Union camerounaise de Paris

L’ Union camerounaise de Paris (UC de Paris) est un des premiers mouvements nationalistes du Cameroun sous tutelle française.

Histoire modifier

En octobre 1936, Jean Mandessi Bell, Léopold Moumé Etia et Gottfried Chan, fondent à Paris, le Comité de défense des intérêts du Cameroun. En juin 1937, le Comité de défense des intérêts du Cameroun est transformé en Union camerounaise (UC). L'UC de Paris, comme on dira plus tard, pour la distinguer du parti d’Ahmadou Ahidjo, l’Union nationale camerounaise[1],[2], [3].

Direction modifier

L’Union camerounaise de Paris a pour président, Jean Mandessi Bell et comme secrétaire général Léopold Moumé Etia. Les statuts de l’organisation la définissaient comme étant un mouvement nationaliste, indépendant des groupes politiques et coloniaux français[4],[5],[6].

Revendications modifier

L'UC de Paris était pour un Cameroun libre et ses revendications politiques s’exprimaient en deux refus[7]:

  • la non-recolonisation du Cameroun par l’Allemagne dont la menace se précisait,
  • la non-transformation du territoire camerounais sous tutelle de l'Organisation des Nations unies (ONU), en colonie française, ce que demandaient les colons français et la Jeucafra[8].

Actions modifier

L’Union camerounaise de Paris fut active pour regrouper les Camerounais de France et pour défendre leurs intérêts. Elle était également une courroie de transmission entre les revendications venues du Cameroun et le gouvernement français en métropole[9],[10].

L’UC de Paris était aussi présente au congrès du Rassemblement mondial contre le racisme, organisé du 22 au 24 juillet 1938 à la Maison de la Mutualité à Paris, par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICA) devenue LICRA en 1979. Léopold Moumé Etia y prit la parole en public pour la première fois, le 22 juillet 1938, en tant que Secrétaire général[8].

Notes et références modifier

  1. « Villa Mandessi Bell », sur Doual'art (consulté le ).
  2. « Chap. 2 LES PARTIS POLITIQUES. Sous-chap. 3 LES PARTIS POLITIQUES AU CAMEROUN - PDF Téléchargement Gratuit », sur docplayer.fr (consulté le )
  3. Richard A. Joseph, Le mouvement nationaliste au Cameroun: les origines sociales de l'UPC, paris, Karthala, (lire en ligne), page 57
  4. Léopold Moumé Etia, Cameroun: Les années ardentes, paris, Jeune Afrique Livres, , 131 p. (ISBN 9782402056991), p53
  5. Patrick Kamè Bouopda, Cameroun Du protectorat vers la démocratie: 1884 -1992, Paris, L'harmattan, , 446 p., p. 52
  6. Chindji Kouleu, Histoire cachée du Cameroun, Yaoundé, Éditions SAAGRAPH, , 352 p. (lire en ligne), p. 55
  7. Alvine Henriette Assembe Ndi, « La gestion des pétitions sur le Cameroun sous mandat français par la Commission permanente des mandats : une contre‑expertise négligée ? », dans Experts et expertise dans les mandats de la société des nations : figures, champs, outils, Presses de l’Inalco, coll. « TransAireS », (ISBN 978-2-85831-347-1, lire en ligne), p. 231–256
  8. a et b Léopold Moumé Etia, Cameroun: Les années ardentes, Paris, Jeune Afrique Livres, , 131 p. (ISBN 9782402056991), p.54
  9. Jacques Philibert NGUEMEGNE, « Du multipartisme vers le "one party democracy": propos sur le fondement tribal et la perversion du pluripartisme au cameroun », ASJP - CERIST,‎ , p. 38 (lire en ligne)
  10. Daniel Abwa, Commissaires et hauts- commissaires de la France au Cameroun (1916-1960) ces hommes qui ont façonné politiquement le Cameroun, Yaoundé, Presses Universitaires de Yaoundé, , 439 p. (lire en ligne), p. 239, 240