Mutations du livre

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Moignot Marie
Naissance
(35 ans)
St Lô
Nationalité
française
Activité
Plasticienne
Formation
Etudiante en métiers du livre
Présentation
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Séminaire de travail autour de l'édition numérique, tenu par Mr. Marin Dacos, ingénieur de recherche au CNRS. Il est à l'origine des créations suivantes:

  • /CLEO - Centre pour L'édition Électronique Ouverte
  • Revues.org - 1999
  • Caleida - 2000
  • Hypothèses - 2008
  • Open Édition Books - 2012
  • Open Édition Press - 2012
L'édition numérique
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Il en existe trois temps

  • numérique (qui résulte d'une numérisation)
  • nativement numérique (totalement numérique, ne passant par aucun stade papier)
  • nativement en réseau ( numérique dans un espace collectif)

Ce sont trois formes qui cohabitent, l'enjeu est de les faire communiquer, les rendre interactives.

Sur un plan numérique, une diffusion est sous un régime de propriété intellectuelle par contrat ou par licence. La licence permet un coût de transaction moindre, pas en terme d'argent mais en terme de temps et d'investissement. En fait la licence permet à son auteur d'émettre un accord permanent sur l'utilisation de son document, et donc à l'utilisateur d'utiliser le document sans avoir à en demander l'autorisation. Que l'on soit sous contrat ou sous licence, on ne peut pas privatiser un bien numérique.

Wikipédia possède une licence CC Créative Commons BY-SA [1]

La licence Creative Commons est une licence compatible avec le droit d'auteur, par son utilisation. L'auteur cède une licence sans contrat et donc des droits sur son œuvre de façon unilatérale. C'est donc une licence qui régit une œuvre à l'intérieur des droits d'auteur. Elle s'applique à des œuvres (peinture, musique, etc.), des articles, cours, livres, blogs, etc. En somme à tout ce qui relève des droits d'auteur. Au moment de la création, quel que soit ce que l'on crée, on est déjà sous un régime de droit d'auteur, qu'on le veuille ou non. Le brevet se distingue de la licence par son caractère confidentiel, de plus on ne dépose un brevet que pour une objet innovant, il ne sert à rien de déposer un brevet sur un sujet qui existe déjà, par ailleurs le brevet ne protège qu'une fois qu'il est accepté. La licence est donc immédiate, protège l’œuvre dans son caractère unique même s'il en existe déjà d'autres formes, et ne nécessite pas de confidentialité préalable. La licence ne peut être appliquée que par l'auteur de l’œuvre ou ses ayant droit. L'auteur lorsqu'il souscrit à la licence, doit établir des conditions. Par exemple il peut donner ou non une autorisation à la modification de l’œuvre, si il ne la donne pas, son œuvre est en licence CC ND (No Derivative). Il peut autoriser ou non une utilisation commerciale, si il ne le veut pas, on est en licence CC NC (No Commercial). L'auteur peut signaler son désir d'être cité à chaque utilisation par une licence CC BY qui signale une attribution, by = par). La mention SA appelle à un partage dans les mêmes conditions. Plus il y a de contraintes et moins il y a d'utilisations possibles. Pour s'assurer d'établir les conditions qui lui conviennent, l'auteur peut se référer au code juridique qui détaille les conditions choisies.

Wikipédia est donc une base de connaissances publique internationale, une édition en réseau, qui permet à ses utilisateurs d'éditer et donc de partager leurs connaissances. Il existe également la plateforme DBpedia qui est une base de données structurée, composée d'informations extraites de wikipédia. Il met en place, en reliant des données structurées appartenant à un même type d'information, un réseau global de données qui se veut plus accessible (permettant par exemple d'établir des statistiques).

Définitions
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L'édition numérique telle qu'elle se fait par exemple sur Wikipédia, nécessite une syntaxe [2] et des codes spécifiques. Si le numérique ne permet pas au moins la même fonctionnalité que le papier alors ce n'est pas la peine de l'utiliser. Par ailleurs, lorsqu'il s'agit de travail numérique, il est nécessaire de connaître quelques définitions.

DRM
Dispositif logiciel (numérique) technique et non juridique, qui permet de protéger les œuvres, d'une copie non contrôlée par le vendeur. C'est donc une sorte de verrou qui procède par un cryptage de contenu qui rend celui-ci illisible sans l'utilisation d'une clé. Il existe donc des logiciels qui décryptent après vérification de la clé (le plus connu étant Adobe Digital Edition). Avec ce système, l'auteur perd le droit de circulation, il peut accéder comme bon lui semble à son œuvre, mais ne peut la transmettre selon son gré.
XML
Famille de formats établissant un langage de balisage qui décrit la structure du document.
EPUB
Format (XML) de fichiers de livre électronique téléchargeable. Il recompose "à la volée" en temps réel (s'adapte à la taille de l'écran) et contient toutes les informations du livre dans un flux HTML.
PDF
Format d'instruction, adapté à un format de sortie papier et donc destiné aux imprimantes. Non recomposable. Adapté à une composition avec mise en page potentiellement complexe et optimisée pour un format de tirage papier.
Trackback ou Rétrolien
Système de lien inter-blogs semi-automatisé. Si un blog est cité dans un autre blog, ou dans un article, par exemple, l'auteur de ce blog en est informé et peut décider de l'afficher sur son blog, en commentaire.
Métadonnée
C'est une donnée sur une donnée qui permet donc de décrire des objets numériques. Par exemple, les informations que l'on trouve dans les infobox [3] wikipédia, donc pour un chanteur, son nom, ses dates, sa photographie, etc. Les formats de métadonnée les plus connus sont Dublin Core et ONIX.


Évolution des supports
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Il existe trois types de supports de diffusion, tous inscriptibles de différentes manières.

Le premier a été le papier, on peut le dire inscriptible à titre personnel, dans le sens ou il peut recevoir des annotations, être corné, il est donc manipulable. Mais cette inscriptibilité ne s'adresse qu'à son détenteur et n'est propre qu'au papier en question. Par exemple, pour un livre de titre X, son détenteur peut annoter, etc. son exemplaire à sa guise, mais ces annotations n'existeront que pour son exemplaire.

Nous sommes ensuite passés par le minitel. Il s'agit d'un terminal informatique passif (doté uniquement d'un clavier et d'un écran, permettant une consultation) utilisé en France dans les années 1980 - 1990, puis éclipsé par l'arrivée d'internet. Ce réseau a été fermé en juin 2012 Par France Télécom. Il était géré par France Télécom et la Poste, ils en étaient les seuls administrateurs et donc les seuls qui pouvaient intervenir sur son contenu. Ils étaient seuls détenteurs du droit d'inscriptibilité. Il s'agissait donc d'un modèle type média, c'est à dire une information diffusée, qui peut être collectée mais sur laquelle on ne peut intervenir. On parle de système vertical, établissant une sorte de hiérarchie, l'administrateur et les lecteurs, chacun ayant une possibilité d'action différente qui lui est propre.

Est ensuite apparu, doucement mais sûrement le web [4]. À l'heure de l'informatique en réseau, tout est inscriptible, on est dans un système horizontal ou chacun est acteur. On entre dans un partage de particulier à particulier. En effet, maintenant sur internet, on peut laisser des commentaires, contribuer au contenu, en prélever, etc. Cette inscriptibilité permet, d'ajouter des couches et des couches qui modifient le support pour tous. Le livre devient donc réellement et totalement inscriptible dans sa version numérique. Car chaque annotation, par exemple, s'ajoute au livre comme faisant partie de lui et devenant ainsi accessible à tous et permet ainsi des réactions, des annotations d'annotations, etc.


Le texte numérique
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Définition en sept points/caractéristiques:

  • Il doit être quasiment immatériel. Il ne peut l'être totalement car il dépend toujours d'un ordinateur, clavier, etc. L'information matérielle dépend toujours de modalités matérielles.
  • Il doit être reproductible avec un coût de reproduction faible.
  • L'information doit pouvoir circuler avec une grande fluidité car la circulation peut être importante.
  • Il doit pouvoir se doter de couches successives afin de pouvoir ajouter des infos → Read/Write Book
  • Il doit être hyper textuel, c'est-à-dire capable de citer ou d'être cité, qu'il peut y avoir un flux sortant ou entrant, qu'il peut être lié (lien intérieur/extérieur).
  • Il doit être indexable à tout moment et sans cesse par des moteurs de recherche selon des algorithmes qui évoluent.
  • Il doit relever d'une économie de l'attention et non d'une économie de la rareté, ce qui devient rare c'est l'attention du lecteur, ce n'est plus le document lui même.


Cette définition laisse émerger trois caractéristiques du texte numérique idéal:

  • Il doit être lisible, c'est-à-dire qu'il doit être décrit par un format ouvert ( DRM ) que tout le monde connaît et pour lequel l'utilisateur pourrait trouver un lecteur. Dans un souci de bonne lecture il doit être recomposable, le plus autonome possible du format de l'écran. Enfin il doit être conservable.
  • Il doit également être manipulable, c'est-à-dire indexable et cherchable (ce que le DRM ne permet par exemple pas cela car il nécessite un logiciel particulier et payant de la série Adobe). Mais aussi copiable et collable dans un contexte facile avec les fonctions simples de copier/coller (ce que beaucoup de dispositifs ne permettent pas, comme par exemple les livres en streaming). Pour finir il doit être annotable et inscriptible, permettre de surligner un passage, d'ajouter un commentaire, etc. Apple et Amazone, par exemple, le permettent, mais uniquement dans leur champ d'application, des annotations enregistrées sur un livre Apple ne pourront être transférées sur un livre Amazone.
  • Enfin, il doit être citable, ce qui est plus compliqué dans le domaine numérique que dans le domaine papier. Il existe des références ISBN électroniques, mais ce sont des références grossières et nous n'avons pas de service pour les rechercher. Il y a aussi les systèmes URL. Il existe également les DOI/Handle [5] Dans le domaine des ouvrages, par exemple, pour dix chapitres on achète onze DOI (1 dollar pièce), un pour l'ouvrage et un par chapitre.

Il doit également être correctement décrit


  1. Licence virale d'édition électronique, on doit citer l'auteur et se mettre soi-même sous licence BY-SA (BY= de l'auteur et SA= engagement à être dans le même type de licence, partage)
  2. [Syntaxe wikipédia]
  3. Liste des infobox
  4. Read/Write Book
  5. Identifiant unique pour un objet numérique résolvable pointé vers des métadonnées. exemple: quand on tape une adresse comme www.CNRS.fr, le DNS identifie son adresse IP 197.163.12.27 qui est son adresse dans le serveur et permet d'y accéder. C'est le même système lorsque l'on choisit un nom dans notre répertoire téléphonique, et que le téléphone l'identifie à un numéro associé.