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Susan Lucas, mieux connue sous le nom de Soo Catwoman, est une figure éminente de la culture punk londonienne.[1] Active à Londres entre les années 1976 et 1978, elle devient la muse du photographe Bob Gruen et se lie d'amitié avec les membres des Sex Pistols. Sa coiffure distinctive, similaire à des oreilles de chat, en a fait une icône du mouvement punk, et lui permet de figurer dans des publications de plus grande envergure, comme The Guardian et de News of the World. Son style influence d'autres figures de la pop culture, comme Keith Flint, et des créateurs de mode, tels que Junya Watanabe, Chanel, Obey et Mugler.[2]

Biographie

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Soo Catwoman développe son style capillaire dès 1972, faisant remonter ses cheveux en pics de chaque côté de la tête, en référence à la fiancée de Frankenstein, et fait des mèches roses dans sa frange. Dérangée par le fait de devoir toujours coiffer ses cheveux, elle fait raser le milieu de sa tête chez un barbier du quartier de Ealing en 1976.[2] Pour tenir sa coiffure en place, elle utilise du Vicks VapoRub.[3] C'est grâce à cette coupe qu'elle se fait remarquer, avec son ami Marco Pirroni, par une femme à l'été 1976, qui leur propose de rejoindre le Club Louise,[4] un club lesbien surPoland Street. C'est là que Soo Catwomen se lie d'amitié avec les membres de la jeune scène punk londonienne.[5] Elle y rencontre également le photographe Bob Gruen, dont elle devient la muse.[2]

Dans les années qui suivent, Susan Lucas devient une figure de plus en plus importante au sein de la scène punk, et apparaît sur la couverture des magazines punk Society Today et Society Today, sur des t-shirts de groupe, des pochettes d'albums, posters, flyers, etc. Elle est présentée dans certaines publications comme un exemple de l'effet du mouvement punk sur la jeunesse[2] : quelques semaines avant le premier grand festival punk 100 Club Punk Special, elle est approchée par un photographe sur Park Lane, qui la paie £15 pour la photographier avec ses amies Simone Thomas, Debbie Wilson et Big Sharon Park Lane. Ces mêmes photos finissent dans un article dominical du News of the World, qui les décrit comme des prostituées, illustrant la panique morale de l'époque face au punk.[6]

Susan Lucas est particulièrement proche des membres des Sex Pistols John Lydon et Sid Vicious,[4] et partage un appartement avec ce dernier pendant cette période.[2] Elle apparaît souvent sur les photographies de Ray Stevenson en compagnie des fans originels des Sex Pistols, connus sous le nom de Bromley Contingent, comme Siouxsie Sioux, Steven Severin et Billy Idol.[7] Cependant, elle déclare plus tard ne pas avoir fait partie de la bande.[8] A partir de1978, alors mère de deux enfants, elle quitte progressivement la scène.[2]

Influence

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L'entrée du punk dans la culture populaire fait de Susan Lucas une de ses représentations les plus iconiques,[9][10] le journal NME la créditant comme une des créatrices de la mode punk.[11] Dans le documentaire L'Obscénité et la Fureur, John Lydon la distingue des autres punks londoniens, citant "ses compétences, son style et son courage".[12]

Dans le mockumentaire des Sex Pistols La Grande Escroquerie du Rock'n'Roll (1980), son rôle est joué par Judy Croll[13]. Dans la minisérie FX Pistol (2022), elle est incarnée par l'actrice Iris Law.[14]

De grands noms de la mode (Junya Watanabe, Chanel, Obey et Mugler) l'ont citée en tant qu'influence. Sa coiffure distinctive inspire Keith Flint du groupe The Prodigy, qui adopte une coiffure similaire dans les années 1990. Cette coiffure retrouve une courte popularité en 2021, sous le nom de hair horns (cornes de cheveux).[15]

Filmograpie

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Apparitions

Dans la fiction

Références

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  1. (en) Paul Gorman, The Life & Times of Malcolm McLaren: The Biography, Little, Brown Book Group, , p. 329 :

    « Anarchy in the UK No. 1 used exclusive images taken by Ray Stevenson of the Pistols as well as The Clash and Suburban Sect in performance at the 100 Club. Most striking was a sequence shot of revels at the St James’s apartment of Sex customer and dominatrix Linda Ashby featuring members of the Bromley Contingent. These resulted in the front-cover portrait of the young Pistols superfan Susan Lucas, known as Soo Catwoman for her feline haircut. »

  2. a b c d e et f Daniel Rodgers, « Soo Catwoman: the legendary punk icon behind Junya's AW21 collection », sur Dazed, (consulté le )
  3. (en) Bertie Marshall, Berlin Bromley, SAF Publishing Ltd, , p. 68 :

    « The other person who thought she was a part of the Bromley Contingent was someone called Sue Cat Woman [sic]. What could one say about such a creature? Well, she fucked everyone's boyfriend and, like Philip, barged her way into the milieu. Rotten apparently thought she was interesting - his faux pas - she thought she could replace Jordan but didn't have the charisma or the originality, she was in the right place at the right time with that one look. She used Vicks mentholated rub on her hairdo, so she stank »

  4. a et b Stef Andrews, « An interview with Soo Catwoman, part 1 », (consulté le )
  5. (en) Paul Gorman, The Life & Times of Malcolm McLaren: The Biography, Little, Brown Book Group, , p. 332 :

    « Gruen broke the return to the US from a visit to continental Europe with a stay in the British capital. Eager that his American friend should document the burgeoning social scene around the Pistols, McLaren found Gruen a place in a rooming house in west London and took him directly to Club Louise, the Soho lesbian bar which had been adopted by the group and their followers – including Jordan, Siouxsie, Soo Catwoman, Marco Pirroni and Philip Sallon – as a late-night haunt. »

  6. (en) Paul Marko, The Roxy London Wc2: A Punk History, Punk 77 Books, , p. 332 :

    « A few week before the 100 Club thing Soo, Debbie Wilson, big Sharon and Simone (who is the black girl with the peroxide hair on the Grundy thing) were paid fifteen quid by the News of the World to have their photos taken standing about on Park Lane pretending to be hookers which was used in a Sunday shock horror piece by the papers. None of them were hookers at the time but Debbie and big Sharon became streetwalkers later on. No one was shocked as it was quite normal for girls on the scene to dabble in this "looking for Trade down the Dilly" is what they did after Louise's. »

  7. « The Bromley Contingent. », sur Punk77.co.uk (consulté le )
  8. Oh, and I also need to say this: I never was a member of the so-called Bromley Contingent, I just knew them, I have never claimed, nor do I have any connections whatsoever with Bromley – either of them... Soo Catwoman on Myspace
  9. (en) Garry Bushell, Hoolies: True Stories of Britain's Biggest Street Battles, John Blake, , p. 47 :

    « Soo Lucas, better known as Soo Catwoman, whose self-created hairstyle became punk's most distinctive female look" »

  10. (en) Gavin Baddeley, Street Culture: 50 Years of Subculture Style, Plexus Publishing Limited,  :

    « Soo Catwoman, one of the original icons of punk. »

  11. Ali Shutler, « Punk legend Jordan – aka Pamela Rooke – has died », sur NME, (consulté le )
  12. The Filth and the Fury (2000, dir. Julien Temple, VHS/NTSC)
  13. Dhruv Trivedi, « Where is Soo Catwoman Now? », (consulté le )
  14. Elizabeth Gregory, « Pistol on Disney+: A guide to the real-life punks who brought anarchy to the UK », sur Evening Standard, (consulté le )
  15. (en) Tess Reidy, « The devil's in the detail: hair horns become summer's hot new trend », The Guardian,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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