Un Normand

Nouvelle de Maupassant

Un Normand
Publication
Auteur Guy de Maupassant
Langue français
Parution
dans Gil Blas
Recueil
Nouvelle précédente/suivante

Un Normand est une nouvelle de Guy de Maupassant, parue en 1882.

Historique modifier

Un Normand est initialement publiée dans la revue Gil Blas du , sous le pseudonyme Maufrigneuse, puis dans le recueil Contes de la bécasse en 1883[1].

La nouvelle est dédiée à Paul Alexis, romancier et disciple d'Émile Zola[1].

Résumé modifier

Le père Mathieu, que les Normands surnomment aussi « La Boisson », est un ancien sergent-major revenu dans son village sur ses vieux jours. Il a obtenu « grâce à des protections multiples et à des habiletés invraisemblables » d'être le gardien d'une chapelle essentiellement fréquentée par des jeunes femmes enceintes et non mariées, dédiée à la Vierge Marie, chapelle qu'il a baptisée « Notre-Dame du gros ventre ».

Pour augmenter ses revenus, il vend « sous le manteau » une prière permettant à ces demoiselles de trouver rapidement un mari. Il confectionne aussi des statuettes des différents saints, chacun ayant une spécialité médicinale. Ainsi, pour le mal d'oreille, la meilleure statuette, c'est saint Pamphile.

Ces bondieuseries sont la seconde occupation du père Mathieu, la première étant le saoulomètre, une invention à lui qui lui permet de mesurer son degré quotidien de griserie. Quand le narrateur et son compagnon de promenade arrivent devant la chapelle, le père Mathieu les reçoit chaleureusement et raconte comment il avait atteint quatre-vingt-dix hier à son saoulomètre. Les trois hommes boivent du cidre et voient arriver deux vieilles femmes qui veulent une statuette de saint Blanc. Le père Mathieu hésite, demande à sa femme et le retrouve planté dans le sol : il s'en était servi pour boucher un trou dans la cabane des lapins. Il s'excuse auprès des deux vieilles, voilà un saint qu'on ne lui a pas demandé depuis deux ans.

Thèmes principaux modifier

La condition de la femme de l'époque

Le père Mathieu et la condition féminine modifier

Voici un extrait de la nouvelle:

-- Alors Mathieu, qui ne rit plus, se campe en face d'elle, et d'un ton sévère : "Tais-toi, Mélie, c'est pas le moment de causer. Attends à d'main". Si elle continue à vociférer, il s'approche, et la voix tremblante : "Gueule plus ; j'suis dans les quatre vingt dix ; je n'mesure plus ; j'vas cogner, prends garde !"

Alors, Mélie bat en retraite.

Si elle veut, le lendemain, revenir sur ce sujet, il lui rit au nez et réponds : "Allons, allons ! assez causé ; c'est passé. Tant qu'jaurai pas atteint le mètre, y a pas de mal. Mais si j'passe le mètre, j'te permets de m'corriger, ma parole !" --

La prière du père Mathieu modifier

« Notre bonne madame la Vierge Marie, patronne naturelle des filles-mères en ce pays et par toute la terre, protégez votre servante qui a fauté dans un moment d'oubli... Ne m'oubliez pas surtout auprès de votre saint Époux et intercédez auprès de Dieu le Père, pour qu'il m'accorde un bon mari semblable au vôtre. »

Notes et références modifier

  1. a et b Maupassant, Contes et Nouvelles, tome I, page 1466, Bibliothèque de la Pléiade

Éditions modifier

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