Tara Polar Station

arctic research ship

Tara Polar Station
Type Navire
Histoire
Architecte Olivier Petit
Chantier naval Constructions mécaniques de Normandie
Lancement 2025 (prévu)
Équipage
Équipage 20
Caractéristiques techniques
Longueur 26 m
Maître-bau 14 m
Port en lourd 175 t
Caractéristiques commerciales
Cabines 12
Carrière
Armateur Fondation Tara Océan
Pavillon France

Tara Polar Station, est un bâtiment français hybride en cours de construction en 2023 destiné à la recherche scientifique en Arctique. De conception unique, à mi-chemin entre un navire océanographique et une station polaire dérivante, Tara Polar Station est conçue pour s'installer sur la banquise arctique et accueillir une équipe scientifique pouvant compter jusqu'à vingt personnes.

Historique modifier

 
Tara Arctic septembre 2006

Les racines du projet remontent à l'expédition arctique de la goélette Tara, entre septembre 2006 en janvier 2008. Le bateau s'est laissé enserrer par la banquise, s'est laissé dériver et s'en est libéré, après 505 jours de dérive sur environ 1 800 kilomètres.

En , le chantier CMN de Cherbourg remporte l'appel d'offres de la Fondation Tara Océan[1]. Le , la construction est officiellement lancée lors d'une cérémonie en présence du prince Albert II de Monaco et d'Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur de France pour les pôles et les enjeux maritimes. La "moon-pool" est exhibée sur la table de montage[2],[3].

Prévisionnel modifier

La construction de la coque est prévue en deux étapes, la partie basse entre octobre et et l'assemblage de la superstructure et de la coque en . Le chantier doit s'achever en , suivie par une campagne de tests au froid au Groenland début 2025, suivie de la première expédition en Arctique fin 2025.

Selon Chris Bowler, président du comité scientifique de la fondation Tara Océan, la station sera déployée dans les glaces arctiques pendant au moins vingt ans à partir de 2025, avec dix missions consécutives jusqu'en 2045[4].

Conception modifier

Comme sa grande sœur la goélette Tara, la station reprend l'idée du Fram de Nansen, premier navire d'exploration polaire à s'être volontairement laisser prendre par la banquise en 1893.

Comme son nom le laisse entendre, le navire est conçu pour passer la grande majorité de son existence stationnaire sur la banquise. Aussi, ses caractéristiques sont très différentes d'un bateau classique, sans contrainte hydrodynamique même s'il dispose d'une capacité de propulsion propre. Sa coque forme vu du haut un ovale de 26 mètres de long sur 14 mètres de large, avec un profil très arrondi. Elle est surmontée d'un espace d'habitation en forme de dôme polyédral, le tout conçu par l'architecte français Olivier Petit d'après le cahier des charges de la fondation Tara Océan. Il doit supporter des températures de -52 °C et sa coque en aluminium permet de mieux résister aux températures polaires, contrairement à l'acier qui perd de sa souplesse et devient cassant par grand froid.

Il disposera de 400 m2 d'espace de vie dont six laboratoires. Il sera équipé de deux drones dont un drone sous-marin, d'une rosette de prélèvement et de capteurs atmosphériques ou sous-marins qui observeront en continu le milieu ambiant. En hiver, le bâtiment, complètement isolé, hébergera douze personnes, chacune disposant d'une cabine individuelle, six membres d'équipage et six scientifiques. L'été, le navire pourra accueillir jusqu'à 20 personnes, grâce à des rotations et ravitaillements.

Le moonpool, puits central de la station, est probablement l'élément le plus original du bâtiment. Ce cylindre en aluminium de 1,5 mètre de diamètre traversant les 4 niveaux permettra la descente et la remontée des plongeurs et la réalisation de prélèvements dans les eaux polaires depuis l'intérieur même du bâtiment.

Le budget prévisionnel du projet monte à 20 millions d'euros pour la conception et la construction, auxquels il faut ajouter environ 3 millions de frais de fonctionnement annuels. Il est financé à 60 % par l'état français, le reste étant assuré par un partenariat associant 40 laboratoires de 15 pays. D'après Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan, il faut comparer ce montant aux 150 millions d'euros de l'Expédition MOSAiC qui a mobilisé pendant un an le Polarstern, le brise-glace de recherche de l'institut allemand Alfred-Wegener[5].

Science modifier

Objectifs scientifiques modifier

La station est conçue pour abriter douze à vingt personnes, dont une majorité de scientifiques, et doit permettre de poursuivre plusieurs objectifs :

  • mieux comprendre l'impact du changement climatique en Arctique et sur le reste de la planète ;
  • améliorer la connaissance de la biodiversité sur Terre en explorant des régions non accessibles aujourd'hui ;
  • révéler les adaptations uniques qui ont évolué pour permettre la vie dans cet environnement extrême ;
  • analyser les conséquences de la fonte de la glace de mer et la pollution sur ces écosystèmes uniques et fragiles ;
  • observer les stocks de poissons de l'Arctique et l'impact de l'arrivée d'espèces plus tempérées ;
  • découvrir de nouvelles molécules ou espèces ayant de nouvelles applications potentielles.

Tara Polar Station doit héberger 6 laboratoires : un laboratoire humide pour la manipulation des échantillons dont les carottes de glace, des laboratoires secs avec instrumentation, et des laboratoires dédiés à l'expérimentation sur place pour mener des expériences sur les organismes et les écosystèmes[6].

Équipe scientifique modifier

L'équipe scientifique est pilotée par trois chercheurs du domaine[7][source secondaire souhaitée] :

Elle comprend en outre une trentaine de scientifiques de tous les domaines concernés[7][source secondaire souhaitée] :

  • Jørgen Berge, écologiste marin, Université de Tromsø ;
  • Rolf Gradinger, écologiste spécialiste de la glace, Université de Tromsø ;
  • Marit Reigstad, écologiste marin, Université de Tromsø ;
  • Paul Wassmann, biogéochimiste marin, Université de Tromsø ;
  • Katja Metfies, écologiste moléculaire, Institut Alfred-Wegener (AWI) ;
  • Maxime Geoffrey, spécialiste en acoustique et en écologie des poissons, Université Mémorial de Terre-Neuve ;
  • Joannie Ferland, ingénieure en biologie ;
  • Marie-Hélène Forget, coordinatrice scientifique ;
  • Thomas Linkowski, ingénieur océanographe ;
  • Douglas Couet, ingénieur en biologie ;
  • Patrick Wincker, spécialiste en génomique ;
  • Julia Schmale, spécialiste en microphysique de l'atmosphère, EPFL ;
  • François Ravetta, spécialiste en physique de l'atmosphère, LATMOS / IPSL, CNRS ;
  • Kathy Law, spécialiste en chimie de l'atmosphère, CNRS ;
  • Dirk Notz, spécialiste de la glace, Max Planck Institute ;
  • Florent Dominé, spécialiste des virus, Université de Laval / CNRS ;
  • Francois Fripiat, océanographe et spécialiste de la glace, Université Libre de Bruxelles ;
  • Marcel Nicolaus, spécialiste de la glace, AWI ;
  • Martin Vancoppenolle, spécialiste de la glace et du climat, CNRS ;
  • Søren Rysgaard, spécialiste de la glace, Université d'Aarhus ;
  • Marie-Noëlle Houssais, océanographe polaire ;
  • Benjamin Rabe, spécialiste du climat polaire, AWI ;
  • Mathieu Ardyna, océanographe, Université de Laval / CNRS ;
  • Kelsey Bisson, océanographe, États-Unis ;
  • Nina Schuback, océanographe, Institut polaire suisse ;
  • Antje Boetius, biologiste, AWI ;
  • Connie Lovejoy, microbiologiste, Université de Laval ;
  • Jody Deming, microbiologiste, Université de Washington ;
  • Flora Vincent, biologiste spécialiste du microbiome, EMBL ;
  • Eva Ortega-Retuerta, microbiologiste ;
  • Colin Brownlee, biologiste cellulaire, Université de Southampton ;
  • Éric Maréchal, spécialiste des lipides, CEA/CNRS ;
  • Georg Pohnert, spécialiste en métabolomique, Max Planck Institute ;
  • Silvia Gonzalez Acinas, microbiologiste, ICM-CSIC.

Notes et références modifier

  1. « La station polaire arctique de Tara sera construite par CMN », sur Le marin (consulté le ).
  2. Charlotte David, « Tara Polar Station : la construction officiellement lancée | Mer et Marine », sur www.meretmarine.com, (consulté le ).
  3. « Le chantier du « Tara Polar Station » officiellement lancé », sur Le marin (consulté le ).
  4. « La fondation Tara océan dévoile sa station polaire arctique », sur Le marin (consulté le ).
  5. « La construction d'une station polaire flottante est lancée pour étudier l'impact du réchauffement climatique sur la biodiversité », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Tara polar station, l'expédition au cœur du climat arctique », sur Techniques de l'Ingénieur (consulté le ).
  7. a et b « Tara Polar Station, station polaire dérivante en Arctique », sur Fondation Tara Océan (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier