Théorème de monodromie

Le théorème de monodromie est un outil puissant d'analyse complexe pour étendre une propriété locale (de germes) à une propriété globale (de fonction). On l'utilise par exemple dans certaines preuves des théorèmes de Picard pour inverser globalement la fonction j (invariant modulaire) aux points où sa dérivée est non nulle, alors que l'inversion n'est a priori que locale.

Théorème de monodromie modifier

Soit U ouvert connexe de ,  . Soit   un germe de fonction analytique prolongeable le long de tout chemin dans U issu de  .

Si   sont deux chemins homotopes dans U reliant   et   alors ils aboutissent sur un même germe  .

De plus, si U est simplement connexe, il existe une fonction analytique sur U dont le germe en   est  .

Exemple 1 modifier

On prend

 

On aura reconnu la série de la détermination principale du logarithme sur D(1, 1). Le germe se prolonge le long de tout chemin de ℂ* par la formule :  

D'après le théorème de monodromie, on en déduit que si deux chemins γ et δ sont homotopes dans ℂ*, ils aboutissent au même germe du logarithme.

L'homotopie des chemins se lit géométriquement : « le lacet γ – δ n'entoure pas le point 0 ». En revanche si les chemins ne sont pas homotopes, on voit facilement que les germes sont distincts dans ce cas : le logarithme principal a une discontinuité de 2iπ à la traversée de la demi-droite réelle négative.

Exemple 2 modifier

Bien sûr, la simple connexité de U n'est pas une condition nécessaire : avec

 

on reconnaît la série géométrique ; elle converge uniformément sur les compacts de D(0, 1) vers  . Alors   est analytique sur U et prolonge le germe   sans pour autant que U soit simplement connexe.