Syndrome du personnage principal

forme de narcissisme

Le syndrome du personnage principal (main character syndrome en anglais) évoque le cas d'une personne se percevant comme la vedette d’une trame narrative imaginaire et idéalisée de sa propre vie.

Présentation

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Développé aux États-Unis, ce concept de « main character syndrome », traduit en français par le terme de « Syndrome du personnage principal » signifie qu’ « une personne se présente ou s’imagine comme le protagoniste d’une sorte de version fictive de sa vie »[1].

Dans le magazine Psychology Today, le professeur de psychologie Phil Reed définit le « main character syndrome » en ces termes[2]:

« lorsque quelqu'un se présente, ou s'imagine, comme le personnage principal d'une sorte de version fictive de sa vie. »

Phénomène socio-culturel

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Le « syndrome du personnage principal » peut être lié à une tendance à vouloir de de « sortir du lot » (photo d'une foule en Suisse)

Cette tendance a été accentuée par l'usage des réseaux sociaux, notamment sur Tiktok où le hashtag « #maincharacterenergy » a cumulé en aout 2023, plus de 762 millions de vues. Ce terme de « Syndrome du personnage principal » ne désigne pas officiellement une affection ou un trouble mental scientifiquement reconnu, selon les déclarations du Dr Reed, professeur de psychologie à l’université de Swansea[3]. Ce trouble comportemental assez récent commence cependant à intéresser des spécialistes de la santé. Une étude intitulée « Self-Presentation Theory : Self-Construction and Audience Pleasing » publiée par Roy F. Baumeister et Debra G. Hutton, experts en psychologie sociale, la présente comme des « motivations humaines qui sont activées lorsque nous nous sentons évalués par d’autres personnes »[4],[5]. Selon la psychologue clinicienne française Johanna Rozenblum, il existe un risque notable de quitter progressivement la réalité pour « ne plus qu’exister au travers de cet avatar de soi », le retour à la réalité pouvant alors être brutal[6].

Dans son ouvrage Foules sentimentales - Comment la ville impacte l'amour la journaliste Pauline Machado évoque ce syndrome dans son premier chapitre intitulé « la grande ville, le vrai château des contes de fées ? » et reprend l'expression « Se faire des films » au début de ce chapitre pour définir ce syndrome en se référant à un terme nettement plus ancien. Elle évoque ce désir de « sortir du lot » pour se donner de l'importance, se rassurer dans une société anonymisante qui peut toucher de nombreuses personnes. Pauline Machado explique en outre qui existe plus de 192 millions d'occurrence sur la page du moteur de recherche Google et conclue sur le fait que « les films que nous faisons prennent racine dans ce qu'on nous raconte, que l'on nous vend » à l'instar des contes de fées d'antan[7].

Références

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Article connexe

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