Le siècles des lumière

I. Une nouvelle façon de penser et voir le monde.

=> Qu’est-ce qui caractérise le siècle des Lumières ?

A. Voltaire, un philosophe (= au XVIIIe siècle, personne qui cherche à comprendre le monde par la raison) des Lumières.

    Voltaire (1694-1778) est l’un des plus célèbres philosophes des Lumières. Toute sa vie, il combat les privilèges de la noblesse (société d’ordres) et l’intolérance religieuse (fanatisme), critiqué la monarchie absolue, l’absence de libertés dans le commerce. Comme d’autres penseurs (ex : Rousseau), il affirme les droits naturels des hommes : libertés d'opinion, de presse, de culte, droit de propriété. Pour échapper à la censure (= contrôle de l’État sur les publications à destination du peuple) royale et être diffusé, il écrit ses idées de manière détournée dans ses œuvres. Pourtant, ses prises de position lui ont valu d’être embastillé et l’ont souvent contraint à l’exil (Angleterre).
    Ses idées sont connues en France par une partie de la population, mais aussi en Europe : il séjourne à la cour de Frédéric II de Prusse et voyage beaucoup.


B. Un siècle de curiosité et de progrès scientifiques.

    Les sociétés savantes participent également au mouvement des Lumières dans leur nouvelle façon de voir et d’interroger le monde. Des scientifiques comme Lavoisier ou Benjamin Franklin remettent en cause les méthodes pratiquées par leurs pairs et basent leurs travaux sur l’expérimentation, l’observation et l’analyse, créant ainsi une démarche scientifique moderne toujours en cours aujourd’hui. Des savants comme Bougainville ou James Cook parcourent le monde afin de mieux le connaître et le comprendre. Tous leurs travaux contribuent à changer le regard porté sur les sociétés européennes et le reste du monde.


II. La diffusion des idées des Lumières.

=> De quelle manière les idées des Lumières circulent-elles ?

A. Une œuvre des Lumières : l’Encyclopédie.

L’ouverture sur le monde entraîne un progrès des connaissances dans de nombreux domaines. Diderot et d’Alembert s’attachent à en faire la synthèse entre 1751-1772 dans une gigantesque Encyclopédie (17 volumes de textes, 11 volumes de planches, 74 000 articles). De nombreux penseurs contribuent à l’écriture de ses articles et y font passer leurs idées, mais de façon détournée pour éviter d’être censurés. L’Encyclopédie est diffusée dans toute l’Europe, contribuant à la propagation des idées des Lumières parmi les élites intellectuelles surtout, car la majeure partie de la population n’est pas alphabétisée (elles n’ont donc pas non plus appris le français).


B. Des lieux d’échanges et de débat.

A Paris surtout, et dans toutes les grandes villes de France et d’Europe, philosophes et savants se réunissent dans des salons (= lieu de réunion, souvent tenu par des femmes de la haute société, où les élites cultivées se retrouvent pour échanger, débattre et se distraire) de femmes riches et lettrées (ex : Mme Geoffrin) afin de partager leurs idées et débattre, contribuant à l’épanouissement des Lumières.

Des cafés littéraires ouvrent dans les grandes villes européennes : penseurs, écrivains et savants s’y retrouvent pour y discuter littérature et philosophie (ex : café Procope à Paris).


C. Un vent de changements.

Au XVIIIe siècle, l’Europe est dominée par des monarchies absolues (= régime politique dans lequel le roi est la seule autorité et dispose de tous les pouvoirs). Certains souverains s’intéressent cependant aux idées nouvelles et s’en inspirent pour réformer leur pays, sans pour autant partager leur pouvoir ; ce sont des despotes éclairés (= souverain autoritaire qui s’inspire des idées et des principes des philosophes des Lumières pour mener des réformes dans son pays). Catherine II de Russie entretient ainsi une correspondance avec le Français Diderot, le soutient financièrement et l’invite à sa cour.

Dans certains pays, on assiste à une montée des contestations contre le système monarchique, la société d’ordres. Ainsi en Amérique, la Constitution des jeunes États-Unis (devenus indépendants de l’Angleterre en 1783) s’inspire des idées des Lumières et sépare les trois pouvoirs (juridique, législatif et exécutif).


Conclusion

Au XVIIIe siècle, le développement de l’esprit scientifique, l’ouverture vers des horizons plus lointains poussent les gens de lettres et de sciences à questionner les fondements politiques, sociaux et religieux du monde dans lequel ils vivent. Leur volonté de changer la société en utilisant la raison pour éclairer les hommes est à l’origine de leur nom : les Lumières.