Utilisateur:Leonard Fibonacci/Lucius Aelius Lamia

Lucius Aelius Lamia, né en 37 av. J.-C. et mort en 33 apr. J.-C., est un homme politique romain, préfet de Rome sous l'empereur Tibère un fidèle partisan de Cicéron. C'était le fils de Lucius Aelius Lamia qui fut préteur en 43 av. J.-C. et mourut avant la fin de son mandat[1]. Il a été consul en l'an 3 de notre ère et a ensuite été gouverneur de Germanie, de la Pannonie et de la province romaine d'Afrique. En 22 de notre ère, il fut nommé légat impérial en Syrie par Tibère, mais il fut retenu à Rome par Tibère et ne se rendit jamais en Syrie en personne durant les dix ans où il a officiellement occupé ce poste. Dans la dernière année de sa vie, en 33, il a exercé les fonctions de préfet de Rome[2].

Famille

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Il est le fils de Lucius Aelius Lamia, légat et propréteur d'Hispanie citérieure en 24 av. J.-C. Lamia est un ami du poète Horace. Il est le père de Lucius Aelius Lamia, de Marcus Plautius Silvanus Aelianus et d'Aelia, première femme du préteur Marcus Plautius Silvanus.

Le lien de Lamia avec l'éminent Aelii Tuberones (dont Aelia Paetina , deuxième épouse de l'empereur Claude) n'est pas connu. Il est peu probable que son père soit le même homme que Lucius Aelius Tubero, le possible arrière grand-père d’ Aelia Paetina .

Carrière

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Il est triumvir monétaire en 9/8 av. J.-C., quindecemviri sacris faciundis autour de 1 apr. J.-C., préteur en 1 apr. J.-C., consul en 3 apr. J.-C., légat de Germanie de 6 à 8 apr. J.-C., proconsul d'Afrique vers 15/16, légat en Syrie entre 22 et 32 et préfet de la Ville de Rome en 32 apr. J.-C..

Conclusion des éléments ci-dessous

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  • Lucius Aelius Lamia, (il est préfet de Rome en 32, donc il n'est plus gouverneur de Syrie au plus tard à cette date => 31/32 est raisonnable)
    • Probable intérim de Sabinus arrivée en 31/32
  • Lucius Pomponius Flaccus, mort en fonction après la mort de Philippe le Tétrarque (33/34)
  • Lucius Vitellius, prise de fonction vers 34/35 (on ne sait s'il est allé au bout de son consulat ou s'il a été été remplacé ). Il est probable que son consulat se soit terminé le 1er juillet 34, en même temps que son collègue. Il serait donc arrivé en Syrie en automne 34, ce qui est compatible avec la formule de Tacite qui dit que la défaite d'Artaban III est le résultat de deux étés de campagnes militaires (menées par Vitellius).

Légat sans être en Syrie

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Dion Cassius

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« Pison, préfet urbain, étant venu à mourir, Tibère l'honora de funérailles aux frais de l'État, honneur qu'il accorda aussi à d'autres magistrats, et il mit à sa place L. Lamia, que, malgré qu'il l'eût depuis longtemps nommé gouverneur de Syrie, il retenait à Rome. Il en agissait ainsi à l'égard de beaucoup d'autres, sans avoir, en réalité, aucun besoin d'eux, mais seulement pour avoir l'air de les honorer (Dion Cassius, Histoire romaine, LVIII, 19, 5). » Ce qui suppose qu'un « Commandant » exerçait ses fonctions effectives sur place, car il est naturellement invraisemblable qu'une province dotée de deux légions ayant pour mission de faire face aux Parthes, il n'y ait pas un dirigeant effectif sur place. [Marinus] Sabinus qui arrive en Syrie en 31/32 avec les pouvoirs d'un légat de Syrie peut donc tout à fait être le dirigeant effectif.

L'article de en:wp sur en:Lucius Aelius Lamia (consul 3) indique « In 22 CE he was appointed imperial legate to Syria by Tiberius but was detained in Rome and never traveled to Syria in person », sans donner la source.

Successeur comme légat de Syrie

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Son successeur est Lucius Pomponius Flaccus qui prend ses fonctions en 32, auquel succède Lucius Vitellius. Concernant ces deux gouverneurs de Syrie deux questions sont à régler:

  1. Quelle est la date de la mort de Lucius Pomponius Flaccus ? Tacite semble situer cette mort en 33, puisqu'une lettre de Tibère lue « à l'occasion de la mort de Flaccus Pomponius, propréteur de Syrie » est évoquée juste avant qu'il ne parle du « consulat de Paulus Fabius et de L. Vitellius ». Tacite indique « [qu'à] la fin de l'année (33) la mort d'Aelius Lamia fut honorée par des funérailles solennelles » puis après quelques rappels où il parle du « du vain titre de gouverneur de Syrie » d'Aelius lamia, Tacite relate l'événement qui se produit « ensuite » : « On lut ensuite, à l'occasion de la mort de Flaccus Pomponius, propréteur de Syrie, une lettre de Tibère. Il se plaignait de ce que les hommes les plus illustres et les plus capables de commander les armées refusaient cet emploi. » Avec un raisonnement très compliqué Schwartz a proposé de placer cette mort en 32, l'année même de sa nomination.
  2. Quelle est la date de la nomination de Lucius Vitellius ?

Vitellius

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Vitellius est consul en 34. Nous avons le nom de deux consuls suffect pour cette année, mais seul en:Paullus Fabius Persicus est donné comme étant remplacé à partir du 1er juillet. Vitellius a-t-il été remplacé à la même date ou un peu après ? A-t-il été immédiatement envoyé en Syrie à la fin de son consulat ? Tacite place la nomination de Vitellius « sous le consulat de C. Cestius et de M. Servilius », c'est-à-dire en 35 et même après la mort d'Artaxias III Zénon, après la mise sur le trône arménien d'Arsace Ier, après l'envoi de Phraatès VI pour concurrencer le trône Parthe à Artaban III et même après sa mort qui se situe clairement en 35, en même temps que Tibère désigne Tiridate III de Parthie pour se substituer à Phraatès VI qui vient de mourir. Si l'on suit Tacite, Vittellius est donc clairement nommé dans le courant 35.

Ce qui veut dire qu'un gouverneur de Syrie intérimaire a été nommé après la mort de Pomponius Flacchus, car il est impossible d'envisager que personne n'a assuré ce commandement pendant plus d'un an vu l'importance de la province et vu le conflit en cours avec les Parthes. L'existence de ce gouverneur de Syrie intérimaire est d'ailleurs mentionné par tous les historiens que j'ai consulté, dont Schwartz, mais sur ce point il ne dénote pas des autres. Évidemment ce gouverneur dont nous n'avons pas le nom n'avait probablement pas le rang consulaire, tout comme [Marinus] Sabinus qui peut tout à fait arriver en 31/32, comme l'indique la Doctrine d'Addaïe et comme l'indiquait très probablement le scribe Laroubna d'Édesse dans son récit archivé à Édesse et qui sert de base à l'auteur de la Doctrine d'Addaïe.

Nommination de Vitellius selon Tacite

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Révolte des Parthes

XXXI. Sous le consulat de C. Cestius et de M. Servilius (35), quelques grands de la nation des Parthes vinrent à Rome, à l'insu de leur roi Artaban. Fidèle aux Romains et juste envers les siens tant qu'il craignit Germanicus, ce prince ne tarda pas ensuite à braver notre empire et à tyranniser ses peuples. Des guerres faites avec succès aux nations voisines avaient enflé son orgueil ; il méprisait, comme faible et désarmée, la vieillesse de Tibère, et il convoitait l'Arménie. Ce pays ayant perdu son roi Artaxias, Artaban lui imposa l'aîné de ses fils, nommé Arsace ; et, joignant l'insulte à l'usurpation, il envoya réclamer les trésors laissés par Vonon dans la Syrie et la Cilicie. En même temps il parlait des anciennes limites des Perses et des Macédoniens, et menaçait, avec une insolente jactance, de reprendre tout ce qu'avaient possédé Cyrus et Alexandre. Le Parthe dont les conseils contribuèrent le plus à l'envoi d'une députation secrète, fut Sinnacès, également distingué par sa naissance et par ses richesses, et après lui l'eunuque Abdus. Chez les barbares, la qualité d'eunuque n'entraîne point le mépris ; elle conduit même quelquefois au pouvoir. Ces deux hommes s'associèrent d'autres nobles ; et, comme ils ne pouvaient placer sur le trône aucun prince du sang d'Arsace, la plupart ayant été tués par Artaban, et les autres n'étant pas encore sortis de l'enfance, ils demandèrent à Rome Phraate, fils du roi Phraate. "Il ne leur fallait, disaient-ils, qu'un nom et l'aveu de César. Qu'il fût permis à un Arsacide de se montrer sur les bords de l'Euphrate, c'était assez."

XXXII. Ce plan entrait dans les vues de Tibère. Fidèle à sa maxime d'employer dans les affaires du dehors la ruse et la politique, sans y engager ses armées, il envoie Phraate, enrichi de présents, à la conquête du trône paternel. Pendant ce temps, Artaban, instruit de ces complots, était tantôt retenu par la crainte, tantôt embrasé du feu de la vengeance : et, pour les barbares, différer est d'un esclave ; exécuter à l'instant, c'est agir en roi. Toutefois l'intérêt prévalut. Il invite Abdus à un repas, en signe d'amitié, et s'assure de lui par un poison lent. Il dissimule avec Sinnacès, et l'enchaîne par des présents et des emplois. Quant à Phraate, accoutumé depuis tant d'années à la vie des Romains, il la quitta en Syrie pour reprendre celle des Parthes ; et, trop faible pour des mœurs qui n'étaient plus les siennes, il fut emporté par une maladie. Tibère n'en poursuivit pas moins ses desseins. Il donne pour rival à Artaban Tiridate, prince du même sang, choisit l'Ibérien Mithridate pour reconquérir l'Arménie, le réconcilie avec Pharasmane, son frère, qui régnait en Ibérie, héritage de la famille, et charge Vitellius de diriger toutes les révolutions qui se préparaient en Orient (donc en 35).


Bibliographie

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  • Christian Settipani, Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », , 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)
  1. « Archived copy » [archive du ] (consulté le ).
  2. Tacite, Annales 6.27.