Gustave TATOUCHE [[1]] est un auteur essayiste du Nord de la France, inventeur du concept de "raisonalisme" [[2]] à travers l'ouvrage LA PISTE DU RAISONALISME paru aux Éditions Réfraction [[3]] en octobre 2014.

Le raisonalisme est d'abord une vraie proposition de système économique mondial équilibré, qui revisite le capitalisme en perçant au coeur son excès et son incohérence. C'est ensuite une redéfinition des valeurs de l'écologie, des spectres de la technologie et des médias avant de revisiter sérieusement l'école, dépassée au sein de cette outrancière modernité.

Gustave Tatouche livre cette philosophie appliqué autour d'une cinquantaine de mesures concrètes et pratiques.

EXTRAITS CHOISIS...

"Être raisonnable, c'est ce que l'on demande toujours aux enfants. Aux adultes, on se cantonne à faire respecter la loi, quand elle existe, et ensuite quid des limites... Tout s'avère alors permis, voire conseillé comme dans notre système politique mondial qu'est le capitalisme hégémonique, où l'excès et la surenchère en toute matière - fût-elle souvent accessoire - sont devenus la règle, le verbatim imposé à grand renfort marketing ; tout ceci au nom d'une liberté forcenée. Alors chacun n'a plus que le challenge permanent de gagner le maximum d'argent pour, paraît-il, réussir ! Avec des conséquences désastreuses, dont on a déjà mille fois entendu l’impuissant constat, sur les hommes et leur environnement."

"Le raisonalisme prétendra donc tout d'abord revisiter sérieusement les deux systèmes politiques éprouvés que sont le communisme et le capitalisme, en se concentrant sur ce dernier pour cause d'auto-élimination de son principal adversaire ! Il existera ensuite prioritairement à travers l'écologie, qui n'a pas encore de modèle politique en usage. Il distillera et intégrera, par la portée des mesures proposées, une éthique du comportement personnel. Il sera enfin une philosophie totalement vouée à offrir à la société l'équilibre, la logique et l'intelligence qui lui font défaut ; tout particulièrement en s'attachant à rompre l'oligarchie économique, diffuse et persistante. Il ne se prévaudra pas de sanctionner au millimètre les immodérations pour finir par en être lui-même le sujet ! Comme c'est le cas en général quand la borne est tellement dépassée que la limite tend à s'absoudre..."

"Le capitalisme n'est pas un simple accident de parcours de la civilisation : c'est le chemin erroné qu'il lui a tout entièrement imposé de prendre ! Son lent big bang conforté d'homéostasie est un leurre démocratique, basé sur l'hallucinogène et fortuite croissance de l'économie. Le raisonalisme a pour objectif de remettre l'horizon naturel exactement sous nos yeux, à l'extérieur comme à l'intérieur de nous-mêmes ; en désinhibant les réflexes stéréotypés et irréfléchis que des modes viciés de fonctionnements individuels ou sociaux ont instaurés, souvent à notre insu. L'intelligence globale tempérée doit remplacer le fractionnement génial et insensé du consumérisme hypertrophié. ~ La grande espérance qui a présidé à l'élaboration de cet ouvrage est que le monde se tourne enfin vers un système économique viable ; qu'il adopte des modes de vie collective modérés, qu'il s'extraie de l'organisation sociale régressive et du saccage des éléments naturels. Pour reprendre un élan plus raisonnable de la civilisation..."

"Nos malvoyances en matières environnementale et sociétale sont concomitantes de notre baisse de vision géospaciale. Ainsi le contact avec le ciel a-t-il été outrageusement négligé. Certes, pas celui de l'esprit qui transite par les nombreuses religions et croyances... Non, il s'agit ici du simple protocole visuel qui permet à l'être humain de se repérer, de situer son existence propre. La conscience récurrente de soi à travers les entités constituantes et mouvantes de notre univers est le pendant de notre lien tangible aux éléments terrestres. L'équilibre, la stabilité et l'intelligence d'une société dépendent aussi de cette lucidité. L'économie a transformé le ciel des sociétés modernes en une loterie du beau ou du mauvais temps qu'il fera dans la journée, orchestrée par la fameuse "météo" portée en tête des émissions de télévision les plus regardées, tous genres confondus ! La technologie a fini de nous faire croire que nous étions complètement affranchis de la météorologie, et nos occupations persistent à se dérouler indistinctement qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il gèle ou que la chaleur soit torride. Évidemment, quand la nature se fait plus virulente et que la mécanique artificielle atteint ses limites, c'est soudain la panique et tout se bloque ; les conséquences sont alors exponentielles, et on parle de crise... La société actuelle s'est campée uniformément et artificiellement en dehors du temps météorologique, tentant de cheminer entre ces crises paralysantes soi-disant imprévisibles qui la dépassent. Le raisonalisme pose alors la logique de notre application indifférenciée d'organisation de l'activité au travers des quatre saisons de l'année."

"Quelle merveilleuse expérience, quel étonnant apprentissage, quelles sensations extraordinaires d'écouter encore et toujours un professeur nous dire et redire les nombreux aspects d'un domaine de la vie, que nous en ayons déjà connaissance ou non ? Quelles splendides figures simples et heureuses que de s'offrir, avec rémanence au cours de l'existence, ces moments d'étude par lesquels notre cerveau remet en marche la sublimation naturelle des processus vivants, en nous dévêtant des artificielles panoplies que nous passons pourtant beaucoup de temps, à notre insu, à tisser... La mixité cognitive qui associe l'écolier, l'étudiant, le parent, le travailleur et le retraité, autant que ceux qui sont temporairement sortis de la route pour quelque raison que ce soit, tendra entre les classes et générations des passerelles florissantes. Le terreau des contacts physiques entre tous les citoyens nivellera le réflexe individualiste au profit d'une sérénité collective et intime ; la frustration des communications virtuelles se résoudra en matérialité relationnelle constructive. L'exaltation dangereuse des tensions relatives aux flux migratoires des populations sera reléguée au rang de préoccupation accessoire, du fait des nouvelles assiettes de l'économie interne et externe à chaque nation. La genèse du bonheur se substituera à la course aux fluorescentes chimères, celles qui transforment les parkings et allées des hypermarchés en haut rendez-vous surfacique de la substance sociale ! L'initiative politique intelligente et altruiste, qui çà et là apportait de bonnes idées et des applications utiles à la société avant d'être tantôt submergée par l'incohérence omnipotente, sera de retour dans un fabuleux élan systémique. L'invitation à la balade raisonaliste désencombrera la civilisation de ses engouements, de ses fâcheux dérapages. ~ La profusion des lumières cessera, laissant s'exprimer une infinité de clartés..."