Tour de l'Échangeur

édifice de Kinshasa
Tour de l'Échangeur
Histoire
Ancien(s) nom(s)
« Monument Patrice-Emery-Lumumba, « Monument aux Héros-Nationaux », « Tour de Limete »
Architecte
Ingénieur
Construction
1970-1974
Coût
10.000.000 de dollars américains de 1970[1], c'est-à-dire à peu près 65.000.000 de dollars aujourd'hui (avril 2019).
Rénovation
2011
Usage
tour d'observation et de télécommunications, attraction touristique
Architecture
Type
Matériau
Hauteur
210 m
Étages
5
Nombre dʼascenseurs
4
Administration
Contracteur
Occupant
inoccupé
Propriétaire
Localisation
Pays
Ville
Quartier
Adresse

Limete,

Croisement boulevard Lumumba et avenue By-Pass
Coordonnées
Carte

La tour de l'Échangeur de Limete est une tour en béton armé de 210 mètres de hauteur[2] située à Kinshasa, dans la commune de Limete. Son adresse officielle est Limete, Croisement boulevard Lumumba et avenue By-Pass[3]. Construite par l'architecte franco-tunisien Olivier-Clément Cacoub et une entreprise de travaux yougoslave, ce monument avait pour but de devenir le symbole de la nation congolaise et un site touristique de premier plan, à l'exemple de la tour Eiffel à Paris[4] ou de la statue de la Liberté à New-York.

Les travaux ont commencé en 1970 sous l'initiative de Mobutu Sese Seko. Ils ont pris fin en 1974. Malheureusement, l'ouvrage n'était pas encore à 100% terminé[5]. On ne connaît pas la cause exacte de l'arrêt des travaux.

La Tour devient le symbole du logo des Jeux de la Francophonie de 2023 se déroulant à Kinshasa.

Présentation générale modifier

La tour de l'Échangeur de Limete se trouve à l'entrée de la ville de Kinshasa. Elle est composée de quatre colonnes en béton armé[6] qui s'élèvent à 210 mètres de hauteur. À l'intérieur de chacune d'elles, il y a soit des ascenseurs soit des escaliers. Les ascenseurs sont actuellement () en panne. Il n'y a pas d'éclairage dans les escaliers. La tour est posée sur un socle sculptural imposant qui s'ouvre lui-même d'un côté sur un viaduc de 300 mètres de longueur qui mène à la plate-forme des cérémonies[2]. C'est à quelques mètres de là que se trouve la statue de Lumumba qui devait être à l'origine au sommet même de l'édifice. Dans le socle, il y a un musée qui est ouvert tous les jours de la semaine, le matin. Le droit d'entrée y est de 1 000 francs pour les Congolais (0,60 centimes de dollars américains) et de 10 dollars pour les étrangers.

Historique modifier

Dans le cadre de la politique du « Recours à l'authenticité », le président Mobutu Sese Seko, dans son discours du , proclama officiellement Patrice Emery Lumumba "héros national". Il débaptisa le boulevard Léopold II pour lui donner le nom de "boulevard Lumumba", et annonça, par la même occasion, la construction d'un monument à sa mémoire à la place actuelle de l' "Échangeur de Limete"[2].

Les travaux commencèrent en 1970 et furent subitement arrêtés en 1974. Ce qui devait être pour Mobutu l'icône non seulement de la ville mais de la nation entière fut laissé de côté pendant plusieurs années avant d'être complètement ignoré pendant la présidence de Laurent Désiré Kabila, de 1997 à 2001.

Certaines personnes appellent ces vestiges de l'ère Mobutu des « éléphants blancs ». On peut citer, en plus de la tour de l'Échangeur de Limete, le Stade des Martyrs, le Palais du Peuple, ou encore le Domaine du Mont Ngaliema[7]. Ces personnes n'ont pas beaucoup d'intérêt pour la Tour de l'Échangeur. Pour d'autres, elle est le symbole de la nation, même si elles s'accordent toutes à dire qu'un rafraîchissement serait le bienvenu.

Le président Joseph Kabila faisait partie de ce second groupe. La preuve en est qu'il a entrepris des travaux de réhabilitation du site en 2011. Il a personnellement procédé au lancement des travaux de réhabilitation et de modernisation des 2e et 3e tronçons du boulevard Lumumba, qui comprennent des travaux d'aménagement et de modernisation de la tour de l'Échangeur de Limete, par l' entreprise chinoise "CREC"[1].

Les travaux de réaménagement et de modernisation de cette tour, a dit pour sa part le ministre Fridolin Kasweshi, avaient pour objectif de valoriser un important investissement consenti dans les années 1970. Le plan d'aménagement prévoyait également l'installation d'un ascenseur menant au belvédère dans l'une des tours et d'un escalier dans une autre tour, l'aménagement d'un musée dans des locaux à construire au socle de base, le traitement végétal d'une superficie d'environ 110 000 m2, l'aménagement d'un grand parc avec fontaines, la rénovation et l'achèvement du monument et du viaduc, ainsi que l'installation d'un théâtre de verdure, d'activités marchandes à caractère culturel et de petites terrasses[1].

Dans l'art modifier

La Tour de l'Échangeur est souvent représentée par les artistes kinois, qui la reconnaissent comme un symbole significatif de la ville de Kinshasa. Citons par exemple Pita Kalala, peintre contemporain.

Dans une peinture, la Tour de l'Échangeur apparaît comme une seconde signature qui signifie : « made in Kinshasa » (fait à Kinshasa). L'artiste n'a plus à préciser cela, il signe juste son nom et indique éventuellement la date.

Galerie de photos modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c Ambassade de la République démocratique du Congo en Belgique, « Lancement des travaux de modernisation des deuxième et troisième tronçons du boulevard Lumumba à Kinshasa » (consulté le )
  2. a b et c Marc Gemoets, Bernard Toulier, « Tour de l'échangeur » (consulté le )
  3. Philippe Wyvekens, « Place de l'échangeur » (consulté le )
  4. « Les lieux les plus fréquentés (de la RDC) », cccrdc.org (consulté le )
  5. Muriel Devey Malu-Malu, « RDC – Sur les traces de Mobutu #2 : les gloires passées de Kinshasa » (consulté le )
  6. « Limete Tower » (consulté le )
  7. Marc Gemoets, « Tourisme RD Congo » (consulté le )

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Bernard Toulier, Johan Lagae, Marc Gemoets, Kinshasa. Architecture et paysage urbains, Paris, Somogy, 2010, p. 118-119 ; carte de localisation no 121.
  • Michel Ragon (préface), Olivier-Clément Cacoub, Architecture de soleil, Tunis, Cérès Productions, 1974, pp. 34-35.