Utilisateur:暁海/Brouillon
Histoire de la culture numérique du Japon
modifierL'histoire de la culture numérique du Japon est une expression[1] qui désigne, dans son ensemble, la cyberculture japonaise et son développement sur une période qui s'étend des débuts du réseau JUNET en 1984 en passant par les premiers BBS jusqu'à la centralisation d'Internet suite à l'avènement des média sociaux actuels tels que Twitter, Instagram et TikTok.
En 22 ans, les internautes du Japon sont passés de 9,2% de la population (11 millions) en 1997 à 89,8% (108 millions) en 2019 et Internet est passé d'une correspondance d'informaticiens anonyme à un service démocratisé et utilisé par toutes les strates de la société japonaise; la révolution mobile a fait de ce service un mode de communication de la vie quotidienne.
Les périodes de la culture numérique du Japon se composent, grosso modo, en six grandes périodes : la période du pasokon tsūshin — les Kusa no ne BBS, PC-VAN et NIFTY-Serv (1985-1995), puis, avec l'accès à Internet par ligne commutée, Ayashii World et Amezou (1995-1999). S'ensuit le Web 2.0 avec 2channel de Hiroyuki Nishimura et son penchant visuel Futaba☆Channel (1999-2007), la popularisation des blogues et des médias sociaux comme Mixi et l'âge d'or de Niconico Douga (2007-2011) puis finalement, l'abandon de Niconico pour YouTube et le règne de Twitter et des média sociaux jusqu'à nos jours (2011-).
La préhistoire : JUNET (1984)
modifierPasokon tsūshin (1985-1995)
modifierLe , la Société publique de télégraphie et de téléphonie du Japon (ja) est privatisée et les lignes téléphoniques deviennent ouvertes à des fins autres que l'appel téléphonique traditionnel. C'est alors que les pasokon tsūshin (パソコン通信 ), c.-à-d. les réseaux de communication par ligne commutée, commencent à apparaître sous la forme de Kusa no ne BBS (草の根BBS ). Les Kusa no ne BBS sont des pasokon tsūshin non-commerciaux et hébergés à titre personnel, souvent spécialisés dans certains champs d'intérêt spécifiques. Contrairement aux pasokon tsūshin commerciaux, ceux-ci n'ont pas de frais de connexion, mais sont seulement disponibles dans la région limitée que couvre leur lieu l'hébergement et peuvent coûter cher en frais de téléphone pour les utilisateurs s'ils se trouvent dans une région limitrophe de la zone couverte. Ainsi, il y avait, par exemple, un Internet Hokkaidō (北海道インターネット, abrévié HINT) qui avait un total de six Kusa no ne BBS en 1986. Les Kusa no ne BBS avait la particularité d'avoir un caractère régional plutôt que national et connaissait un développement divergent des pasokon tsūshin commerciaux, disponibles dans tout le pays.
Le Kusa no ne BBS le plus grand et le plus connu était Tōkyō BBS (東京BBS, ouvert le ). En plus d'être un lieu de discussion, Tōkyō BBS avait également une bibliothèque numérique où l'on pouvait se procurer des logiciels gratuits et des données diverses comme des images numériques. Un autre grand Kusa no ne BBS était Natsumenetto (ナツメネット ), entretenu par la maison d'édition Natsumesha (ja). Natsumesha fournissait également des logiciels d'hébergement[2] pour les Kusa no ne BBS.
Selon l'annuaire téléphonique des BBS (BBS電話帳 ) publié par Dempa Shimbun (ja), il y avait environ 300 Kusa no ne BBS répertoriés dans l'édition 1987 et environ 800 dans l'édition 1990. En 1994, l'Association de développement des nouveaux média compte plus de 2 416 lieux d'hébergement de pasokon tūshin à travers le pays[3]. Malgré ce nombre de Kusa no ne BBS, ils seront peu à peu laissés pour compte avec le développement d'Internet et de la facilitation de son accès par ligne commutée.
Internet par ligne commutée (1995-1999)
modifierAyashii World et Amezou
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Le Web 2.0 et l'ère 2channel (1999-2007)
modifierAvec l'avènement du Web 2.0, plusieurs sites personnels font leur apparition.
- Il ne s'agit pas de parler de l'histoire d'Internet comme tel et de son développement technique, mais plutôt de la culture à travers le paradigme du numérique. La culture numérique peut se comprendre comme un sous-ensemble de la culture générale
- Le logiciel d'hébergement que fournissait Natsumesha était « BIG-Model » et fut l'un des plus populaires. En autres, on peut citer WWIV, mmm, KT-BBS et VS.
- Barubora (ばるぼら)., Kyōkasho ni wa noranai Nippon no intānetto no rekishi kyōkasho, Shōeisha, (ISBN 4-7981-0657-7 et 978-4-7981-0657-1, OCLC 70126041, lire en ligne), p. 436