Utilisateur:Jean GUERIN 2/Brouillon/Iguana
Naissance |
Joinville, Val-de-Marne |
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Nationalité | Française |
Pays de résidence | France |
Activité principale |
Bernard Maitenaz, né en 1926, est un ingénieur, opticien, inventeur et ancien dirigeant d'entreprise français. Il a inventé les verres progressifs de correction visuelle Varilux, et a dirigé le groupe Essilor pendant plus de dix ans. Toujours Président d'honneur d'Essilor, il est membre de l'Académie des technologies.
Biographie
modifierÉtudes
modifierBernard Maitenaz est ingénieur Arts et Métiers ParisTech (Paris 1943) et de l'École supérieure d'optique (ESO 1947). Plus tard, en 1968, il obtient le diplôme de l'Institut de contrôle de gestion.
Parcours professionnel à Essilor
modifierBernard entre en décembre 1948 à la Société des Lunetiers, future Essel, juste après son service militaire, comme son père André[V 1] et son grand père[V 2]. L'entreprise compte alors 800 personnes[1]. D'abord ingénieur d'études dans le bureau d'études embryonnaire[N 1], il devient chef des services d’études (1951), puis directeur technique (1953) et enfin directeur du département industriel (1966)[V 3]. En 1972, Essel (1 700 personnes) fusionne avec Silor (1 800 personnes)[V 4] pour former Essilor. Bernard Maitenaz est nommé directeur des recherches et développement de la nouvelle entité (1972-1977), puis président du directoire (1977-1980)[V 5] de la filiale BBGR[N 2].
Un peu plus tard promu directeur général (1979-1980), il est enfin président-directeur général (1980-1991). En 1991, il quitte ses fonctions opérationnelles à la tête d'un groupe international de 13 000 personnes[V 6] devenu le leader mondial des verres ophtalmiques en 1986[V 7]. Juste avant son départ, il monte avec son successeur le plan de redressement nécessaire dans une conjoncture économique alors difficile[2]. Parallèlement, Bernard Maitenaz exerce des mandats d'administrateur d’Essilor (1972-1997) et d’Essilor of America (1991-2013). Il est président d'honneur d'Essilor depuis 1992.
Invention du verre « Varilux »
modifierDès le 2 mars 1951, Bernard Maitenaz dépose une première enveloppe Soleau à l'INPI[V 8]. Le premier brevet date du 25 novembre 1953, trois autres de 1958. Bernard Maitenaz et son équipe conçoivent et créent le processus de production et les outillages nécessaires à la fabrication de ce type de verre progressif en verre minéral, difficile à usiner et polir. Les premiers brevets portent donc sur le produit et son processus de fabrication (les machines). Les premiers prototypes sont testés par son père, car il est trop jeune pour être presbyte. Les performances optiques lui paraissant insuffisantes, il met au point un procédé entièrement nouveau, la « méthode point-par-point »[N 3]. Ce procédé, qui anticipait la commande numérique, a fait l’objet de plusieurs brevets. Adopté par tous les fabricants internationaux, il est toujours en vigueur. Grace à ce procédé, des surfaces plus confortables au plan visuel ont pu être mises au point.
En 1959, le premier Varilux est commercialisé en France[3]. Poursuivant l’étude des ces surfaces asphériques complexes, Bernard Maitenaz met au point de nouveaux verres progressifs entièrement asphériques, plus confortables car mieux adaptés à la vision périphérique. Ce sont les verres à modulation de puissance, commercialisés sous le nom de Varilux 2 en 1972. Essel dépose alors plusieurs brevets, portant cette fois-ci sur le produit lui-même et non plus son processus de production[V 9]. Il s'écoule au total plusieurs décennies entre la première enveloppe Soleau et le succès commercial du produit dans les années 1970. Le Varilux est une innovation de rupture par rapport aux produits précédents double ou multiple foyer qui remontaient à Benjamin Franklin (1784)[V 10]. Cela a fait dire à Bernard Maitenaz « Il y a loin de l'idée au produit, et du produit au marché[4]. »
Enseignement
modifierParallèlement à sa carrière à Essilor, Bernard Maitenaz est enseignant et membre du conseil d'administration de SupOptique de 1957 à 1976, puis administrateur de l'Ecole Supérieure d'Optique (IOTA), de 1982 à 1995. En tant que gadzarts, il est administrateur de l'École nationale supérieure d'Arts et Métiers et président de son centre d'études et de recherche de Paris de 1990 à 1994. Bien plus tard, il continue à intervenir auprès des élèves d'Arts et Métiers ParisTech pour le compte de la Société des ingénieurs Arts et Métiers[S 1]. Il est également conseiller de l'enseignement technique au ministère de l'Éducation nationale de 1966 à 1976.
Autres activités
modifierAcadémie des technologies
modifierDe 1987 à 2000, Bernard Maitenaz est membre du conseil pour les applications de l'Académie des sciences (C.A.D.A.S.). Ce conseil devient ensuite l'Académie des technologies, dont il est l'un des membres fondateurs, aux côtés de Pierre Castillon.
Administrateur de sociétés
modifierBernard Maitenaz a aussi exercé plusieurs mandats d'administrateur dans de grandes entreprises françaises. Il est d'abord nommé administrateur à la Compagnie Générale d'Electricité (C.G.E.), de 1981 à 1986, puis à la compagnie financière de Paribas (1986-1989) dont il devient ensuite censeur (1989-1998). Il est également pendant dix ans administrateur d'une filiale d'Air liquide, la Soudure autogène française (SAF) de 1988 à 1999.
Administrateur d'institutions
modifierAu CNPF (ancêtre du Medef), Bernard Maitenaz est successivement président de la commission de l'innovation et de la recherche (1984-1994) puis membre du comité de direction de la fédération des industries mécaniques (1991-1995). Le CNRS l'accueille en tant qu'administrateur de 1992 à 1995 et comme administrateur d'Inist-diffusion (1991-2005). De son côté, l'INPI le nomme membre du Conseil supérieur de la propriété industrielle (1985-1994). Il est également administrateur de la fondation Villette entreprises[N 4] (1989-1994), puis membre de son conseil scientifique (1992-2003).
Vie privée
modifierBernard Maitenaz est marié ; il a trois enfants et cinq petits enfants.
Distinctions
modifier- Officier de la Légion d'honneur (1989)
- Commandeur de l'Ordre national du Mérite (1998)
- Chevalier des Palmes académiques (1999)
- Président d'honneur d'Essilor
- Membre de l'Académie des technologies
- Doctor of Ocular Science du New England College of Optometry de l'Université de Boston (1988)
- Docteur honoris causa de l'Université de Montréal (1993)
- Prix Nessim-Habif de la Société des ingénieurs Arts et Métiers
Notes et références
modifierNotes
modifier- Selon Le Roux 2009, p. 30, op. cit., la totalité dudit bureau d'études tient dans une pièce de 9 m².
- Filiale créée par Essilor en 1974, par fusion entre les fabricants de verres correcteurs Benoist-Berthiot (voir Le Roux 2009, p. 129-130, op. cit.) et Guilbert-Routit (voir Le Roux 2009, p. 106, op. cit.), deux très anciennes maisons de Censerey.
- La surface est définie par un maillage de 4 000 points distants de moins d’un millimètre. Ces 4 000 points, après calcul en coordonnées polaires, sont meulés avec précision, un par un. Ce sont eux qui, in fine, définissent la surface complexe. Les limitations antérieures dues aux procédés de génération par ligne ou par volume abrasifs sont donc contournées : toute surface, mathématique ou non, devient réalisable.
- « Site de la fondation Villette entreprises » (consulté le ).
Références
modifierL'épopée Varilux
modifier- Le Roux 2009, p. 36, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 16, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 106, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 113, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 153-154, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 168-169, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 158, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 15, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 173-174, op. cit., .
- Le Roux 2009, p. 21-22, op. cit., .
Autres références
modifier- Philippe Passebon, « Il a su imposer sa vision », sur http://www.industrie-techno.com/, Industrie et Technologies, (consulté le ), .
- « Essilor supprime 800 emplois », Les Échos, no 15 906, , p. 13 (lire en ligne), (consulté le ), .
- Charles Gautier, « Varilux, le verre qui a transformé Essilor », Le Figaro, (lire en ligne), (consulté le ), .
- « Essilor dévoile les secrets et l'histoire du Varilux, le verre qui a bouleversé l'optique », sur http://www.acuite.fr/default.asp Acuité, (consulté le ), .
Autres sources
modifier- « La coupe de France de l’entreprise, victoire d’Essilor », L’Expansion, , Couverture.
- « Classement des exportateurs », Le Nouvel économiste, , Couverture.
- « Ces français qui sont les premiers », Le Nouvel économiste, no 507, , Couverture.
- « Les champions de l’innovation : Bernard Maitenaz, PDG d’Essilor », L’Usine nouvelle, no 2237, , Couverture.
- « Un champion du gouvernement d’entreprise », sur Le Figaro, (consulté le ).
Liens vers les sites Internet Arts et Métiers
modifier- « Le Président d'Honneur d'Essilor, Bernard Maitenaz, encourage les élèves d'Arts et Métiers ParisTech à entreprendre », Arts&MétiersMag, (consulté le ), .
Bibliographie
modifierLivres
modifier- Jean-Charles Le Roux (préf. Jacques Marseille), L'épopée Varilux, Paris, Perrin, , 204 p., 140 x 225 (ISBN 978-2-262-02604-2), .
Périodiques
modifier- Arts&MétiersMag, Paris, Société des ingénieurs Arts et Métiers (ISSN 0999-4084).
- Industrie et Technologies, Paris, Groupe Industrie Services Info (GISI) (Industrie%20et%20Technologies lire en ligne), .
- Christine Kerdellant (Directeur de la rédaction), L’Expansion, Paris, Groupe Express-Roularta (1re éd. 1967) (L’Expansion lire en ligne).
- Alexis Brézet (dir.), Le Figaro, Paris, Socpresse (1re éd. 15 janvier 1826), berlinois (ISSN 1241-1248 et 0182-5852, OCLC 473539292, Le%20Figaro lire en ligne), .
- Henri J. Nijdam (Directeur), Le Nouvel Économiste, Paris (1re éd. 1976) (%20Le%20Nouvel%20économiste lire en ligne).
- Les Échos, Paris, groupe Les Échos (LVMH) (1re éd. 1908), berlinois (ISSN 0153-4831, Les%20Échos, lire en ligne), .
- Thibaut De Jaegher (Directeur de la rédaction), L’Usine Nouvelle, Antony, Infopro (Apax partners) (1re éd. 1891) (ISSN 0042-126X, L’Usine%20Nouvelle lire en ligne).
Sites Internet
modifier- « Bernard Maitenaz, inventeur du verre progressif, entretien exclusif » (consulté le ), sur Oto radio, webradio de proximité sur la banlieue sud de Paris, installée à Anis Gras (Arcueil).
- Isabelle Boin-Serveau, « Entrevue exclusive avec Bernard Maitenaz, l’inventeur des verres progressifs Varilux », sur http://www.bretoncom.com/, Breton Communications, (consulté le ).
- « Fiche biographique de Bernard Maitenaz à l'[[Académie des technologies]] », (consultée le ).
- (en) « Fiche biographique de Bernard Maitenaz sur [[Bloomberg Businessweek]] », sur Bloomberg Businessweek, (consultée le ).
- « Notice biographique de Bernard Maitenaz dans le [[Who's who]] », (consultée le ).