Théorème de Radon (géométrie)

Théorème mathématique, en géométrie

Le théorème de Radon, ou lemme de Radon, sur les ensembles convexes affirme que tout ensemble contenant éléments de admet une partition en deux parties dont les enveloppes convexes et se rencontrent.

Énoncé et définitions modifier

Tout ensemble   contenant   éléments de   admet une partition en deux parties   dont les enveloppes convexes   et   se rencontrent. Une telle partition est alors appelée partition de Radon, et un point de l'intersection des enveloppes est appelé point de Radon (il ne s'agit pas a priori d'un des points  ).

Exemple modifier

Prenons l'exemple  . Dans ce cas l'ensemble   est constitué de quatre points. La partition de   peut donner un ensemble de trois points et un singleton, les premiers formant un triangle contenant le dernier point. Ou alors la partition consiste en deux ensembles constitués chacun de deux points, les segments s'intersectant en un point.

Preuve modifier

On suppose que  . Considérons le système :

 

 

d'inconnues réelles   : il équivaut à un système linéaire de   équations à   inconnues  , puisque la première équation, si on la développe en un système pour chaque composante des   (vecteurs dans  ), se transforme aussitôt en   équations linéaires traditionnelles. Il existe donc une solution non nulle de ce système. Fixons   une telle solution. Posons alors :

 

 

Puisque la somme des   est nulle alors que les   ne sont pas tous nuls,   et   ne sont pas vides.

La partition requise de   est alors   et  . En effet, il est immédiat de vérifier à partir du système, que :

 

et cette formule fournit un point commun aux enveloppes convexes de   et de  .

Histoire modifier

Ce résultat a été publié pour la première fois par Johann Radon en 1921[1]. Il y apparaît comme résultat intermédiaire dans la preuve du théorème de Helly, ce qui explique la dénomination courante de lemme[2].

Théorème de Tverberg modifier

Helge Tverberg a démontré en 1966[3] une généralisation de ce théorème pour des partitions de   en r sous-ensembles. Le théorème de Tverberg affirme que :

Un ensemble   de   points de   admet une partition en   sous-ensembles dont l'intersection des enveloppes convexes n'est pas vide.

Notes et références modifier

  1. (de) J. Radon, « Mengen konvexer Körper, die einen gemeinsamen Punkt enthalten », Math. Ann., vol. 83,‎ , p. 113-115
  2. (en) Jiří Matoušek, Lectures on Discrete Geometry [détail des éditions]
  3. (en) H. Tverberg, « A generalization of Radon's theorem », J. London Math. Soc., vol. 41,‎ , p. 121-128