Amical salut aux wikipédiennes et wikipédiens.

Né à Lourdes (ville quittée à neuf ans), ancien élève des frères et des jésuites (très bons souvenirs), je suis maintenant un enseignant du secondaire en retraite et je réside en Midi-Pyrénées.

Depuis longtemps je suis intéressé par les croyances (aux dieux, aux pouvoirs paranormaux…) et les illusions (de la magie aux illusions optiques). Je suis athée (depuis ma première communion) et anticlérical dans le sens où je m’oppose au cléricalisme. Le respect des idées d’autrui n’équivalant pas à l’autocensure, je m’exprime sur les sectes religieuses (grandes ou petites), comme d’autres s’expriment sur les partis politiques.

Voici mes occupations favorites : informatique (Mac), peinture, photo, bricolage et surtout écriture. En ce moment je travaille à une série de nouvelles sur le thème de l’image, après avoir publié un ouvrage sur la non-historicité de Jésus.

C’est à propos de ce livre que j’ai mis le doigt dans Wikipédia. L’ayant trouvé dans la liste des ouvrages “mythistes” (alors présentés plutôt objectivement), j’ai ajouté un article pour en résumer le contenu. Plus tard, je me suis rendu compte que des rédacteurs pro-historicistes avaient réécrit tout ce qui concernait les thèses mythistes, avec des divisions plus partisanes qu’arbitraires, et surtout en déformant et dévaluant tous les ouvrages de la liste. Cela dans une impunité totale. Comme mon ouvrage n’avait pas été oublié, j’ai remis x fois ma présentation initiale… Devant mon obstination ils ont trouvé, pour me sortir du lot, le prétexte du compte d’auteur… auquel ils n’avaient pas pensé tant qu’ils pouvaient me nuire. Mais je suis tenace.

Voici donc la présentation de mon ouvrage:

Jésus ? Une histoire qui ne peut pas être de l’Histoire

(2002, éditions Publibook) Premières pages lisibles sur le site: http://www.publibook.com/boutique2006/detail-1038-PB.html)

Dans cet ouvrage l’auteur ne partage pas l'opinion de ceux qui mènent une “quête historique sur Jésus” dans une démarche évhémériste et en se fiant à des témoignages trouvés dans des copies chrétiennes. Le dossier Jésus est différent de ceux de Socrate ou de Spartacus. Les Évangiles, nos seules sources sur ce personnage, sont d’origine sectaire et imprégnées de surnaturel.

L’auteur ne partage pas non plus l'opinion de ceux qui font naître le christianisme d’une mystification tardive. Une telle invention aurait produit des textes plus cohérents. En écrivant 40 ans ou plus d’un siècle “après Jésus”, on ne lui aurait pas fait prédire la fin des temps pour les gens de sa génération. Et, au moment où les chrétiens recrutaient chez les non-Juifs, on ne lui aurait pas fait dire qu’il s’adressait uniquement aux Juifs (exception faite pour des convertis exemplaires).

Pour l’auteur la nouvelle religion est née d’une série de confusions sur les Évangiles, sur la nature de ces textes, leur sens, leur langue initiale et le motif de leur rédaction. La thèse présentée est déduite de plusieurs constats.

En lisant ces textes tels qu’ils sont écrits, on réalise qu’ils ne parlent pas d’un Jésus qui propose une nouvelle foi à tous les humains. Ils nous parlent d’un Jésus qui prêche une morale d’urgence aux seuls bons juifs de sa génération car la fin des temps est imminente.

La grande quantité des hébraïsmes, les traces mêmes de la traduction, révèlent une rédaction primitive en hébreu. Il faut noter que dans cette langue, les verbes ignorent la distinction nette entre passé, présent et futur (ainsi, selon les traducteurs, Nombres 24, 17 est donné par un présent, un futur ou un passé composé).

Ces textes sont des élaborations savantes qui laissent voir en filigrane toutes leurs sources d’inspiration littéraire, reprises d’idées et décalques. Ils ne peuvent pas être la mise par écrit de traditions orales populaires sur des réalités vécues. Il n’y a d’ailleurs aucune continuité entre leurs protagonistes et les premières communautés chrétiennes. Loin d’être un placage, les exploitations prophétiques concernent la masse même des informations. L’identité de Jésus, ses actes, ses paroles, son destin, tout est tiré des écrits sacrés antérieurs par explication (midrash) et interprétation (pesher). Le personnage est un Messie de synthèse dont la création a été motivé par l’attente eschatologique particulièrement vive au début du Ier siècle. Il s’agit d’un Messie “prévu” qui ne peut pas être une personne réelle. Les Évangiles sont des visions anticipatrices, de la religion-fiction, des révélations sur ce qui va arriver bientôt (comme l’Apocalypse). D’où quatre synthèses différentes où il n’est pas surprenant de trouver des anomalies, des invraisemblances et des contradictions. Elles ne concernent que la première manifestation du Messie, celle dans laquelle il sera un prophète persécuté et sacrifié. Les récits s’arrêtent avant la seconde “parousie” du Messie glorieux et Justicier.

Les premières mises par écrit peuvent être datées du début du gouvernement de Pilate… gouvernement qui correspond (selon un calcul possible) au 70e septénaire prévu en Daniel 9, 24-26. Quelques décennies plus tard, dans leurs versions traduites en grec (verbes adaptés), leur contenu a été inévitablement pris pour des récits biographiques sur des événements passés car contemporains de Pilate. Alors le “messianisme” d’une secte juive, peut-être apparentée à l’essénisme, a muté en “christianisme” hellénistique, le Messie Jésus est devenu Jésus-Christ, le mythe de la fin des temps a été recyclé en mythe fondateur d’une nouvelle religion universelle. Celle-ci, sur des modèles existants, a été progressivement organisée, dotée d’une institution, d’un culte et de dogmes. Sa volonté de monopoliser le sacré et d’imposer partout sa vérité unique l’a conduit, avec l’aide du pouvoir temporel, a donner le premier exemple de totalitarisme.

--Michel Gozard 30 août 2007 à 09:34 (CEST)