LA MYOTHERAPIE modifier

DEFINITION modifier

La Myothérapie (ou : Brachy-Myothérapie, de grec Brachy = court, Myo = muscle, thérapie = traitement) est une thérapie manuelle visant à traiter spécifiquement les contractures musculaires par mise en position de raccourcissement passif des muscles concernés. Son principal domaine d’application est le traitement de fond des douleurs articulaires ; diverses autres maladies relèvent cependant également de cette approche, comme les migraines.


ORIGINE modifier

La Myothérapie a été mise au point par un médecin français, le Dr Jan Polak, qui l’enseigne depuis 1989 aux médecins et aux kinésithérapeutes.


PRINCIPES modifier

La Myothérapie part de la constatation que les douleurs articulaires sont toujours accompagnées de contractures des muscles qui traversent l’articulation, et qu’en traitant ces contractures les douleurs disparaissent durablement. L’origine des contractures semble toujours traumatique. Lors d’un choc physique des muscles se contractent fortement par réflexe myotatique pour protéger l’articulation de la dislocation. SI le choc a été important, une contraction anormale peut persister de façon durable. Souvent latente au début, elle peut se manifester des années plus tard ; comme le muscle traverse l’articulation, la douleur sera ressentie à ce niveau.


SPECIFICITES modifier

Différentes approches thérapeutiques peuvent traiter les contractures, mais la plus efficace semble être la brève mise en raccourcissement passif du muscle concerné (voir plus loin : neurophysiologie). Cependant deux autres spécificités font l’intérêt de la Myothérapie : - la constatation que seuls les muscles dits toniques, riches en fibres lentes de type I, peuvent présenter des contractures ; - la constatation que seuls les muscles du cou ou des chevilles peuvent être contracturés de façon primaire, tous les autres muscles faisant partie de systèmes de compensation : un traitement purement local sans traiter les contractures primaires distantes (et souvent latentes) est par conséquence souvent voué à l’échec ou n’a pas d’effets durables.


NEUROPHYSIOLOGIE modifier

Le mécanisme de la contracture serait un étirement du récepteur annulospiralé du fuseau neuromusculaire, auto-entretenu de façon réflexe, processus initialisé par le fort étirement du muscle lors du traumatisme articulaire. Cet étirement permanent stimulerait de façon tout aussi permanente les motoneurones alpha et bêta de la corne antérieure de la moelle, provoquant une hypertonie musculaire par contraction permanente de ses fibres extrafusales et intrafusales (boucle bêta). La meilleure façon de faire cesser la contracture et ses conséquences douloureuses sera donc de faire cesser l’étirement des récepteurs annulospiralés en raccourcissant le muscle dans son ensemble.


Fichier:3- La boucle bêta.jpg
La boucle Bêta



PATHOLOGIES modifier

ARTHROSE modifier

La théorie des douleurs articulaires comme étant dues à l’arthrose est pour le moins discutable. L’arthrose est une destruction du cartilage articulaire suivie d’une réaction de l’os sous-chondral. Or ces deux structures n’étant pas innervées, elles ne peuvent être la cause de douleurs. Par contre même en cas d’arthrose des contractures musculaires sont toujours présentes. En traitant celles-ci les douleurs disparaissent, alors que l’arthrose persiste : celle-ci n’était donc pas la cause des douleurs. Elle est plus vraisemblablement la conséquence des contractures, qui compriment et limitent les mouvements de l’articulation : on a démontré expérimentalement depuis les années 1960 que ces deux facteurs provoquent destruction du cartilage articulaire et réaction de l’os sous-chondral (Salter 1960, Donatelli 1981, Akeson 1986)

RHUMATISMES INFLAMMATOIRES modifier

L’inflammation est une réaction et non une cause. Dans la Polyarthrite Rhumatoïde et la Spondylarthrite Ankylosante des contractures sont systématiquement présentes, provoquant un stress mécanique au niveau articulaire, à l’origine de la réaction inflammatoire. Le terrain HLA particulier fait que cette réaction tend à perdurer, alors qu’en cas d’arthrose elle s’épuise rapidement. En traitant les contractures musculaires l’inflammation n’a plus de raison d’être, ce qui permet la guérison de ces maladies.

AUTRES INDICATIONS modifier

Les effets de la Myothérapie ont été évalués par 150 médecins en coopération avec plus de 3.00 patients dans les années 1990. Ces études ont été publiées dans différentes revues professionnelles. Les muscles représentant la moitié de la masse du corps, de nombreuses pathologies peuvent être dues à leur mauvais fonctionnement (qui n’est jamais une faiblesse mais toujours un excès de tonus). On peut citer les effets de la Myothérapie sur la scoliose de l’enfant et de l’adolescent, sur les migraines, les algies vasculaires de la face, l’incontinence urinaire, les vertiges, le syndrome du canal carpien, les névralgies cervico-brachiales, les acouphènes, les lombalgies et les sciatiques, l’algodystrophie, les TMS, etc.


REFERENCES modifier

Polak J. : Contractures persistantes : l’hypothèse d’une boucle ß ; Kinésithérapie Scientifique 360, 1996

Polak J. : Intérêt de la Myothérapie pour les performances du sportif ; Sport Med 87, 1996

Polak J. : Cervicalgies ; Kinésithérapeute Praticien 58, 1997

Aguila J., Polak J. : Cause et traitement de la Migraine ; Kinésithérapie Scientifique 397, 1997

Aguila J., Polak J., Vertier J. : Traitement manuel non chirurgical de l’Hallux Valgus de l’adulte, Rhumatologie 50-6 1998

Polak J., Ponzio P., Cottar V. : Douleurs du coude, une étude comparative, Kinésithérapeute Praticien 66, 1998

Polak J. : Traitement des Entorses de la Cheville, Kinésithérapeute Praticien 69, 1999

Polak J. & coll. : La Scoliose Idiopathique, Kinésithérapeute Praticien 77 & 78, 2000

Aguila J. : Traitement manuel de la Migraine : une alternative thérapeutique ? ; Physiothérapie 12, 2000

Touffe A.-L. : Influence de la Myothérapie sur l’amplitude cervicale et la posture ; Mémoire présenté en vue de l’obtention du titre de Master en Kinésithérapie, Haute école de la province de Liège, 2008

Rosa E. : Migraines et céphalées : leur tenir tête grâce à la Myothérapie ; Mémoire présenté en vue de l’obtention du titre de Master en Kinésithérapie, Haute école de la province de Liège, 2010


LIENS EXTERNES modifier

Site officiel de la Myothérapie

Société Internationale de Myothérapie