Extrait des Sermons du Bouddha

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(1.10) Maintenant, je vous demande: "Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'avidité apparaît chez quelqu'un, cette avidité apparaît-elle pour le bien de cet individu ou pour son mal ?"
(1.11) Les Kalamas répondirent: O Vénérable, l'avidité apparaît pour le mal de cet individu.
(1.12) O Kalamas, en se donnant à l'avidité, étant vaincu par l'avidité, étant enveloppé mentalement par l'avidité, un tel individu tue des êtres vivants, commet des vols, s'engage dans l'adultère et profère des paroles mensongères. Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. De tels actes entraînent-ils son mal et son malheur pendant longtemps? Certainement, oui, ô Vénérable.
(1.13) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque la haine apparaît chez quelqu'un, cette haine apparaît-elle pour le bien de cet individu ou pour le mal? O Vénérable, la haine apparaît pour le mal de cet individu.
(1.14) O Kalamas, en se donnant à la haine, étant vaincu par la haine, étant enveloppé mentalement par la haine, un tel individu tue des êtres vivants (...) Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. De tels actes entraînent-ils son mal et son malheur pendant longtemps? Certainement oui, ô Vénérable.
(1.24) Maintenant, je vous demande: "Qu'en pensez-vous, ô Kalamas ? Lorsque l'absence d'avidité apparaît chez un individu, cette absence d'avidité apparaît-elle pour le bien-être de cet individu ou pour son mal? " Les Kalamas répondirent: O vénérable, l'absence d'avidité apparaît pour le bien-être de cet individu.
(1.25) O Kalamas, ne se donnant pas à l'avidité, n'étant pas vaincu par l'avidité, n'étant pas enveloppé mentalement par l'avidité, un tel individu ne tue point d'êtres vivants, ne commet pas de vols, ne s'engage pas dans l'adultère, ne profère pas des paroles mensongères. Il pousse un autre aussi à s'abstenir de tels actes. Est-ce que cela entraîne son bonheur et son bien-être? Certainement oui, ô Vénérable.
(1.26) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'absence de haine apparaît chez un individu, cette absence de haine apparaît-elle pour le bien-être de cet individu, ou pour son mal? O Vénérable, l'absence de haine apparaît pour son bien.
(1.27) O Kalamas, ne se donnant pas à la haine, n'étant pas vaincu par la haine, n'étant pas enveloppé mentalement par la haine, cet individu ne tue pas d'êtres vivants (...) et ne profére pas des paroles mensongères. Il pousse un autre aussi à s abstenir de tels actes. Est-ce que cela entraîne son bonheur et son bien-être ? Certainement oui, ô Vénérable.
(1.31) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent-elles au bien-être et au bonheur, ou bien ne conduisent-elles pas au bien-être et au bonheur? Les Kalamas répondirent: Lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent au bien-être et au bonheur. C'est ce qui est généralement accepté. C'est ce que nous en pensons.
(1.32) Le Bienheureux dit: C'est pourquoi, ô Kalamas, nous avons déjà dit: Il est juste pour vous, ô Kalamas, d'avoir un doute et d'être dans la perplexité. Car le doute est né chez vous à propos d'une matière qui est douteuse.
(1.33) Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse (...) ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".
(1.34) Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont favorables, que ces choses louables sont pratiquées par les sages, que, lorsqu'on les met en pratique elles conduisent au bien et au bonheur, pénétrez-vous de telles choses et pratiquez-les.
(1.35) O Kalamas, le disciple noble, qui s'est ainsi séparé de l'avidité, de la haine, de l'illusion, ayant une compréhension claire et une attention de la pensée, demeure, faisant rayonner la pensée de bienveillance dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans la totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de bienveillance, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.
(1.36) Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée de compassion dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrieme, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de compassion, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.
(1.37) Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée de joie sympathique dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de joie sympathique, large profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.
(1.38) Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée d'équanimité dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée d'équanimité, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.