Utilisateur:Leonard Fibonacci/Manius Aquilius Nepos

Manius Aquilius Nepos (ou Aquillius[1]) (mort en 88 av. J.-C.) est un homme politique de la République romaine, consul pour l'an 101 av. J.-C. et qui met fin à la deuxième guerre servile en Sicile. Ambassadeur envoyé à Mithridate VI du Pont, il est un des responsables du déclenchement de la première guerre mithridatique, lui-même étant capturé et exécuté en 88 av. J.-C. C'est un membre de la gens Aquilia.

Famille modifier

Il est fils de Manius, petit-fils de Manius[1], et est probablement le fils de Manius Aquilius, consul en 129 av. J.-C.

Éléments biographiques modifier

 
Denier d'Aquilius, c.109-108.

Manius Aquilius Nepos était un fidèle disciple de Caius Marius. Pendant la campagne électorale pour le quatrième consulat de Marius, Aquilius fut laissé aux commandes de l'armée au cas où la migration des Cimbres attaquerait avant que Marius ne revienne pour commander l'armée lui-même.

En récompense de ses loyaux services, Caius Marius concourut avec Aquilius sous un ticket commun pour le consulat de 101. Après son consulat, alors que Rome luttait contre la famine causée par la révolte des esclaves de Sicile, Aquilius a été envoyé pour la vaincre. Il a complètement subjugué Salvius Tryphon et ses insurgés et a eu droit à une ovation à Rome en 100[2] (deuxième guerre servile). En 98 BC, Aquilius a été accusé par Lucius Fufius de mauvaise administration en Sicile et de concussion. Au cours du procès, il fut défendu par Antoine l'orateur, consul en 99, qui le sauva en découvrant au milieu de sa plaidoirie les cicatrices des blessures que son client avait reçues au service de la patrie[3]. Même s'il y avait suffisamment de preuves de sa culpabilité, il fut acquitté à cause de sa bravoure pendant la guerre[4].

Pont, Bythinie et Arménie mineure modifier

En 90-89, Aquilius est envoyé comme ambassadeur spécial du Sénat en Asie Mineure pour restaurer Nicomède IV de Bithynie et Ariobarzane de Cappadoce récemment détrônés de leurs royaumes par les intrigues de Mithridate VI du Pont[5],[6]. Cependant, après avoir réalisé cela, Aquilius a ensuite encouragé Nicomède à attaquer le territoire pontique. Cela a provoqué une réaction violente de la part de Mithridate en 89, dont la contre-attaque déclencha la première guerre Mithridatique[7].

Mithridate a vaincu Aquilius en 88 près de Protostachium. Aquilius a essayé de retourner en Italie et parvint à se rendre à Lesbos, où il fut livré à Mithridate par les habitants de Mytilène[8]. Après avoir été remmené sur le continent, il a ensuite été placé sur un âne et a été emmené à Pergame. Pendant le voyage, il a été forcé d'avouer ses crimes supposés contre les peuples d'Anatolie. Le père d'Aquilius, Manius Aquilius l'Ancien, était un ancien gouverneur romain de Pergame qui était détesté pour les profits qu'il avait tiré des lourdes taxes qu'il avait imposées. On pensait généralement que Manius Aquilius le Jeune suivrait les traces de son père en tant que profiteur d'impôt et il était donc détesté par une partie importante de la population locale[9].

Aquilius fut finalement exécuté par Mithridate en faisant couler de l'or fondu dans sa gorge, une allusion à son avarice supposée [9],[10]. La méthode d'exécution est devenue célèbre.

Les Aquilii et Sylla modifier

Sylla devient proconsul en Cilicie en l'an 96, établissant Ariobarzane sur le trône de Cappadoce et mettant en échec les projets de Mithridate VI du Pont. Il négocie le premier traité diplomatique de Rome avec les Parthes.

L'oncle de Manius Aquilius Nepos est aussi intervenu dans la région peu avant. Manius Aquillius (en:Manius Aquillius (consul 129 BC)), membre de la gens Aquilii, était consul en 129 avant JC. Il mit fin à la guerre qui avait été menée contre Aristonicus, le fils d'Eumène II, roi de Pergame, et que son prédécesseur, Marcus Perperna, avait presque terminée. À son retour à Rome, il a été accusé par Publius Lentulus de mauvaise administration dans sa province, l’ Asie, mais a été acquitté en soudoyant les juges. [1] Il a obtenu un triomphe à cause de ses succès en Asie, mais pas avant 126 BC. [2]

Ariobarzane modifier

Toujours fidèle allié des Romains contre Mithridate VI, Ariobarzane reçoit de Lucullus, l'Arménie Mineure en plus de la Cappadoce et devient client de Pompée lors de l’intervention de ce dernier en Orient[11].

Sources modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Broughton 1951, p. 570.
  2. Florus (en), iii.19 ; Tite-Live, Epitomes 69; Diodorus Siculus. xxxvi. Eel. 1; Cicero, In Verrem iii. 54, v. 2; Fasti Capitolini.
  3. Cicéron, De oratore, II, 195
  4. Cicero, Brutus 52, De Officiis ii. 14, pro Plancio. 39, de Oratore. 28,47.
  5. Hinard 2000, p. 629.
  6. Broughton 1952, p. 34.
  7. J. Hind, 'Mithridates', in Cambridge Ancient History, Volume IX, 1994, p. 143-144.
  8. Appien, Mithridatic Wars. 7, 19, 21; Livy, Epitomes 77; Velleius Paterculus ii. 18; Cicero, Pro Lege Manilia 5 ; Athen. v. p. 213, b.
  9. a et b Mayor, Adrienne(2010). The Poison King The Life and Legend of Mithradates, p. 166-171. Princeton University Press, New Jersey. (ISBN 978-0-691-12683-8).
  10. Maurice Sartre, « Le grand massacre des citoyens romains », L'Histoire, no 268,‎ , p. 40-41
  11. Appien, Guerre mithridatique, chapitre XV, § 105 cité par Édouard Will, op. cit., p. 420-421.