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[[Catégorie:]]Mohamed LAABI (né le 1er janvier 1912, à Fès et mort le 6 février 1974 à Casablanca) est un magistrat marocain qui a jugé de nombreux procès d’atteinte à la sécurité de l’état marocain.


Biographie Fils d'Abderrahmane LAABI, lui-même grand homme de droit et ancien professeur à l'université Al Quaraouiyine de Fès, Mohamed LAABI commence sa carrière dans la Justice en 1935 après des études à l’université Al Quaraouiyine de Fes en 1934, suivies d’une licence en droit à l’Université de droit de Rabat, en 1963.

Spécialiste en droit des successions (héritages et héritiers), il assiste depuis 1935 le Cadi Abbès BENNANI (juge du code islamique, à Fès).

En 1944, lors de la proclamation du manifeste pour l’indépendance, il a été chargé de rédiger les tracts invitant les marocains à manifester pour l’indépendance. Il fut arrêté par les autorités françaises et emprisonné pour « activités nationalistes et distribution de tracts ».

En 1949, il a été nommé par le Sultan Sidi Mohammed BEN YOUSSEF, Premier Secrétaire de la justice auprès du Vizir de la justice à Fès.

En 1951, le Sultan Sidi Mohammed BEN YOUSSEF a intégré M. Mohamed LAABI au palais royal de Rabat et l’a chargé de rédiger la loi de modernisation du « droit des successions ».

En 1953, M. Mohamed LAABI a été nommé par le Sultan Sidi Mohammed BEN YOUSSEF, magistrat au tribunal de Fès. 

En 1953, après l’exil du Sultan Sidi Mohammed BEN YOUSSEF, Mohamed LAABI refusa solennellement de rédiger la liste des personnes devant signer « la beia », l'acte juridique par lequel Moulay Ben ARAFA était substitué à Sidi Mohammed BEN YOUSSEF sur le trône chérifien. Il fut arrêté de ses fonctions.

En 1957, après la proclamation de l’indépendance, M. Mohamed LAABI a été nommé par le roi Mohamed V,  magistrat au tribunal de Meknès. 

Premier secrétaire du Vizir de Justice (1949), Magistrat au tribunal de Meknès (1957) puis de Casablanca (1959) et Conseiller à la Cour d’Appel de Rabat (1962), il est nommé en 1964 Président du tribunal régional à Marrakech et en 1972, Président du tribunal de Rabat.

 Il a, successivement, été :

Premier secrétaire du Vizir de Justice de 1949 à 1951 Magistrat au tribunal de Meknès de 1957 à 1959 Magistrat au tribunal de Casablanca de 1959 à 1962 Conseiller et Magistrat à la Cour d’Appel de Rabat de 1962 à 1964 Président du tribunal militaire permanent des Forces armées royales, par Décret royal n° 15-63 du 31 décembre 1963 Président du tribunal régional de Marrakech de 1964 à 1972 Président du tribunal de Rabat de 1972 à 1973 Président du tribunal militaire de Kénitra en 1973 Président du tribunal de Casablanca en 1973 Magistrat à la Cour Suprême de la magistrature, en 1974 (à titre posthume) Ses prises de position et son influence Premier président du tribunal militaire permanent des Forces armées royales, il a jugé de nombreux procès d’atteinte à la sécurité de l’état, dont ceux de Casablanca, d’Oujda (1964), de Marrakech (1971) et de Kenitra (1973).

Présidant le procès dit de Marrakech en 1971, il applique des méthodes innovantes qui ont fait jurisprudence. Pour la première fois dans un procès politique au Maroc, le président Mohamed LAABI autorise la défense à citer comme témoins, des personnalités politiques marocaines et étrangères, « dans l’intérêt de la vérité » et « conformément aux droits de la défense », il accorde l’autorisation à des avocats étrangers de défendre des accusés alors que, normalement, cette autorisation relève du Ministère de la Justice, les rapports d’audience sont systématiquement diffusés aux observateurs et à la presse nationale et internationale, …

Mohamed LAABI est le premier magistrat qui aborde publiquement dans l’exercice de ses fonctions, les grands problèmes posés par l'exercice de la justice du Maroc indépendant. C'est ainsi qu'en 1964, prononçant le discours de rentrée du Tribunal régional de Marrakech, il aborde le sujet sur le « Rôle du magistrat dans un espace régional » et invite ses collègues à dépasser le niveau de la justice dite « citadine ».

Sous sa présidence, le tribunal régional de Marrakech a connu des évolutions profondes.

Au niveau du fonctionnement de la Cour, Mohamed LAABI a mis en place des procédures engagées, au profit des justiciables, dont la traçabilité des dossiers et la réduction des délais de traitement.

S'agissant de la jurisprudence, le tribunal régional de Marrakech a fortement anticipé l’évolution  du code pénal. De nombreux arrêts du Président Mohamed LAABI font encore jurisprudence, aujourd’hui.

 Il participe activement à l’évolution et à la modernisation du code pénal.

En 1969, il se prononce en faveur du renforcement des pouvoirs du juge.

En 1972, il fut le premier magistrat marocain à aborder la question de la limitation des cas d’application de la peine capitale. 

Le Président Mohamed LAABI est reconnu comme un magistrat particulièrement attaché à l’indépendance de la Justice. Il invoque ce principe notamment, lors du procès de Kenitra, en 1973. 

Avec une vigueur constante, il a milité durant toute sa vie en faveur d’une justice indépendante, crédible et incorruptible. Sa lutte contre toutes les formes de corruption, fait encore à ce jour du Président Mohamed LAABI, un modèle d’intégrité dans le monde de la justice du Maroc post indépendance. 

Décorations Grand Ordre du Ouissam exceptionnel AR-RIDA Grand Officier du Ouissam AL-ARCH

Grand Officier du Ouissam Al-Arch

Grand Ordre du Ouissam Ar-Rida Notes et références Le Monde, « UN TRIBUNAL MILITAIRE VA JUGER LES MEMBRES DES COMMANDOS MAROCAINS VENUS D'ALGÉRIE », Le Monde,‎ 18 juin 1964 (lire en ligne) Bulletin officiel n° 2685 du 15 &vril 1964 : Décret royal n° 15-63 du 31 décembre 1963 Le Monde, « Procès de Marrakech : La défense réclame des explications sur l'arrestation de MM. Bendjelloun et Ajar », Le Monde,‎ 23 juillet 1971 (lire en ligne) Le Monde, « CLÔTURE DES DÉBATS AU PROCÈS DE MARRAKECH », Le Monde,‎ 3 septembre 1971 (lire en ligne) Le Monde, « Après leur refus de plaider LES AVOCATS DE LA DÉFENSE SONT COMMIS D'OFFICE AU PROCÈS DE MARRAKECH », Le Monde,‎ 1er septembre 1971 (lire en ligne) Le Monde, « Au procès de Marrakech LA DÉFENSE A OBTENU LA CONVOCATION DE PLUSIEURS TÉMOINS IMPORTANTS », Le Monde,‎ 18 juin 1971 (lire en ligne) Le Monde, « Près de deux cents personnes vont être jugées à Marrakech pour atteinte à la sûreté de l'État », Le Monde,‎ 12 juin 1971 (lire en ligne) Le Monde, « CENT CINQUANTE-SEPT PERSONNES SONT JUGÉES PAR LE TRIBUNAL MILITAIRE PERMANENT », Le Monde,‎ 26 juin 1973 (lire en ligne) Le Monde, « CITÉ COMME TÉMOIN AU PROCÈS DE KENITRA Me Bouabid ne pourra pas participer à la défense de ses amis de l'U.N.F.P. accusés de subversion », Le Monde,‎ 27 juin 1973 (lire en ligne)

Catégorie:Magistrat marocain