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Cet article détaille l'Histoire des plantations sucrières en Martinique. L'exploitation de la canne à sucre est à mettre en lien avec la traite négrière. En effet, l'institution de l'esclavage constitue un premier fondement pour mettre en avant les îles mais surtout pour créer une richesse économique assez importante pour les colons et les pays colonisateurs.

Carte de la Martinique

L'exploitation sucrière à l'époque moderne modifier

Contexte colonial de la Martinique modifier

 
La prise de la Martinique par les Anglais.

Lors de l’arrivée de Christophe Colomb, la Martinique est habitée depuis plus 2 000 a.C. Les Arawaks se sont fait chassés par les Indiens Caraïbes qui se nomment maîtres de l’île en . Cette arrivée fait que la Martinique va par la suite connaître plusieurs noms comme Madiddina, « l’île aux fleurs » et « l’île aux iguanes »[1].

Christophe Colomb débarque en en Martinique, le jour de la Saint-Martin qui est aujourd’hui la commune du Carbet. Par la suite, les Français débarquent sur l’île en et vont prendre possession de l’île comme-ci elle leur appartenait déjà. Les premiers colons débarqués agissent sous les ordres de la Compagnie des piles d’Amériques créée par Richelieu. Ils fondent ainsi le Fort-Saint-Pierre et le Fort-Royal.

Les colons vont devoir cohabiter avec les Caraïbes. Cette cohabitation va se caractériser en deux temps : des périodes d’ententes et d’autres plus sanglantes. Les Caraïbes quittent l’île à la fin du XVIIe siècle, cependant les communes en leur honneur[Quoi ?] demeurent et sont récupérés par les colons français. Ces derniers vont mettre en place une économie sur le territoire avec la culture de l’indigo, du café et de la canne à sucre[2].

L’esclavage des populations présentes et la traite négrière, règlementée à partir de 1685, va permettent aux colons de créer une économie sur le territoire. Le territoire devient attractif et attrayant pour les puissances extérieures. De 1794 à 1802, les Britanniques occupent la Martinique sans en modifier la structure économique[3].

La Révolution de marque un tournant pour la population martiniquaise. En effet, les esclaves se révoltent afin d’obtenir l’abolition de l’esclavage qu’ils vont avoir dès le . Par la suite, la chute du Second empire provoque l’installation de la bourgeoisie de couleur dans le passage politique ainsi qu’au Parlement depuis .[4].

Une exploitation lucrative fondée sur l'esclavagisme modifier

La culture de la canne à sucre débarque à partir du XVIIe siècle sur l’île, dont le climat tropical correspond bien à ce produit agricole originaire de Nouvelle-Guinée. En 1650, l’arrivée d’expatriés hollandais change les choses puisqu’ils utilisent la technique du blanchiment du sucre afin de le rendre meilleur. Cette technique permet de changer les industries et les rendre rentables et de qualités. La Martinique spécialise dans l’exploitation de la canne à sucre[5].

Il faut alors des personnes pour exploiter la canne à sucre. Au départ, ce sont des engagés qui vont être les premiers volontaires. Ils donnent alors 3 à 5 ans de travail en échange du voyage et d’une concession. Cependant les besoins deviennent tellement important que d’autres travaillent sont requis. L’exploitation de la canne à sucre devient très vite un enjeu international ce qui va expliquer la forte demande mais cette culture est exercée par des riches agriculteurs puisque le matériel est coûteux. La culture exige aussi énormément d’attention et de soins ce qui fait qu’une main d’œuvre conséquence doit être prévue pour travailler dans les plantations. Cependant, la main-d’œuvre américaine n’est pas suffisante et les colons ne sont pas en nombre suffisants. L’esclavage est donc privilégié[6].

La naissance de l’exploitation de la canne à sucre entraîne donc la naissance de la traite atlantique, caractérisée par le « [[commerce triangulaire », ces échanges entre l’Europe (qui fournit les capitaux et récupère les gains), l’Afrique (qui fournit les esclaves et en récupère le paiement) et l’Amérique (qui récupère les esclaves et exporte les produits agricoles et bénéfices)[7]. Une fois les esclaves arrivés, ils sont envoyés dans les plantations afin d’y travailler[7]. Il est difficile de chiffrer le nombre d'esclaves envoyés en Martinique puisque de nombreux maîtres fraudaient afin de ne pas payer l'impôt par tête d'esclaves qu'ils possédaient. Mais des estimations ont été faite tel que en 1664, 2660 esclaves étaient sur le sol martiniquais. Presque 100 ans après, 70 000 esclaves sont comptés en Martinique. Lors de l'abolition de l'esclavage, la Martinique comptait 72 859 esclaves.

 
Habitation sucrière pendant la récolte.

L’exploitation de la canne à sucre tient une place importante au sein de l’économie martiniquaise. L'émergence des machines à vapeurs reliée aux moulins permet de broyer plus facilement la canne à sucre. En 1670, la Martinique compte 117 habitations-sucrière. En 1694, le père Labat crée une eau de vie de canne antillaise qui est à l'irigine du rhum, mais cet alcool reste tout au long du XVIIIe siècle très secondaire par rapport au sucre de canne[8].

La canne à sucre est l'exploitation qui consomme le plus d'esclaves puisque le travail est pénible et fatiguant. De ce fait, les propriétaires esclavagistes affectent les esclaves les plus jeunes à la plantation qui sont soumis au fouet si la production ralentit. Le travail continue jusqu'à tard dans la nuit avec la constitution de plusieurs équipes afin que le rendements se fasse plus vite.

Les exploitations de canne à sucre, appelées « Habitations », répondent à un schéma précis. Elles se composent de champs, d’une maison d’habitation et des cases pour les esclaves. En 1671, l’île regroupe alors 119 sucreries et 456 en 1742. Ce système permet un développement de l’économie sucrière et du trafic d’esclaves assez conséquent. C’est cette révolution sucrière et ses profits qui font que la traite négrière a connu une telle ampleur[9].

La vie sur les plantations modifier

 
Édition de 1718 de l'Ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique, plus connue sous le nom de Code noir.

Afin de règlementer la vie des esclaves, Louis XIV fait composer à Colbert un texte royal afin de préciser les droits et les devoirs des esclaves mais aussi des maîtres en [10]. L'Ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique, plus connue sous le nom de Code noir, contribue à donner un statut légal à l'esclave. L'esclave devient un objet pour son maître et il ne peut détenir quelque chose de matériel.

La vie sur les plantation est difficile pour l'esclave puisqu'il est peu nourri, surexploités et mal logé. La malnutrition est une des choses principales chez l'esclave. Ce dernier éreinté par sa journée de travail décide de se coucher en ayant peu manger ou même en ne mangeant rien du tout. La malnutrition est un des facteurs les plus important en terme de mortalité. Les maîtres donnent quelques nourritures à leurs esclaves tel que du bœuf, de la morue, des harengs qui vont accompagnés la farine, les patates...[11]. À la veille de l'abolition de l'esclavage, le bœuf ne fait plus parti de la nourriture.

La santé de l'esclave est toujours en péril puisque leur organisme était affaibli par le nombre de travail et le manque de nourriture, les esclaves attrapent plus facilement des maladies[12]. Certaines maladies comme la lèpre, la folie empêchent les esclaves de travailler. De ce fait, les maîtres ont pour obligation de tenir un petit hôpital à côté des habitations afin de soigner leur esclave. Cependant, les conditions sanitaires sont désastreuses, ce qui provoque de nombreuses morts puisque les esclaves y sont mal soignés.

 
Cases d'esclavage en Martinique reproduites dans le Voyage pittoresque dans les deux Amériques d'Alcide Dessalines d'Orbigny.

Enfin, les habitations des esclaves, appelées « cases », case sont des chaumières, des huttes de roseaux posés à même le sol sans plancher qui ne sont d'aucune solidité, ni aucune protection. Les cases sont toujours à portée de vue de la maison du maître afin de pouvoir plus facilement les surveiller[13].

L'exploitation sucrière après l'abolition de l'esclavage modifier

L'abolition modifier

L'abolition se fait en plusieurs étapes. La Martinique est prise en 1794 ; l'abolition de l'esclavage votée par les Révolutionnaires et annulée en 1802 par Napoléon Bonaparte ne s'y applique donc pas[14]. Les populations martiniquaises se sont toujours battues pour leur liberté. Certains bourgeois de couleur ainsi que des démocrates blancs vont s'allier à la cause des esclaves afin de faire campagne pour la liberté de ses derniers. Sous l'impulsion de Victor Schoelcher, un journaliste et homme politique français, un décret proclamant l'abolition de l'esclavage entre en vigueur le [15]. Ce décret annonce que les esclaves doivent être affranchis dans les deux mois qui suivent cette proclamation.

 
Habitations sucrières en Martinique vers 1820

Des émeutes surviennent fin mai 1848. La presse rapporte ces événements un mois après. De nombreuses maisons brûlent, des maîtres blancs fuient pour leur vie. Le lendemain de ces émeutes, l'autorité municipale déclare un arrêté afin que l'ordre revienne sur le territoire.[16]. L'esclavage est aboli, les nouveaux citoyens, anciens esclaves sont invités à prêter mains fortes aux agents de l'ordre afin que les lois soient respectées. Les conséquences de cet arrêté est que les esclaves ont gagné leur liberté, mais restent des travailleurs très pauvres. Les colons, eux, bénéficient d'indemnités[17].

L'abolition ne met pas fin aux souffrances des Noirs aux Antilles puisque aucune réforme ne voit le jour. De 1852 à 1870, Napoléon III restreint encore les droits et la liberté des Noirs en essayant de leur imposer des conditions de travail contraignantes et humiliantes. Il faudra de nombreuses années pour que les Noirs soient égaux en droit aux Blancs[4].


Au XIXe siècle, l'économie martiniquaise connaît de nombreuses crises. Par exemple, le commerce du sucre dès 1884, commence à diminuer et à chuter. Au temps colonial, l’exploitation était destinée à la production du sucre mais avec l’émergence de la betterave qui est moins chère, cela va changer l’utilisation de la canne à sucre. De plus, dès 1900, de nombreuses grèves se font dans le pays ainsi que l'apparition de cyclone qui vont détruire de nombreuses plantations et habitations.

L'exploitation de la canne à sucre au XXe siècle modifier

 
Coupe de la canne à sucre
 
Les différentes distilleries à la fin 19ème siècle en Martinique

Le début du XXe siècle permet à la Martinique de réclamer une meilleure reconnaissance de l’Hexagone grâce à la mise en place des grèves. De plus, la participation de 23 000 Antillais dans la Première Guerre mondiale conduit les Martiniquais à réclamer la départementalisation de leur territoire. En 1919, le commerce de rhum représente 80% du commerce extérieur de la Martinique. Malgré quelques concurrences dans les années 1960 avec la banane, la Martinique continue son exploitation et ne lâche rien à son commerce extérieur. La filière va être redynamisée grâce à une orientation différente de l’exploitation. Le pays va choisir une culture plus respectueuse de l’environnement ce qui va lui permettre en d’obtenir le label AOC en 1996 pour son rhum agricole.

L'économie sucrière au XXIe siècle modifier

Géographie modifier

L'économie modifier

L'économie martiniquaise de nos jours est en baisse avec un plus de 60% de chômage pour les jeunes de plus de 25 ans. Mais aussi avec la baisse de l'exportation sucrière dû aux nombreux concurrents qui ont émergé au fil des années[18]. La canne à sucre est la deuxième culture après la banane en Martinique avec une dizaine de distilleries sur le territoire. Cependant depuis , la profession est inquiète car la production de rhum est en baisse. Cela a un lien avec le climat qui est moins favorable à l’exploitation mais aussi avec le manque d’alternative dans la suppression des désherbants chimiques. Le développement de la Martinique est une des priorités à revoir pour que l'économie du pays puisse de nouveau être fluctuante.

L'impact social modifier

Notes et références modifier

  1. Belenus 1998, p. 3.
  2. Meyer 1989, p. 63.
  3. Meyer 1989, p. 65.
  4. a et b Belenus 1998, p. 89.
  5. Meyer 1989, p. 90.
  6. Meyer 1989, p. 106.
  7. a et b Belenus 1998, p. 15.
  8. Meyer 1989, p. 116.
  9. Belenus 1998, p. 52.
  10. Belenus 1998, p. 29.
  11. Belenus 1998, p. 36.
  12. Belenus 1998, p. 38.
  13. Belenus 1998, p. 40.
  14. Belenus 1998, p. 73.
  15. Belenus 1998, p. 85.
  16. Belenus 1998, p. 86.
  17. Belenus 1998, p. 87.
  18. Ferre 1981, p. 281.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Monographie modifier

  • René Belenus, L'esclavage en Guadeloupe et Martinique du XVIIème au XIXème siècle, Pointe-à-Pitre, Jasor, 1998.
  • Jean-François Ferre, L'économie sucrière et rhumière en péril (1950-1980), Bordeaux, Les Cahiers d'Outre-Mer, .
  • Elizabeth Léo, La société martiniquaise aux XVIIème et XVIIIème siècles : 1664-1789, Paris, Karthala, 2003.
  • Jean Meyer, Histoire du sucre, Desjonquères, 1989.
  • Caroline Oudin-Bastide, Travail, capitalisme et société esclavagiste : Guadeloupe, Martinique (XVIIe-XIXe siècle), Paris, La Découverte, 2005.
  • Gérard Thélier et Pierre Alibert, Le grand livre de l'esclavage, des résistances et de l'abolition : Martinique, Guadeloupe, la Réunion, Guyane, Chevagny-sur-Guye, Orphie, 1998.

Articles et chapitres modifier

  • Anne Jégouzo, Hélène Civalleri, Martijn van den Bel, Nicolas Biwer et Xavier Peixoto, « Les structures d'exploitations et de production du sucre : La fouille du moulin à eau de Sainte-Claire (Guadeloupe), les entrepôts de l’Habitation la Caravelle (Martinique) et l’usine sucrerie d’Ouangani (Mayotte) », Les nouvelles de l'archéologie, no 150,‎ , p. 46-51 (lire en ligne)

Lien externe modifier

Histoire de la Martinique