Utilisateur:Corinne de France/Brouillon

Julien Boukambou
Fonctions
Député et premier vice-président de l'Assemblée Nationale

(3 ans, 11 mois et 18 jours)
Secrétaire Administratif du bureau politique du MNR (Mouvement National de la Révolution)

(4 ans et 11 jours)
Ambassadeur en URSS-Mongolie-Hongrie à Moscou

(2 ans, 3 mois et 5 jours)
Biographie
Nom de naissance Julien Boukambou
Date de naissance
Lieu de naissance Madianga,(République du Congo)
Date de décès (à 77 ans)
Nationalité Congolaise
Parti politique Mouvement National de la Révolution (MNR
Syndicat Confédération Générale Africaine du Travail (CGAT)
Enfants Gérard Boukambou
Dieudonné Boukambou
Profession Syndicaliste

Corinne de France/Brouillon
Députés de la République du Congo


Julien Boukambou (né le 17 avril 1917 à Madianga, décédé le 13 août 1994) est un militant anticolonialiste, syndicaliste et homme politique congolais[1]. Figure centrale de la lutte pour l'indépendance du Congo-Brazzaville, il est reconnu pour son rôle déterminant dans le soulèvement populaire des 13,14 et 15 août 1963, connu sous le nom des Trois Glorieuses, qui mena à la démission du président Fulbert Youlou.

Secrétaire général de la Confédération Générale Africaine du Travail (CGAT), initiateur de l'Union de la Jeunesse Congolaise (UJC) et cofondateur de la Confédération Syndicale Congolaise (CSC), Julien Boukambou a consacré sa vie à la défense des droits des travailleurs et à la promotion des idéaux révolutionnaires. Son engagement pour la justice sociale et l'unité nationale continue d'inspirer les générations futures, marquant durablement l'histoire politique et syndicale du Congo.

Le documentaire en trois volets intitulé Révoultionnaire(s) réalisé par son petit-fils Hassim Tall Boukambou, s'appuie sur les images d'archives et le témoignage de Julien Boukambou. Ce film à travers le récit du syndicaliste raconte l'histoire politique de la République du Congo.

Biographie

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Enfance et études

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Julien Boukambou est né le 17 avril 1917 à Madianga, l'actuelle ville de Kinkembo, dans le district de Mindouli sur la route des caravanes. Son père Mandilou était livreur de poissons de l'Administration coloniale, descendant direct de Mwa Nkondo, un lieutenant de Mabiala Ma Nganga. Sa mère Bantaba Moumbouila était une guérisseuse réputée pour sa connaissance des plantes médicinales.

Le jeune Boukambou grandit dans le souvenir de la résistance à la pénétration coloniale, des évocations des batailles de Mabiala Ma Nganga. À 4 ans, il est emprisonné dix jours avec pour motif la non livraison des écrevisses à l'administration coloniale. Cet épisode engendra chez lui un sentiment profond de révolte contre la colonisation.

En 1932, intègre la première école de Mindouli, dirigée par les prêtres de la mission catholique. Élève brillant, il fut l'un des premiers à fréquenter cette institution. Le 30 juillet 1936, il devient moniteur de l'enseignement privé après une formation à Brazzaville au sein de l'école Jeanne d'Arc. . Pendant cette période, il est influencé par les idées d'André Matswa, un leader charismatique de la résistance anticoloniale qu'il rencontre personnellement en 1942.

Début du militantisme syndical

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En 1945, Julien Boukambou s'engage activement dans la politique, soutenant Jean Félix-Tchikaya aux élections constituantes françaises, malgré les restrictions imposées aux enseignants catholiques. Il démissionne dès 1951 de l'enseignement pour ne pas obtempérer à une affectation disciplinaire par le Clergé qui voulait ainsi le sanctionner pour ses activités politiques.

Formé par la CGT française et appuyé par le Parti Communiste, Julien Boukambou est élu premier secrétaire au PPC, le Parti Progressiste Congolais, l'une des premières organisations nationalistes. En 1948, il devient rapidement un leader syndical influent. Il établit la première permanence syndicale de la CGT au Moyen-Congo en 1954, et en 1957, il fut élu secrétaire général de la Confédération Générale Aefienne du Travail, puis de la Confédération Générale Africaine du Travail (CGAT) après l'indépendance.

Fondation de l'Union de la Jeunesse Congolaise

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En 1956, Boukambou co-fonda l'Union de la Jeunesse Congolaise (UJC), une organisation de jeunesse qui joua un rôle crucial dans la mobilisation pour l'indépendance. Il refusa de collaborer avec le gouvernement français, démontrant ainsi son engagement indéfectible envers la cause de l'indépendance. En 1958, il appela à voter contre le référendum du Général de Gaulle sur la Communauté Française, prônant l'indépendance immédiate et la création des États-Unis d'Afrique centrale.

La Révolution des Trois Glorieuses

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Le soulèvement populaire de 1963, également connu sous le nom des "Trois Glorieuses", fut un tournant majeur dans l'histoire du Congo. Julien Boukambou fut l'un des principaux architectes de ce mouvement, qui aboutit à la démission du président Fulbert Youlou. Un documentaire réalisé par son petit-fils, Hassim Tall Boukambou, intitulé Révolutionnaire(s), décrit l'histoire des événements survenus les 13, 14 et 15 août 1963. Après le soulèvement, Boukambou continua de promouvoir l'unité syndicale et participa activement à la Table Ronde sur le parti unique en 1963.

Lors de la chute de Fulbert Youlou, le reporter-photographe Daniel Camus, envoyé spécial de Paris Match, a raconté comment l'ecclésiastique en soutane blanche fut contraint de se retirer sous la pression populaire. Fulbert Youlou signa sa lettre de démission dans des circonstances dramatiques et, avec un certain panache, demanda à son aide de camp de lui apporter du champagne après avoir remis le document aux délégués des syndicats, dont Julien Boukambou faisait partie.

Malgré les vicissitudes politiques et les changements de régime, Julien Boukambou resta fidèle à ses convictions. Sa démission du Conseil National de la Révolution en 1968, en signe de désaccord avec la direction politique prise par le pays, témoigne de son intégrité et de sa cohérence politique. Il fut notamment l’un des fondateurs du Mouvement National de la Révolution (MNR), dont il fut le secrétaire permanent du bureau politique.

Derniers engagements

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Sa retraite en 1976 n’a pas marqué la fin de son engagement. Il a continué à militer pour les droits des travailleurs et à plaider en faveur de l’unité nationale jusqu’à la fin de sa vie. Son dernier message politique lors de la Conférence Nationale Souveraine en 1991, où il mettait en garde contre les dangers de la division et de l’instabilité politique, résonne encore aujourd’hui. Julien Boukambou était pessimiste quant aux résultats de cette conférence nationale, craignant qu'elle ne divise davantage le Congo plutôt que de l'unir, une prémonition qui s'avéra exacte avec la guerre civile de 1993. Il décéda le 13 août 1994, laissant derrière lui un héritage de lutte pour les droits des travailleurs et l'indépendance nationale.

Héritage

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Julien Boukambou est largement reconnu comme une figure centrale de la révolution congolaise. Son engagement inlassable en faveur des droits des travailleurs et de l'indépendance continue d'inspirer les générations futures. Son héritage est perpétué par de nombreux militants et organisations syndicales au Congo et au-delà.

  1. Dieudonné Diabatantou, « Julien Boukambou, père de la révolution congolaise », sur Afrik, (consulté le )