Utilisateur:Cecilia psq/Brouillon

Biographie
Naissance 17 août 1716

Dijon

Décès 1803 Paris
Nationalité Français
Activité Peintre / Dessinateur


Jean-Baptiste Lallemand (l'artiste signe parfois « Lallemant »), né à Dijon en 1716, mort à Paris en 1803, est un peintre de genre, d’histoire, de marines et de paysages, dessinateur et graveur français.

Biographie modifier

Le père de Lallemand, qui était tailleur d’habits, destinait son fils à suivre la même profession que lui, mais ce genre d’occupation ne plaisait guère à ce dernier qui employait le peu de loisirs qu’elle lui laissait, à manier le crayon ou le pinceau. Au bout de quelque temps, ayant cependant obtenu l’agrément de son père pour aller travailler à Paris comme garçon tailleur, il vint y exercer sa profession vers 1739. Un jour qu’il était l’aiguille à la main sur l’établi, il rencontra par hasard une personne qui désirait avoir quatre tableaux pour décorer sa maison de campagne, et qui, sur l’offre du jeune homme, voulut bien lui en confier l’exécution. Il avait choisi pour sujet les quatre saisons. Généreusement payé, ce coup d’essai du jeune peintre fut pour lui le présage de plus grands succès, et il eut bientôt acquis assez de réputation pour que les connaisseurs voulussent avoir de ses ouvrages.

Il passa alors en Angleterre, où il fit de bonnes affaires mais, ne pouvant s’accoutumer à la température de ce pays, il revint en France et, après être resté quelque temps à Dijon, au sein de sa famille, il partit, en 1747, pour Rome, où il fit différents ouvrages pour le Vatican. En 1748, il se marie à Rome avec une jeune file pauvre, probablement servante, et ils auront ensemble dix enfants. Il résidera une quinzaine d'année en Italie en acquérant une certaine célébrité pour retourner ensuite en France[1].

Plusieurs cardinaux, pleins d’estime pour ses talents, l’employèrent également. Il revint néanmoins en France, et s’installa à Paris, où il fut reçu membre de l’Académie de Saint-Luc en 1751. Ses deux morceaux qu’il fit pour sa réception furent accueillis avec une satisfaction unanime. Les moines de Saint-Martin près Autun lui demandèrent six grands tableaux pour décorer leur réfectoire. Ces morceaux, dignes du plus grand éloge, sont devenus, depuis la Révolution, la propriété de particuliers.

De 1770 à 1773, l'artiste devint membre du Jury de l'Ecole de Dessin de Dijon, fondée par François Devosge en 1766. Jean Baptiste Lallemand, est un artiste extrêmement fécond, il s'adonne au dessin, à la peinture à la gouache. Il travaille principalement pour une clientèle bourgeoise ainsi que pour la noblesse parlementaire. Son gout pour le voyage lui permet d'exceller dans le paysage et les marines.

Lallemand peignait tous les genres, Peintre paysagiste fécond, il a parfois réalisé d'aimables scènes de genre. Le musée des beaux-arts de Dijon possède de nombreuses œuvres de lui, dont un dessin et un tableau représentant le château de Montmusard.

Influences modifier

Les Pays-Bas modifier

Les éléments figuratifs qui sont à l'origine de la vue topographique, sont variés et parfois opposés, et leurs racines pénètrent dans la culture artistique de la première moitié du XVIIe siècle. En effet il faut savoir que le védutisme comporte aussi des tendances dues à une approche différente de la nature, à une recherche du pittoresque, du subjectif, du typique. On peut donc remonter aux artistes nordiques et hollandais et analyser qui vivaient à Rome au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. Il est vrai que l'apport des artistes nordiques, en Italie, fut fondamental. En effet, on voit apparaître des sentiments nouveaux comme la mélancolie, la nostalgie, des sentiments étrangers dans un certain sens aux tendances formelles qui étaient en vogue en Italie comme le maniérisme.  De plus, dans le nord de l’Europe, la passion de la description et les progrès de l'optique avaient favorisé depuis le XVIe siècle la multiplication des vues urbaines. En effet la constitution d'atlas traduit bien ce désir nouveau. Il y a également des arrière-plans de nombreuses scènes d'intérieur qui peuvent caractériser ce développement des vues urbaines. Les artistes nous montrent alors leurs capacités à décrire la cité à partir d’une éminence naturelle, depuis une maison ou un clocher, favorisant le recours à des lignes d’horizons abaissées. L’exactitude topographique et le constat documentaire priment, mais la part expressive n’est pourtant pas absente. Cette évolution de la part des nordiques est sans doute due aux découvertes scientifiques et à la pensée philosophique qui leur est contemporaine, elles sont largement orientées vers l’étude de la nature. Les artistes feront preuve alors d’un sensibilité profonde de leur environnement et de la lumière de leurs pays. Chacun à leur manière, ils rendent compte des multiples aspects de leurs contrées, loin des interprétations italiennes ou flamandes, adoptant un aspect plus réaliste ou lyrique. Par ailleurs, la spécificité de cet art se manifeste par une multiplicité d’approches, en fonction des sujets abordés : marines, vues urbaines, panoramas ou encore des scènes pastorales. Au cours du XVIe et XVIIe siècle en Hollande, on trouve un gout pour l’architecture vernaculaire de la campagne hollandaise. En effet de nombreuses études ont été prises sur le vif qui représentent des fermes, et leurs dépendances. De plus certains paysages sont réalisés avec des scènes champêtres où se mêlent réalisme et imagination, qui évoque des chaumières délabrées autour desquelles des paysans s’activent. Dans les paysages hollandais nous retrouvons des motifs récurrents de l’eau et du ciel. La plupart du temps, le ciel apparait fluide et mouvant, avec la présence de légère nuée, et occupe presque la totalité de la composition. La surface de l’eau lui fait souvent écho, et la verticalité des maisons et des figures viennent équilibrer l’ensemble de la création. Les artistes hollandais avaient également le goût de l’univers urbain, en effet le goût pour la topographie des villes, bien ancré dans l’esprit des artistes hollandais, se retrouve beaucoup dans les peintures du XVIIIe siècle. Ils vont dresser des panoramas de lieux emblématiques avec une description analytique de ces derniers[2].

La Veduta modifier

Article détaillé : Le védutisme

Par définition, le mot veduta, dans son sens contemporain le plus courant de dessin, de peinture, de gravure représentant un lieu, un édifice, un panorama d’une ville, est en quelque sort une extension d’un terme qui signifie « point où tombe la vue » et la perspective d’un lieu. La veduta au cours du XVIIe siècle va acquérir la signification de vision de la réalité et de la nature environnante reproduite selon les règles déterminées de la perspective. Les premiers védutistes empruntent des méthodes proches de celles de la cartographie. Ces vues sont réalisées dans le but de recréer des vues topographiques. C'était quelque chose de très en vogue à l'époque comme nous l'avons vu dans la première partie de ce mémoire. La veduta n'est pas seulement une peinture de paysage, c'est un paysage historiquement objectif, décrit avec précision et reconnaissable. Le peintre va alors descendre dans la rue avec son chevalet ou au moins son carnet de croquis qu'il remplit rapidement d'esquisses prises sur le vif. La veduta va notamment se développer en même temps que la scénographie. Les deux domaines présentent des problèmes de recherche spatiale et la veduta est avant tout fondée sur la pratique de la perspective. Que ce soit la veduta ou bien la scénographie, les deux sont unis par des principes communs directement inspirés de l'architecture réelle.

Les vues de Ruines modifier

Le voyage en Italie était quelque chose de très populaire durant le XVIIIe siècle. De plus, il est majoritairement exécuté par des érudits et curieux européens, avides de découvertes archéologiques. Ces personnes vont également sortir de leur cabinet d’antiquités afin d’investir dans des objets antiques, qui vont contribuer à constituer des fonds pour les futures collections des musées européens. Nous pouvons observer que cette nouvelle attitude va conforter la montée esthétique de la beauté antique. Ainsi ce regain d’intérêt pour les vestiges antiques, bénéficiera des découvertes archéologiques d’Herculanum et de Pompéi dont les fouilles furent reprises par les autorités napolitaines respectivement en 1738 et 1748[3].

Les artistes choisissent différents agencements dont on peut repérer plusieurs orientations esthétiques et symboliques. Il faut prendre en compte le parti pris adopté par les artistes selon les gouts de l’époque, les demandes des commanditaires, et ces deux facteurs font apparaitre une organisation. Il est vrai que d’une part, les peintres vont continuer à représenter des ruines réelles, quasi archéologiques dans leurs relevés et inscrites in situ dans le paysage urbain romain, rappelant la grandeur historique du monde antique ; d’autre part les artistes vont inventer des ruines dites « pittoresques », habitées de scènes de genre, de pastorales, et utilisées comme cadre mythologique mais sans référence spéciale identifiable. On peut également observer dans certaines créations, que les artistes peuvent composer des ruines théâtrales ou des assemblages dans des caprices architecturaux, comme des collages mêlant plusieurs formes architecturales et statues, ainsi que des monuments antiques et des monuments baroques comme l’ont fait Pannini, et Piranèse.

Œuvres modifier

Peintures modifier

  • Clermont-Ferrand, musée d'art Roger-Quilliot :
    • Repas de noce, v. 1775, huile sur toile ;
  • Dijon, musée des beaux-arts de Dijon :
    • Les Préparatifs du repas, v. 1761, huile sur toile, 46 x 64 cm
    • Le Bénédicité, v. 1761, huile sur toile, 46 x 64 cm
    • L'Abreuvoir, v. 1764, huile sur toile, 75 x 99,9 cm
    • L'Atelier du peintre, v. 1780, huile sur toile, 33,1 x 41,5 cm
    • Dijon vu de Daix, v. 1792, huile sur toile, 64,5 x 111 cm
    • Le Soir (en pendant avec Le Matin), huile sur toile, 227 x 330 cm
    • Le Matin (en pendant avec Le Soir), huile sur toile, 227 x 330 cm
    • Le Christ et la Samaritaine, huile sur toile, 56 x 74 cm
    • Chèvres, huile sur carton, 16,2 x 21,8 cm
    • La Becquée, huile sur bois, 30 x 40 cm
    • Paysage, huile sur toile, 42,5 x 61,2 cm
    • La Vallée de l'Ouche près de Dijon, huile sur toile, 63 x 96,5 cm
    • La Bouillie au coin du feu, huile sur toile, 33 x 41 cm
    • Ruines romaines, huile sur bois, 44,2 x 61,9 cm
    • Le Coup de l'étrier, huile sur toile, 41,5 x 51 cm
       
      Vue du Château de Montmusard, Dessin par Jean Baptiste Lallemand.
    • La Cruche brisée, huile sur toile, 51,8 x 63,8 cm
    • Le Château et le pont Saint-Ange, huile sur toile, 48,2 x 74 cm
    • Le Ponte Rotto, huile sur toile, 48 x 74 cm
    • Vue du château de Montmusard près de Dijon en face du couchant, huile sur toile, 89 x 118 cm
  • La Fère, musée Jeanne d'Aboville :
    • Le gué, huile sur toile, 49 x 68 cm
    • Halte de chasse, huile sur toile, 40 x 60 cm
  • Vizille, Musée de la Révolution française :
  • Le Pillage de l'Hôtel des Invalides 1789, huile sur toile ;
  • Massacre de Jacques de Flesselles, le 14 juillet 1789, huile sur toile ;
  • Pillage des armes aux Invalides, le matin du 14 juillet 1789, huile sur toile ;
  • La Pyramide de Cajus Cestius à Rome ;
  • La Cuisine bourgeoise ;
  • Charge du prince de Lambesc à la tête du régiment Royal allemand, le 12 juillet 1789.
  • La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789.
  • La Fère, Aisne, musée Jeanne d'Aboville, Le Gué et Halte de chasse.

Dessins - aquarelles modifier

 
Moulin à foulon au bas des roches de Plombières, village près de Dijon sur le grand chemin de Paris, dessin de Jean-Baptiste Lallemand, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7742448h.r=Foulon.langFR

Un nombre conséquent des planches dessinées par Jean Baptiste Lallement sont disponibles au Département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France, Paris, mais également dans les collections du Musée des beaux-arts de Dijon, Dijon.

Gravures modifier

 
Vue générale d'Autun prise sur le chemin de Monjeu, dessinée par Jean-Baptiste Lallemand (1716-1803).

Vue générale d'Autun prise sur le chemin de Monjeu (vers 1780)

  • Diverses vues de villes, notamment de Bourgogne.
  • Voir la gravure reproduite ci-contre, par Mademoiselle Denis d'après un dessin de Lallemand. Il faut noter l'amusante localisation des édifices par l'indication d'un ou plusieurs oiseaux volant au-dessus du lieu précis : Tour des Ursulines, un oiseau, cathédrale, deux, séminaire trois. Les initiales APDR signifient : Avec Privilèges Du Roi.

Cette gravure au burin a été coloriée. Certains toits sont soit bleus car couvert d'ardoises comme l'église, soit rouges, car couvert de tuiles.

Musées et collections publiques modifier

Sources modifier

  • (en) Rome and the Campagna drawings by Jean Baptiste Lallemand : October 7 - October 26, 1963, Thos. Agnew and Sons Ltd., Londres, 1963.
  • Catalogue d'exposition, « Un paysagiste dijonnais du xviiie siècle : Jean-Baptiste Lallemand », Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1954, notice de M. Quarré et de Mme Geiger.
  • Claude-Gérard Marcus, Jean-Baptiste Lallemand : peintre de Dijon, de Rome, de Paris, Paris, Galerie Marcus, 1996.
  • Claude-Xavier Girault, Essais historiques et biographiques sur Dijon, Dijon, Victor Lagier, 1814, 564 p., p. 469-70.
  • Colombe Couelle, Petit traité de l’usage de la ruine dans la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles. 2007 p119-133
  • Emanuelle Grugerolles, « Histoire et pratique du dessin, XVe-XXe siècle », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 2017.
  • Michel Olivier, . « Recherches sur Jean-Baptiste Lallemand à Rome. » In : Vivre et peindre à Rome au XVIIIe siècle , p161-178
  • Philippe Le Bas, France. Dictionnaire encyclopédique, t. 9, Paris, Firmin Didot, 1843, 880 p., p. 874.
  • Adolphe Siret, Dictionnaire des peintres de toutes les écoles depuis l’origine de la peinture jusqu’à nos jours, Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1866, 1155 p., p. 496.

Liens externes modifier

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Références modifier

  1. Même, une fois, Allemanus, vente Tajan du 26 juin 2008, no 67.
  2. «  » [archive], sur mba-collections.dijon.fr (consulté le 17 novembre 2017)
  3. «  » [archive], sur mba-collections.dijon.fr (consulté le 17 novembre 2017)
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  1. Michel Olivier, « Recherches sur Jean-Baptiste Lallemand à Rome. » In : Vivre et peindre à Rome au XVIIIe siècle, p161-178
  2. Emanuelle Brugerolles, « Histoire et pratique du dessin, XVe-XXe siècle », Annuaire de l'École pratique des hautes études, p148
  3. Colombre Couelle, Petit traité de l’usage de la ruine dans la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles, p119-133