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Temple de Mercure
Temple de Mercure
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Localisation
Localisation


Le temple de Mercure du puy de Dôme est un temple gallo-romain construit au IIe siècle au sommet du puy de Dôme, en remplacement d'un temple datant du Ier siècle. Des campagnes de fouilles en 1875 puis au début du XXe siècle en ont révélé les ruines.

Au cours du Ier siècle, la cité d'Augustonemetum (actuelle Clermont-Ferrand) des Arvernes décide de se doter d'un temple dédié à Mercure. Au siècle suivant, ce temple en arkose, devenu sans doute trop petit pour accueillir les nombreux pèlerins qui s'y rendaient, fut remplacé par un temple plus grand et plus majestueux en trachyte.

Découverte et historique des fouilles modifier

Premières recherches modifier

 
Le temple, vers 1900, et l'observatoire

Le site a été découvert en 1872 à l'occasion de la construction de l'observatoire météorologique. Très rapidement, les premières fouilles se déroulent de 1873 à 1878, conduites par l'Académie des sciences de Clermont-ferrand, sous la direction, à partir de 1875, de Louis-Clémentin Bruyère[1]. Ces premières recherches permettent de faire les premiers plans du site.

Les fouilles sont ensuite arrêtée et le temple est laissé à l'abandon, en l'état. Ce n'est qu'en 1886 que commenceront les démarchent qui amèneront sa protection par les Monuments Historiques[2]. Il est classé aux monument historique en 1889[3]..

Par la suite un certain nombre de découvertes plus ou moins fortuites[4] conduisent à une seconde série de campagne de fouille, sous la direction de Auguste Audollent et Gabriel Ruprich-Rober[5]. Cette série de campagnes étudie notamment les abords du site et découvre un petit temple annexe et, à proximité de ce dernier, une petite statuette de Mercure, confirmant encore la dédicace du lieu de culte[6].

Campagnes modernes modifier

En 1956, L'installation du relai hertzien situé au sommet du puy, au dessus du temple actuel, se déroule sans fouilles préalables. Les ouvriers découvrent un trésor monétaire qui est dispersé[1]. Les dégradations dues aux intempéries entraînent quelques travaux de consolidation et de refections dont une restauration importante en 1978[7]. Les Fouilles ne reprennent de manière intensive et régulière qu' en 2000. Ces campagnes menées de 2000 à 2004, sous la direction de Dominique Tardy et Jean-Louis Paillet, ont permis de réaliser un relevé architectural précis, et les techniques de fouilles modernes ont permis un renouvellement significatif de nos connaissance sur le site. Les apports de ces campagnes sont complétés par le diagnostic archéologique réalisé en 2008 en préalable à l'aménagement touristique du site et sa restauration[1].

Le temple modifier

 
Monument historique
 
Temple de Mercure

Chronologie modifier

Un premier temple a été construit vers 50 ap J.C. au sommet du Puy de Dôme. Bien que des objets Tardo-laténien aient été découvert, aucune trace de bâtiment gaulois n'a été mise au jours. Ceci amène à supposer qu'à l'époque de l'indépendance, les lieux ne faisait l'objet que d'une fréquentation épisodique sans construction pérenne.

Le temple du premier siècle est détruit vers 150 ap. J.C. et une partie de ses matériaux sert à édifier le second temple, plus bas sur la pente. C'est celui-ci que l'on peut encore voir aujourd'hui.

Le lieu, comme l'indique des découverte monétaires, semble encore fonctionner aux IVe et Ve siècle, mais les constructions pourraient avoir été ruinée dès cette époque, peut-être au IIIe siècle, en même temps que l'agglomération voisine du col de Ceyssat de laquelle part le chemin qui mène au au lieu de culte[1].

Description modifier

Le temple du IIe siècle était bâti sur une forte terrasse, un quadrilatère de 60 mètres de côtés permettant de rattraper la déclivité du terrain descendant du nord vers le sud. Sa façade regardait vers l'est en direction de la plaine de Limagne où se trouvait Augustonemetum et, lorsque le temps le permettait, on pouvait la voir de la ville. Le temple était construit en trachyte locale assemblé en grand appareil pour les parties visibles, le remplissage étant constitué de bloc de trachytes plus petits. La matière première était extraite à proximité du col de Ceyssat, situé au pied du puy de Dôme, mais la décoration faisait appel d'autres roches aux origine plus lointaine, marbres blancs et colorés pour les dallages, schiste d'Autun, chapiteaux de colonnes en arkose. Le bronze était également mis à contribution. Des fragments du dallage sont visibles au musée Bargoin de Clermont-Ferrand. L'ensemble couvrait environ 3600 m2.

Le plan proprement dit du temple était un plan hybride intermédiaire entre les traditions celtiques et méditerranéennes. Ainsi le sanctuaire comportait une cella inspirée des fanums de tradition celtique précédée d'un pronaos méditerranéen. Cet ensemble cella et pronaos est situé au sommet d'une série de terrasses successive, destinée à rythmer et théâtraliser le cheminement du visiteur.

Ainsi le pèlerin, après la rude montée à partir col de Ceyssat et les éventuelles dévotions sur les chapelles qui jalonnaient le sentier, parvient d'abord sur une première terrasse pourvue de gradins et occupée par des autels et des statues. De ce théâtre, qui pouvait servir à des cérémonies spécifiques, le pèlerin emprunte ensuite un passage qui le mène sur la terrasse orientale dominant Augustonemetum et la plaine de la Limagne. De là enfin, ils pouvait accéder au pronaos et faire ses dévotions devant et autour de la cella. Il pouvait également faire un don au dieu, lequel don, s'il était précieux, était entreposé dans la salle aux trésors du temple qui se trouvait à proximité, entre les deux terrasses.

La dédicace modifier

Lors des fouilles de 1974, il a été découvert une petite tablette en bronze pourvue d'anses en queue d'aronde, portant une dédicace à la puissance impériale et au dieu Mercure "dumias".

« NUM[inibus] AUG[ustorum] ET DEO MERCURI DUMIATI MATUTINIUS VICTORINUS »

On traduit généralement cette dédicace par : "Au nom d'Auguste et au dieu Mercure du dôme, Matutinius Victorinus". Les archéologues ont donc tout naturellement attribué le sanctuaire aux divinité mentionnées, l'impériale et Mercure. Cette attribution est confirmé plus tard par la petite statuette du dieu retrouvée par Auguste Audollent lors de ses fouilles sur le puy au début du XXe siècle.

D'autres inscriptions trouvées en Allemagne et ailleurs, renvoient elles aussi à un culte au Dieu Mercure bien implanté dans la cité Arverne. L'autel votif de Miltenberg am Main évoque ainsi un Mercure "roi des arvernes".

Miltenberg (CIL 13, 6603)

« MERCVRIO ARVERNORIC[I] COSSILLUS DONAVI ES VISV L(A)ETVS LIBE(N)S MERITO »

Les inscriptions de Cologne, de Gripswald, de Weinau mentionnent plus simplement un Mercure "l'arverne"

Cologne (CIL 13, 8235)

« MERCVR[IO] [A]RVERN[O] [S]ACRV[M] IVLIVS IV[.] [E]X IMP(ERIO) I[PS(IVS)] »

Gripswald (CIL 13, 8579)

« MERCVRIO ARVERNO M(ARCVS) IVLIVS AVDAX PRO SE ET SVIS L(IBENS) M(ERITO) »

Gripswald (CIL 13, 8580)

« MERCVRIO ARVERNO SEXT(VS) SEMPRONIVS SVPER L(IBENS) M(ERITO) »

Wenau (CIL 13, 7845)

« MERCVRIO ARVERNO VICINI V(OTVM?) V[... »

Roermond (CIL 13, 8709)

« MERCVRIO ARVERNO [A]ED(EM?) IRMIDIVS MA[CR]O EX I(VSSV?) »

On considère généralement que ces dédicaces sont le fait de contingent arvernes au sein de la légion romaine stationnée sur le limes. Toutefois, il faut garder en tête que, en raison du syncrétisme gallo-romain, ce n'était pas tout à fait au Mercure de Rome qu'on vouait un culte en Gaule romaine — sauf lors de cérémonies officielles romaines, célébrées par des colons expatriés — mais à des Mercure gaulois. Ce Lugus Mercurius assimile alors la plupart des aspects du dieu celtique Lug.

La statue de Zénodore modifier

Pline l'Ancien rapporte qu'une statue colossale en bronze avait été érigée pour le sanctuaire par le sculpteur Zénodore . « le Mercure que Zénodore a fait pour la cité gauloise des Arvernes, au prix de 400 000 sesterces pour la main-d'oeuvre, pendant dix ans[8]. ». Il n'en reste aucune trace archéologique.

Toutefois, le temple que l'on peut voir actuellement est celui contruit au IIe siècle, près de 70 ans après la mort de Pline l'ancien.

Le Vasso Galate modifier

Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs parle d'un temple nommé Vasso Galate chez les arvernes et il en donne une description succinte, sans mentionner toutefois sa localisation.

Il est généralement considéré, depuis les travaux de Pierre-François Fournier[9] que le Vasso Galate est le temple situé rue Rameau à Clermont-Ferrand et dont les vestiges sont également nommé "mur des Sarrasins" ou "temple de Jaude". Mais à contrario Auguste Audollent pensait que le sanctuaire évoqué par Grégoire de Tours était celui du puy. Il s'étonnait d'ailleurs de la persistance de la fréquentation dans un temple supposé détruit (audollent 1901). La confusion provient en partie de l'expression "Veniens vero arvernus" que l'on peut traduire par "Venant en Auvergne" ou par "Venant à Clermont", en effet, à l'époque de Grégoire de Tours, Clermont-Ferrand était nommé "Arvernis".

D'autres éléments viennent entretenir le doute. Ainsi le terme "Jaude" désignant le quartier ou se trouvent les ruines clermontoises serait apparenté à "Galate" via une forme médiévale "Jalde". Mais la description du Vasso Galate par l'évêque de Tours semble mieux s'accorder avec le plan et la décoration du sanctuaire du puy, Tel que rapportés par Grégoire de Tours, natif de Clermont et, par conséquent, témoin oculaire fiable. Il est toutefois vrai que le temple de Clermont reste globalement mal connu. Autre point d'interrogation, une dédicace à Mercure trouvée en Allemagne accorde à ce dieu le théonyme "vassocaleti" dont de nombreux auteurs ont soulignés la proximité avec le terme utilisé par Grégoire de Tours.

Les deux temples sont contemporain, celui de la rue rameau, ayant livré des pièces de monnaie datant du règne d'Auguste. Et si la dédicace du sanctuaire de Clermont reste inconnue, il reste difficile de trancher entre les deux édifices.

Le temple et son environnement modifier

Le col de Ceyssat modifier

Augustonemetum modifier

L'oppidum de Corent modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a b c et d La cité des Arvernes, Ier-IIe siècles apr. J.C., Bertrand Dousteyssier, Lemme edit, 2011
  2. Visite du temple de Mercure découvert au sommet du Puy de Dôme, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1886
  3. Notice no PA00092229, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Les ruines du temple de Mercure Dumias au sommet du Puy de Dôme, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1900
  5. Découverte d'antiquités romaines sur le Puy-de-Dôme, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1901
  6. Note sur une statuette de Mercure découverte au sommet du Puy de Dôme, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1906
  7. site de la ville de Clermont-Ferrand
  8. Pline l'Ancien, Histoires naturelles, XXXIV, 18, 6
  9. Le monument dit vasso de Jaude à Clermont-Ferrand, Pierre- François Fournier, Gallia, 1965