Taguetiout est un village en ruines situé dans le massif de l'Aurès, sur le Djebel Taktiout.

Taguetiout
Noms
Nom arabe algérien تاڨتيوت
Nom amazigh ⵜⴰⴳⴻⵜⵢⵓⵜ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Biskra
Commune Mziraa
Géographie
Coordonnées 35° 50′ 44″ nord, 6° 51′ 57″ est
Altitude 1 745 mètres m
Localisation
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Taguetiout
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Taguetiout
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Taguetiout

Géographie

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Taguetiout est située dans la région des Aurès, à 27 km de la commune de Mziraa, et à 40 km de la commune de M'Chounèche.

Toponymie

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Le mot "Taguetiout" est une dérivation de "Taguechout" qui désigne le sommet de Djebel Ahmar khaddou et qui signifie en berbère chaoui un "crâne" ou "sommet"[réf. souhaitée].

Situation

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Communes limitrophes de Taguetiout
Ghassira Tkout
M'Chouneche   M'ziraa
Tadjmout

Population

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Taguetiout était peuplée par le passé par des familles de la tribu berbère zénète chaouie des Ouled Abderahmane. La tribu se divise en cinq branches : les Ouled Sidi M’hamed, Ouled Sidi Ali Oumoussa, Ouled Rmili, Ouled Khelaf et Ouled Daoud.

Dans les années 30, une mission d’ethnographie est organisée conjointement par l'Institut africain international basée à Londres et le l'Institut d’ethnologie de Paris, dès alors, deux ethnologues sont envoyées dans l'Aurès pour étudier une tribu berbérophone chaouie, il s'agit de : Thérèse Rivière et Germaine Tillion (encore étudiante à cette époque). Les deux femmes arrivent à Arris en et rejoignent les populations semi-nomades du sud de Djebel Ahmar Khaddou, elles s'installent notamment dans les terres de la tribu d'Ouled Abderrahmane qui occupaient les hameaux de Kebache, Taguetiout, Tadjmout, etc.

Les enquêtes ethnographiques entreprises par Thérèze Rivière durant les années 1935-1937 et Germaine Tillion de 1935-1940, nous ont appris beaucoup de choses sur l’organisation sociale, les croyances, l’architecture et les techniques d'agriculture, de tissage, d'élevage des populations habitants le sud-aurésien[1].

Histoire

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Les fouilles entreprises dans cette région atteste d'une présence humaine très ancienne.

Dans l'antiquité, le sud-aurésien est resté très éloignée des aires d'influence carthaginoise, romaine et byzantine.

Au VIIe siècle, les populations de l'Aurès résiste à la conquête arabe conduite par Oqba Ibn Nafi al-Fihri La région devient un noyau de résistance, les armées de Dihya (Kahina) et ensuite de Koceïla font de cette région extrêmement difficile d'accès une base pour lancer des attaques contre les armées arabes et musulmanes venus d'Orient. C'est dans cette même région, non loin du M'Chounèche que les armées berbères et byzantines dirigées par Koceïla ont pris l'armée arabe dans une embuscade, tuant 3000 guerriers parmi lesquels Okba Ibn Nafi al-Fihri et pourchassant les hommes restant jusqu'au Kairouan.

Durant la conquête française du Constantinois, le Bey de Constantine Ahmed Bey est évincé et pourchassé par l'armée d'Afrique, il trouve refuge dans le hameau de Kebach auprès des Ouled Abderrahmane où il se réfugie pendant 3 ans (1845-1848). Il finira par se rendre en 1848, après avoir été encerclé par les troupes du colonel Canrobert[2].

Durant la Guerre d'Algérie (1954-1961), le village de Taguetiout, ainsi que d'autres villages de l'Aurès, bastion de l'ALN et noyau dur de la résistance contre l'occupation française, a été bombardé au napalm et sa population déplacée à M'Chounèche.

Notes et références

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  1. INUMIDEN, « L’« album de dessins indigènes » Thérèse Rivière chez les Ath Abderrahman à Kebèche – Aurès », sur Inumiden, (consulté le )
  2. Abdellah Khiari, « Transformations rurales sur le Piémont méridional des Aurès », Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, no 22,‎ , p. 115–133 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.6999, lire en ligne, consulté le )