !

Au passage et pour la petite histoire (mais je m'éloigne un peu de mon sujet), ce pauvre Montesquieu a fait le lendemain 2 octobre l'objet d'égratignures « vandalistiques » mineures, discrètes donc « revertées » un peu moins rapidement, dont on pourrait se demander si ne sont pas des faibles répliques à la première secousse. Autrement dit, on a l'impression que ce malheureux Montesquieu vient de focaliser en ce début d'octobre une bouffée de fièvre, qui il faut bien le reconnaître est de faible importance par rapport aux conflits usuels qui wiki-prolifèrent. La mécanique de mise en place de ce genre de guéguerre (dont le cas présent n'est qu'une illustration minime) pourrait opportunément faire l'objet d'un examen approfondi (4) qui me semble avoir toujours été esquivé par les wiki-praticiens.

Revenons à la PdD de l'IP incriminée. La pose du bandeau annonçant le blocage de trois jours est accompagnée d'un commentaire personnel :
Vandaliser volontairement l'encyclopédie pour usage personnel n'est pas très intelligent - Ensuite, vous viendrez vous plaindre que Wikipédia n'est pas fiable !!! puisque l'on peut modifier les articles - Wikipédia n'est pas un terrain de jeux - Apprenez leur plutôt à faire de recherches et expliquez leur votre vandalisme gratuit
  Citation  
Par charité et bien que je les considère comme une manifestation de mépris difficilement compatible avec l'intention pédagogique du propos, je ne relèverai pas les nombreuses fautes de français qui obèrent ce commentaire, et je me focaliserai sur l'illogisme de l'énoncé. C'est pourquoi j'ai placé ce billet sous les auspices de Bertrand Russell.

Je fais un pas en arrière, et reviens sur l'action de l'IP incriminée. Je pourrais détendre l'atmosphère en observant que de mon vivant, Montesquieu était au programme de Première, pas de Quatrième ; mais peu importe ! Et par ailleurs, et bien qu'ayant mon opinion sur le comportement de ce professeur, je me refuse ici à glisser dans le domaine du jugement moral. En revanche, au plan méthodologique, ce professeur (qui clairement est un professeur de lettres) a eu un comportement strictement scientifique : il a prouvé le mouvement en marchant ! Si ma mémoire ne me joue pas de tours, certains précédents (pas sur Wikipédia, si je me souviens bien) ont été beaucoup plus perturbateurs et ont eu jadis les honneurs de la presse, et ce professeur n'est pas le premier à recourir à ce genre de procédé. Mais ce qui est certain, c'est que son comportement, quelque contestable soit-il au plan moral, est une démonstration au sens mathématique. C'est imparable : avec des moyens extrêmement légers, il prouve de façon irréfutable que Wikipédia n'est pas fiable (ou, en tout cas, peut ne pas être fiable). La méthode est douteuse ; la conclusion s'impose à tous, et n'y peuvent rien les trois points d'exclamation offusqués qui je suppose entendent exprimer une vertueuse dénégation.

Par ailleurs, je suis extrêmement inquiet de la formule « vandalisme gratuit ». Donnons aux mots leur sens exact ! Justement, ce vandalisme (acceptons le mot, pour faire vite) n'a rien de gratuit et obéit à une finalité précise. Autrement dit, s'il y avait un reproche à faire à l'IP qui a déclenché l'affaire, ce serait d'avoir mis en application le précepte « qui veut la fin veut les moyens » ; nous sommes peut-être dans l'inacceptable, mais nous sommes sûrement aux antipodes de la gratuité ! Donc, d'un point de vue strictement linguistique, cette expression est parfaitement inadéquate, logiquement absurde. Mais elle aussi inquiétante : car, en introduisant une deuxième couche de jugement moral (la première couche, c'est le mot « vandalisme » lui-même), elle alourdit subrepticement le chef d'accusation en collant une étiquette qu'il sera ensuite facile de traiter en aggravant la condamnation. Ce n'est pas particulièrement original, mais c'est en général très efficace.

Il est troublant que l'auteuse (pour la pasticher) de ce commentaire logiquement douteux ait cru bon de le dupliquer sur sa PU dès sa version du 1er octobre à 15h43. Ce qui me gêne est le rajout d'un commentaire, qui je suppose se veut définitif :
Un bel exemple d'intelligence
  Citation  
Plus précisément, ce qui me gêne n'est pas l'intention moralisatrice de cet ajout, mais c'est son caractère inadéquat. On peut accuser l'IP à l'origine de cet incident de beaucoup d'entorses à la morale ; en revanche, sa démarche est indiscutablement rigoureuse intellectuellement — intelligente, quoi ! — et sa démonstration est tout ce qu'on voudra : humiliante, gênante, dérangeante, égoïste, etc. etc. et de surcroît pas nouvelle, mais elle est imparable. Et ce qui est remarquable, c'est que cette conclusion demeure valable même si ce n'est pas un professeur qui a voulu faire une manip (sur le dos des wiki-lecteurs, nous sommes bien d'accord), mais si la modif du 1er octobre 11h02 émane d'élèves plus ou moins trublions. Bref : la tentative d'ironie (je suppose) est particulièrement malvenue et déplacée, et risque fort de se retourner contre elle-même (ce qui une nouvelle fois justifie mon invocation de Russell, son paradoxe n'étant pas très loin).


Et, à titre personnel, je me pose la question, et la pose à la cantonade : ne serait-ce pas cela qui pose problème ? Bien sûr que Wikipédia n'est pas fiable ! Après tout, il n'y a rien d'humiliant à cela, même dans un bouquin à signature prestigieuse publié chez Wiley, j'ai un jour diagnostiqué une affirmation majeure complètement fausse ! Et je pourrais citer maints et maints wiki-articles victimes des trois maux intellectuels que je pense examiner dans un billet ultérieur : ineptie, incohérence et fausseté. Ne serait-il pas souhaitable que nous perdions cette (wiki-)habitude humaine, trop humaine, de s'en prendre aux sonneurs de tocsins plutôt qu'aux incendiaires ? (5) Même si parfois les sonneurs de tocsin font des fausses notes !

Je répète : telle est la démarche scientifique ! Intellectuellement, la conclusion s'impose à tous, indépendamment de tous nos goûts, nos souhaits, nos craintes, nos intérêts personnels, nos égos, nos privilèges, nos fonctions. Par analogie (contestable, j'en conviens), si un chercheur en biologie obtenait des résultats irréfutables suite à des opérations de vivisection effectuées selon un protocole scientifique avéré, il serait moralement légitime et en tout cas compréhensible qu'on le poursuive pour des raisons éthiques, mais quelle que soit la condamnation dont il ferait l'objet, cela ne remettrait nullement en cause la validité de ses conclusions.




Abandonnons désormais ce pauvre Montesquieu. La page a connu depuis quatre jours un certain nombre de vicissitudes, de nature formelle : j'ignore en quoi consiste une « semi-protection », et ce genre de considérations administrativo-policières est dépourvu d'apport pédagogique. Oublions.

Encore que l'examen de ces comportement administrativo-policiers ne manque pas d'intérêt. Sur la page de notre IP, nous notons (après une correction syntaxique de pure forme à 11h09) une nouvelle version à 11h10 :
Vandaliser volontairement l'encyclopédie pour usage personnel n'est pas très intelligent - Ensuite, vous viendrez vous plaindre que Wikipédia n'est pas fiable !!! puisque l'on peut modifier les articles - Wikipédia n'est pas un terrain de jeux - Apprenez leur plutôt à faire de recherches et expliquez leur que votre vandalisme gratuit vous a valu 7 jours de blocage
  Citation  

Je passerai rapidement sur le fait que, pas plus hélas que les approximations linguistiques, l'heure de la signature n'a pas changé et reste bloquée à 11h07 : cela constitue une erreur de perspective, qui d'un point de vue scientifique (par exemple dans un protocole expérimental) équivaudrait à une falsification. J'ignore naturellement en l'occurrence si c'est fortuit ou non.

Plus impressionnant, c'est le fait que le blocage annoncé est passé subrepticement de 3 à 7 jours. Posons nous les questions froidement, en témoins d'un phénomène que l'on voudrait comprendre : que s'est-il donc passé durant ces trois minutes ? Y a-t-il eu des événements cachés qui justifieraient cette aggravation de la peine ? Et puis, la démarche scientifique nous incite à aller voir le journal des blocages, ce qui nous permet de constater que le blocage a eu lieu à 11h03, et qu'il était d'emblée de 7 jours.

Oula oula oula ! Résumons cette fin de matinée du 1er octobre :

  • 11h 02min 23s : l'IP fait sa modification contestable sur la page de Montesquieu ;
  • 11h 02min 47s : l'Administrateuse révoque la dite modification ;
  • 11h 02min 48s : l'Administrateuse place le message de menace sur la PdD de l'IP ;
  • 11h 03min ??s : l'Administrateuse réalise effectivement le blocage de l'IP, pour une durée d'une semaine : c'est le journal des blocages qui le dit (sans préciser la seconde, semble-t-il) ;
  • 11h 07min 22s : l'Administrateuse annonce un blocage de 3 jours sur la PdD de l'IP, le bandeau d'annonce reprochant à l'IP de n'avoir pas tenu compte des messages d'avertissement (!). Qui veut noyer son chien…, etc. etc. ;
  • 11h 09min 35s : correction cosmétique à un autre message daté de 11h07, et continuant à prétendre que le blocage est de 3 jours. On remarquera que la signature n'est pas actualisée, et reste bloquée à 11h07 ;
  • 11h 10min 36s : rectification et rétablissement de la durée exacte de blocage annoncée, mais la signature reste toujours bloquée à 11h07. Ainsi, une lecture superficielle ne verra pas le bug (voulu ? dû à une trop grande précipitation ?) de communication envers l'IP coupable.
  • La tornade est passée. Dire l'abîme de perplexité dans lequel elle me plonge n'est pas facile, tant il y a de questions qui surgissent. Par exemple, si j'ai bien compris le journal des blocages, l'IP bloquée n'a plus le droit d'écrire sur sa propre PdD, mais les autres wikipédiens le peuvent ; c'est bien ça ? En tout cas, ce même 1er octobre vers 17h, un contributeur tiers y hasarde une interprétation (qui au passage mérite réflexion), preuve que certains peuvent encore écrire sur cette PdD ; dans ce cas, il serait proprement ahurissant que le propriétaire de la PdD n'y ait pas droit ! je me demande dans quel système juridique on accepterait ainsi que les droits de la défense soient à ce point muselés (6) (je rappelle que le blocage, donc la condamnation au silence, a eu lieu 1 minute après la pose du bandeau d'avertissement !) ? J'aimerais aussi savoir selon quelle procédure, quelle consultation, quelle confrontation la décision de blocage et surtout son dosage (avec son annonce erronée voire sciemment mensongère) ont été décidés (7). Je m'interroge aussi sur l'importance que peut avoir dans ce genre de décisions le passé du contributeur incriminé (8) : car il semble bien que l'IP en cause ici a un passé peu actif, mais conflictuel, et semblerait avoir fait l'objet déjà de plusieurs blocages. Et c'est pourquoi, tout en étant heureux de la promptitude avec laquelle une incongruité a été éradiquée, je me demande si cette vitesse voire cette précipitation ne sont pas dues à ce que l'IP était dans le collimateur ; du reste, il existait entre cette IP et l'Aministrateuse un contentieux datant d'un an et demi, celle-ci ayant à cette époque déjà bloqué celle-là pour une durée de deux mois : cela pose un réel problème (9), car il y a nécessairement suspicion de règlement de compte. Quoi qu'il en soit, que j'aimerais que sur des questions autrement plus graves et fondamentales, l'institution sache réagir avec la même vertueuse diligence ou, au moins, se donne la peine de répondre aux questions, et tout ceci sans prêter le flanc au doute et à la méfiance !

    Bref, cet épisode mineur a un intérêt non équivoque : mettre en évidence les faiblesses voire les contradictions des règles du jeu actuellement en vigueur. Il semblerait que trop souvent, ces règles soient vécues comme une doctrine qu'il convient d'accepter religieusement. Et à cet égard, la démarche de l'IP incriminée, quelque contestable soit-elle, devrait avoir un intérêt pédagogique (10) (non seulement envers les élèves de cet apocryphe professeur, mais aussi envers les wikipédiens) et un intérêt cathartique envers les wikipédiens. Devrait avoir ? non : aurait dû avoir, tant je suis persuadé que l'institution est figée. Et ce serait une erreur intellectuelle de considérer que l'histoire se termine bien, au prétexte que la situation finale se stabilise sur la solution exacte ; je pourrais sans difficulté exhiber un exemple où au contraire la position d'équilibre finale est inepte, incohérente ou fausse. Et naturellement, pour éviter tout risque de controverse, je ne parle que d'exemples strictement factuels et objectifs, ne mettant en jeu aucune opinion partisane ou impression subjective.

    Nous avons sous les yeux les limites du système. Rien de nouveau : tant d'autres depuis des années ont essayé de les expliciter, chacun à sa manière, tant d'autres ont essayé d'introduire dans leur wiki-vie un appareil critique (11) qui permettrait de rehausser enfin un niveau souvent contestable (mais malheureusement, toute réflexion critique est systématiquement considérée comme un TI), tant d'autres ont fini par disparaître dans le dégoût ou la colère — à moins bien sûr qu'ils n'aient été sournoisement poussés vers la sortie. En vain. Je n'approuve pas les vicissitudes dont a été victime la page de Montesquieu[non neutre], mais au moins cet épisode aurait-il pu avoir des vertus pédagogiques. C'est hélas sans espoir : le mode de fonctionnement de l'Appareil est verrouillé, et tout continuera comme devant.


    Et voilà pourquoi votre fille est muette !   D'où Sganarelle


    P.S. Pour compléter ces réflexions sur une note humoristique, toujours en hommage au paradoxe de Russell (ou du menteur, ou du barbier) et comme conclusion bien digne de ce médiocre épisode, mentionnons que non seulement existe, mais est utilisé un modèle parfaitement officiel au nom des plus évocateurs, auquel naturellement je ne ferai pas allusion plus avant puisque chacun sait que la censure n'existe pas. CQFD. C'est gag, non ?