Triturus

genre d'amphibiens
Triturus
Description de cette image, également commentée ci-après
Classification ASW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Amphibia
Sous-classe Lissamphibia
Ordre Caudata
Famille Salamandridae
Sous-famille Pleurodelinae

Genre

Triturus
Rafinesque, 1815

Synonymes

  • Triton Laurenti, 1768
  • Molge Merrem, 1820
  • Oiacurus Leuckart, 1821
  • Tritonella Swainson, 1839
  • Hemisalamandra Dugès, 1852
  • Petraponia Massalongo, 1853
  • Pyronicia Gray, 1858
  • Alethotriton Fatio, 1872
  • Turanomolge Nikolskii, 1918
  • Neotriton Bolkay, 1927

Triturus est un genre d'urodèles de la famille des Salamandridae[1].

Liste des espèces modifier

Selon Amphibian Species of the World (7 mars 2014)[2] :

Description modifier

 
Triturus cristatus

Les espèces de Triturus sont des grands tritons à la peau plus ou moins granuleuse. Ils mesurent de 12 à 18 cm de long selon les espèces. Comme les autres tritons ils sont munis d'une queue aplatie latéralement, à la différence de leurs cousines salamandres. Ces espèces présentent un dimorphisme sexuel assez marqué, le mâle et la femelle étant différents morphologiquement. Lors de la période de reproduction le mâle est différent de son apparence du reste de l'année et arbore une crête dorsale, dentée chez les tritons crêtés mais non denté chez les tritons marbrés. La femelle est plus grande que le mâle.

Les membres du genre Triturus passent une partie de l'année sur la terre ferme, mais sont aquatiques durant une partie de l'année autour de la période de reproduction. Ces tritons effectuent une parade nuptiale : le mâle nuptial se place devant la femelle et agite la queue le long de son corps, en direction de la femelle. Par ces mouvements, il diffuse vers la femelle des phéromones sécrétées par des glandes dorsales et cloacales, dans le but de séduire la femelle. Au contraire de nombreuses espèces d'amphibiens Anoures (grenouilles, crapauds et rainettes), les tritons, comme les autres membres de l'ordre des Urodèles, ne chantent pas lors de la période de reproduction.

À la fin de la parade nuptiale, le mâle dépose sur le fond un spermatophore, petite capsule blanche de forme allongée, comprenant les spermatozoïdes, que la femelle va recueillir par son cloaque. La fécondation sera alors interne. La femelle, après la maturation des œufs, les déposera un par un en général sur la face inférieure des feuilles de plantes aquatiques, qu'elle replie sur l'œuf avec ses pattes arrière. Quelques centaines d'œufs seront ainsi déposés. En quelques semaines les œufs éclosent et les larves (on ne parle pas de "têtards", ce terme étant réservés aux anoures) commencent leur développement. Strictement aquatiques au départ, les larves sont munies dans un premier temps de branchies externes souvent bien visibles. Elles acquerront au cours de leur développement des poumons, permettant aux adultes de vivre sur la terre ferme. Plusieurs mois sont nécessaires aux larves afin d'accomplir la métamorphose.

Systématique modifier

 
Triturus marmoratus

Le genre Triturus est un ancien genre qui a connu de nombreuses évolutions. Il était jusqu'à récemment plus étendu qu'il ne l'est aujourd'hui, mais les études de classification phylogénétique des années 2000 ont montré que ce genre était polyphylétique[4],[5], ce qui a conduit à redistribuer de nombreuses espèces dans de nouveaux genres. Auparavant, plusieurs tentatives avaient déjà été faites par les herpétologues afin de classer plus précisément les espèces du genre à partir de la morphologie.

Steinfartz et. al[4] proposent la classification actuelle, en partie fondée sur des études précédentes[6],[7], où le genre Triturus est scindé en quatre genres dont trois nouveaux :

De nouvelles espèces sont ensuite distinguées et des sous-espèces sont élevées au rang d'espèce.

La nouvelle version restreinte du genre Triturus ne contient donc plus que le complexe des « tritons crêtés » (avec actuellement Triturus cristatus, Triturus carnifex, Triturus dobrogicus, Triturus macedonicus, Triturus ivanbureschi, Triturus karelinii et Triturus anatolicus) et celui des « triton marbrés » (Triturus marmoratus et Triturus pygmaeus).

Certains taxons du genre ont longtemps posé des problèmes aux taxonomistes, par exemple Triturus karelinii qui a été classé de dix huit façons différentes.

Répartition modifier

Les neuf espèces de ce genre se rencontrent surtout en Europe, et dans quelques régions du Moyen-Orient autour de la mer Noire et de la mer Caspienne, et jusqu'en qu'en Sibérie occidentale[1].

 
Répartition des différentes espèces du genre Triturus.

Étymologie modifier

Le nom de ce genre vient de Triton, dieu grec fils de Poséidon, et du grec οὐρά Oura signifiant queue.

Publication originale modifier

  • Rafinesque, 1815 : Analyse de la nature ou tableau de l'univers et des corps organisés. Palermo, p. 1-224 (texte intégral).

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a et b Amphibian Species of the World, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. Amphibian Species of the World, consulté le 7 mars 2014
  3. « AmphibiaWeb - Triturus anatolicus », sur amphibiaweb.org (consulté le )
  4. a et b Steinfartz, Vicario, Arntzen & Caccone, 2006 : A Bayesian approach on molecules and behavior: reconsidering phylogenetic and evolutionary patterns of the Salamandridae with emphasis on Triturus newts. Journal of Experimental Zoology Part B: Molecular and Developmental Evolution in press.
  5. Weisrock, Papenfuss, Macey, Litvinchuk, Polymeni, Ugurtas, Zhao, Jowkar & Larson, 2006 : A molecular assessment of phylogenetic relationships and lineage accumulation rates within the family Salamandridae' (Amphibia, Caudata). Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 41, p. 368-383.
  6. García-París, Montori & Herrero, 2004 : Amphibia: Lissamphibia. Fauna Iberica, vol. 24, Madrid: Museo Nacional de Ciencias Naturales and Consejo Superior de Investigaciones Científicas
  7. a et b Litvinchuk, Zuiderwijk, Borkin & Rosanov, 2005 : Taxonomic status of Triturus vittatus (Amphibia: Salamandridae) in western Turkey : drunkenness vertebrae counts, genome size and allozyme data. Amphibia Reptilia, vol. 26, no 3, p. 305-323.