Température de fermeture

seuil de température au delà duquel l'âge d'un système isotopique est réinitialisé

En géochronologie isotopique, la température de fermeture correspond à la température d'un système (généralement un minéral), au moment correspondant à son âge radiométrique. En termes physiques, la température de fermeture est la température à laquelle un système a refroidi suffisamment pour qu'il n'y ait plus de diffusion significative des isotopes pères et fils hors du système[2]. Concrètement, si un minéral est daté de 500 Ma par une méthode dont la température de fermeture est X°C, cela signifie que le minéral était à X°C il y a 500 Ma et à une température supérieure auparavant.

Image MEB - CL d'un grain détritique de zircon. Lors d'une datation par les traces de fission, la température de fermeture du zircon est d'environ 205°C[1]. Un âge de de 300 Ma signifie alors que le grain est à une température inférieure à 205°C depuis 300 millions d'années (et était à une température supérieure auparavant).

Histoire

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La formulation mathématique initiale du concept a été présenté en 1973 dans un article de Martin H. Dodson, « Closure Temperature in Cooling Geochronological and Petrological Systems » (« La Température de fermeture lors du refroidissement de systèmes géochronologiques et pétrographiques ») dans le journal Contributions to Mineralogy and Petrology. Les principes présentés ont été précisés dans les années suivantes pour obtenir une formulation expérimentale utilisable par d'autres scientifiques. Cette température varie largement entre les différents minéraux et diffère également en fonction des isotopes pères et fils utilisés[3]. Il est spécifique à chaque minéral et chaque système isotopique[4].

Tableau de valeurs

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Les éléments suivants sont les valeurs approximatives des températures de fermetures de certains minéraux répertoriés par système isotopique. Ces valeurs ne sont que des approximations. De meilleures valeurs de températures de fermetures peuvent être obtenues avec une connaissance des conditions de pression ou de morphologie des populations de grains.

Système Potassium Argon (K-Ar)

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Minéral Température de fermeture
Hornblende 530 ± 40°C
Muscovite ~ 350 °C
Biotite 280 ± 40 °C

Système Uranium-plomb (U-Pb)

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Minéral Température de fermeture[5]
Titanite 600 - 650 °C
Rutile 400 - 450 °C
Apatite 450 - 500 °C
Zircon >1000 °C
Monazite >1000 °C

Système U-Th/He

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Minéral Température de fermeture
Apatite ~ 70°C[6]

Traces de fission

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Minéral Température de fermeture
Apatite ~ 120 °C[6]
Zircon 205 ± 18 °C[1]
Titanite ~250 °C[7]

Références

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  1. a et b Matthias Bernet, « A field-based estimate of the zircon fission-track closure temperature », Chemical Geology, vol. 259, no 3,‎ , p. 181–189 (ISSN 0009-2541, DOI 10.1016/j.chemgeo.2008.10.043, lire en ligne, consulté le )
  2. Jean Braun, Peter van der Beek et Geoffrey Batt, Quantitative Thermochronology : Numerical Methods for the Interpretation of Thermochronological Data, Cambridge, Cambridge University Press, , 24–27 p. (ISBN 978-0-521-83057-7)
  3. Earth: a Portrait of a Planet Glossary W.W. Norton & Company « https://web.archive.org/web/20090108223738/http://www2.wwnorton.com/college/geo/earth2/glossary/b.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  4. Rollinson, 1993. Using Geochemical Data: Evaluation, Presentation, Interpretation Longman Scientific & Technical.
  5. Flowers, R.M., S.A. Bowring, A.J. Tulloch et K.A. Klepeis, « Tempo of burial and exhumation within the deep roots of a magmatic arc, Fiordland, New Zealand », Geology, vol. 33,‎ , p. 17 (DOI 10.1130/G21010.1, Bibcode 2005Geo....33...17F)
  6. a et b (en) S. Lynn Peyton et Barbara Carrapa, « An Introduction to Low-temperature Thermochronologic Techniques, Methodology, and Applications », dans Application of Structural Methods to Rocky Mountain Hydrocarbon Exploration and Development, American Association of Petroleum Geologists, (ISBN 978-0-89181-071-1, DOI 10.1306/13381688st653578, lire en ligne)
  7. (en) D.A. Coyle et G.A. Wagner, « Positioning the titanite fission-track partial annealing zone », Chemical Geology, vol. 149, nos 1-2,‎ , p. 117–125 (DOI 10.1016/S0009-2541(98)00041-2, lire en ligne, consulté le )