Tour de l'Horloge (Vichy)

ancienne tour à Vichy (Allier)
Tour de l'Horloge
La Tour de l'Horloge (à gauche). La maison sur la droite était celle du sonneur de cloche de la Tour.
Présentation
Type
Construction
XIVe siècle
Destruction
(effondrement)
Localisation
Adresse
Rue de la Tour, Vichy
Vichy, Allier
 France

La Tour de l'Horloge de Vichy constitue, avec la nef de l'église Saint-Blaise, le seul vestige du l'ancien château de Vichy jusqu'à son effondrement en 1987.

Description modifier

Construite au XIVe siècle, cette tour-vigie mesurait 22 m de haut pour des murs épais de 3 mètres à la base et de 2 mètres au sommet. En son sein se trouvait un escalier qui comptait 117 marches[1].

La tour protégeait une seule cloche, baptisée le par l'abbé Mosnier, curé de Saint-Blaise de 1631 à 1652[1].

Intérêt renouvelé à partir du XIXe siècle modifier

Dans une délibération du , le conseil municipal de Vichy décide de demander l'inscription de la tour à l'inventaire des Monuments Historiques[2].

En , une expertise de la tour est effectuée et souligne que « la conservation parfaite de cette tour sera complètement assurée par quelques travaux de consolidation faciles à exécuter ». En 1902, la tour est surélevée de trois mètres et couronnée des créneaux.

Effondrement modifier

Circonstances modifier

En , la ville de Vichy charge un architecte d'une mission d'étude préalable en vue de la restauration de la Tour de l'Horloge.

En , le ministre chargé de la culture confie à Jacques Corrocher, archéologue, la réalisation d'une fouille de sauvetage archéologique sur le site de cette tour, afin de savoir si elle était édifiée sur des roches ou sur du remblai[3]. Le , ce dernier fait creuser à la pelleteuse un trou de 3,40 mètres sur 0,50 mètre au pied de la tour[3].

Le lendemain, le , la tour s'effondre, ensevelissant de nombreuses voitures et endommageant gravement les immeubles voisins, sans faire de victimes.

Réactions modifier

Dès le matin du , les services municipaux commencent à déblayer les lieux et les véhicules ensevelis à l'aide de pelleteuses et de bulldozers[4].

Le , la rédaction de La Montagne salue, dans un encart spécial, « la solidarité d'un quartier », évoquant notamment le cas de Georges Michelle, membre du comité du Vieux Vichy, et sa femme, relogés par des voisins[5].

Le , Pierre Broustine, chargé de l'environnement et du cadre de vie au conseil municipal de Vichy, fait publier l'information suivante dans La Montagne à propos de la tour de l'Horloge : « Beaucoup de Vichyssois se sont émus de son effondrement, ils espèrent qu'elle sera reconstruite. La ville n'en a pas les moyens, mais ce serait possible en faisant appel aux Bâtiments de France, aux Conseils général et régional. Je n'exclus pas la participation des Vichyssois qui en manifestent le désir dans une opération de souscription »[6].

Suites judiciaires modifier

Devant le juge civil modifier

Dans un arrêt du , la cour d'appel de Riom déclare Jacques Corrocher responsable de l'effondrement de la Tour de l'Horloge. Elle énonce qu'il s'agit d'une faute personnelle grave, détachable de la mission de service public qui avait été confiée à l'intéressé, et condamne donc celui-ci à verser à la ville de Vichy et à son assurance la somme de 3 450 380 francs[7].

Dans un arrêt du , la Cour de cassation rejette le pourvoi de l'archéologue[3].

Devant le juge administratif modifier

Dans un arrêt du , le tribunal administratif de Clermont-Ferrand condamne l'État à rembourser à Jacques Corrocher et à son assureur la somme de 3 529 816,87 francs. Elle retient en effet que celui-ci, « enseignant, archéologue non professionnel, qui n'a pas la qualité d'architecte, autorisé, ainsi qu'il a été rappelé, à effectuer les fouilles de sauvetage de la Tour de l'Horloge à Vichy, doit être regardé, sans que l'établissement d'un mandat exprès ne soit nécessaire, comme ayant la qualité de collaborateur bénévole de l'État » et que, dès lors, il « est fondé à soutenir que l’État doit le rembourser de la totalité des sommes auxquelles il a été condamné par le juge judiciaire »[7].

Notes et références modifier

  1. a et b Jean Débordes, Vichy au fil de ses rues, Thionne, Éditions du Signe, (ISBN 2-908938-29-4), p. 234-235.
  2. Conseil municipal de Vichy, Registre de délibérations 25/11/1887-20/09/1890, Vichy, 293 p. (lire en ligne), p. 176-177.
  3. a b et c Arrêt de la première chambre civile de la Cour de cassation du , sur Légifrance (consulté le ).
  4. Michel Bézy, « Vichy : Par miracle, pas de victime ! », La Montagne,‎ , p. 21.
  5. « Après l'effondrement de la Tour, la solidarité d'un quartier », La Montagne,‎ .
  6. « Conseil municipal : M. Pierre Broustine précise… », La Montagne,‎ .
  7. a et b Tribunal administratif de Clermont-Ferrand, « Jugement N° 9801094 »   [PDF], sur Jurisfac (consulté le ).