Speed bike

véhicule construit comme un vélo à assistance électrique dont le moteur assiste aussi entre les vitesses de 25 et 45 km/h

Un speed bike, également orthographié speedbike ou speed-bike, aussi appelé speed pedelec (notamment en Belgique)[1], S-pedelec (notamment en Suisse) ou encore speedelec, est un vélo à assistance électrique dont l'assistance est active jusqu'à 45 km/h, et dont la puissance du moteur peut dépasser 250 watts[2],[3].

Exemple de speed bike (modèle ST1 de la marque Stromer).
Exemple de speed bike (modèle de la marque Riese und Müller (en).

Règlementation modifier

En France modifier

Les speed bikes appartiennent à la classe de véhicules L1e-B (catégorie L1e : véhicule à deux roues dont la vitesse maximale par construction est égale ou supérieure à 6 km/h et ne dépasse pas 45 km/h, équipé d'un moteur d'une cylindrée ne dépassant pas 50 cm³ s'il est à combustion interne à allumage commandé et d'une puissance maximale nette n'excédant pas 4 kilowatts ; sous-catégorie B : véhicule de catégorie L1e autre que L1e-A, c'est-à-dire qui n'est pas forcément muni de pédales et d'un mode de propulsion auxiliaire d'aide au pédalage d'une puissance maximale inférieure à 1 kW et qui s'interrompt dès que le véhicule atteint une vitesse égale ou supérieure à 25 km/h)[4].

Ils sont soumis à la même réglementation que les cyclomoteurs de moins de 50 cm3[5],[6],[7].

Les conducteurs de speed bikes doivent donc[6] :

  • avoir au moins 14 ans ;
  • être détenteurs du permis AM pour les personnes nées à partir du  ;
  • porter un casque homologué pour les cyclomoteurs ;
  • utiliser un vélo muni des équipements obligatoires pour les cyclomoteurs : indicateur de vitesse, feux stop, totaliseur kilométrique, rétroviseur, etc. ;
  • utiliser un vélo immatriculé et assuré ;
  • ne pas utiliser les aménagements cyclables, sauf indication contraire.

En Belgique modifier

 
Un panneau M17 signalisant une voie autorisée pour les speed pedelecs en contresens (à 20 km/h), à Anvers.

En Belgique, les speed pedelecs forment la classe P des cyclomoteurs (aux côtés de la classe A correspondant aux cyclomoteurs limités à 25 km/h, et de la classe B correspondant aux cyclomoteurs ordinaires[8]). Depuis 2020, un speed pedelec est assimilé à un vélo pour l'indemnité vélo.

Le port du casque, l'immatriculation (plaque d'immatriculation) et un permis de conduire y sont obligatoires pour circuler en speed pedelec.

En ce qui concerne les règles de circulation, les speed pedelecs suivent les règles des autres cyclomoteurs. En règle générale, ceux-ci sont autorisés à circuler sur la piste cyclable, et éventuellement sur la route en agglomération. L'autorité routière peut déroger à cette règle générale en inscrivant un panneau pour les cyclomoteurs, éventuellement limité aux speed pedelecs avec la lettre « P » (pour pedelec).

Dans une zone cyclable ou une rue cyclable, les speed pedelecs, comme les autres véhicules à moteur, ne sont pas autorisés à dépasser les cyclistes et ne peuvent pas rouler à plus de 30 km/h (comme aussi les cyclistes)[9]. En Flandre, les radars automatiques peuvent flasher les speed pedelcs dépassants les 30 km/h[10].

Les speed pedelecs ne sont pas autorisés à circuler[11] :

  • sur une piste cyclable et piétonne partagée (avec panneau de signalisation D10) ;
  • à contresens dans les rues à sens unique où le contresens n'est autorisé qu'aux cyclistes ;
  • dans une zone piétonne accessible uniquement aux cyclistes ;
  • sur les chemins de halage officiels, sauf exception expresse.

Ils sont toutefois autorisés à suivre le panneau de signalisation qui tourne à droite en passant au rouge aux feux tricolores (après avoir donné la priorité requise aux piétons et aux automobilistes).

Infrastructure modifier

En 2022, le gouvernement flamand a explicitement cité la popularisation des speed pedelecs (et des vélos cargos) comme raison pour mettre à jour ses lignes directrices concernant la largeur des infrastructures cyclables en Flandre, qui seront plus larges[12].

En 2023, ce même gouvernement a annoncé que les speed pedelecs seront autorisés (par des panneaux) à circuler sur les chemins de halage (2 000 km) en Flandre à condition de respecter une vitesse maximale de 30 km/h[13].

Les provinces flamandes veulent autoriser les speed pedelecs sur tout leur réseau des cyclostrades (2 700 km de pistes cyclables rapides). Le statut actuel des cyclostrades individuelles est indiqué sur leur site web commun[11].

Aux Pays-Bas modifier

 
Panneau G11s signalisant une voie cyclable autorisée aux speed pedelecs, à Winschoten aux Pays-Bas.

Aux Pays-Bas, l'assurance est obligatoire (avec plaque d'immatriculation jaune associée ), et depuis 2017, le port du casque est obligatoire. En ce qui concerne les règles de circulation, les speed pedelecs suivent à peu près les mêmes règles que les cyclomoteurs.

Les conducteurs de speed pedelecs doivent[14] :

  • être âgés d'au moins 16 ans ;
  • avoir un permis cyclomoteur (type AM) ;
  • porter un casque de cyclomoteur homologué ou un casque de speed pedelec homologué ;
  • disposer d'une assurance responsabilité civile ;
  • avoir le certificat d'immatriculation sur eux ;
  • circuler sur la piste réservée aux vélos et aux cyclomoteurs, ou sur la chaussée ; ils ne sont donc pas autorisés à circuler sur la piste cyclable réservée aux vélos ;
  • respecter les vitesses maximales suivantes :
    • 45 km/h sur route,
    • 40 km/h sur la piste réservée aux vélos et aux cyclomoteurs, hors agglomération,
    • 30 km/h sur la piste réservée aux vélos et aux cyclomoteurs, en agglomération.

Marché modifier

En Belgique, 15 672 immatriculations ont été effectuées en 2023 pour les speed pedelecs neufs, et 6 805 immatriculations pour les speed pedelecs du marché de l’occasion[15]. En 2022, 17 711 speed pedelecs ont été vendus, soit 2,6 % du nombre total de vélos vendus, tandis que les VAE représentaient 47,2 % du total de vélos vendus[16]. Au , 57 754 speed pedelecs étaient immatriculés en Belgique au total, surtout en Flandre (96 %)[17].

En France, 858 immatriculations de speed bikes ont été effectuées en 2018, soit 0,25 % des VAE vendus ; cette proportion est plus élevée en Suisse (14 % en 2018)[7]. Selon les données d’immatriculations françaises du ministère de l’Intérieur, 86 % ont été immatriculés par des hommes, et par des personnes ayant 53 ans en moyenne. Leur concentration dans les grandes métropoles et la zone frontalière avec la Suisse suggère que les speed bikes ont été achetés par une population plutôt aisée, ce qui est cohérent avec le surcoût que représente leur achat neuf (au prix de 4 000  en moyenne en Flandres en 2018) par rapport au prix moyen d'un vélo mécanique ou d'un vélo à pédalage assisté[18]. Quatre principaux profils d'acheteurs ont été établis : les « optimisateurs temporels » (qui souhaitent réduire leur temps de trajet en milieu dense), les « militants écologistes » (qui souhaitent réduire leur empreinte environnementale et sont plus jeunes que la moyenne des acheteurs), les « optimisateurs économiques » (qui souhaitent réduire le coût de leur transport et sont moins favorisés que la moyenne des acheteurs) et les « hédonistes » (qui souhaitent augmenter leur pratique sportive et le plaisir de se déplacer, et sont plus âgés que la moyenne des acheteurs)[19].

Aux Pays-Bas, au , au total 30 102 speed pedelecs étaient immatriculés[20].

Sécurité routière modifier

L'accidentalité des speed bikes est supérieure à celle des VAE, selon les données recueillies par l'Union des cyclistes de Flandre en Belgique[21].

Intérêt environnemental modifier

Selon une étude réalisée par une société de consultants et par la Zweirad-Industrie-Verband, une association de producteurs de deux-roues, les speed bikes, tout comme de nombreux véhicules intermédiaires, offriraient une alternative écologique à la voiture, en particulier pour les navetteurs effectuant de longs trajets, grâce à leur puissance supérieure à celle des VAE et leur poids inférieur à celui des voitures ; ils permettraient ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre[22].

Le potentiel de remplacement des déplacements en voiture est estimé à 37 % en Allemagne selon une étude publiée en 2023[23]. En France, selon une étude du bureau de recherche 6t publiée en partenariat avec l'ADEME en 2019, au maximum 12 à 13 % des actifs qui vont travailler en voiture pourraient se reporter sur le speedelec, et le potentiel plus réaliste, à moyen terme, en tenant compte de la concurrence avec le vélo et le VAE sur les trajets de moins de 10 km ainsi que des contraintes budgétaires liées à l’achat du speedelec (plus coûteux, avec un prix de 4 000  en moyenne à l’achat neuf), et en limitant donc le potentiel aux cadres et aux personnes faisant des trajets domicile-travail de plus de 10 km, a été évalué à 380 000 personnes, soit 2 % des actifs se rendant au travail en voiture[24].

Notes et références modifier

  1. Georges Xouras, « Le speed pedelec, l'alternative verte à la voiture », Le Soir, .
  2. Sylvain Delage, « Moitié vélo moitié moto, le « speed bike » s’imposera-t-il comme alternative à la voiture ? », Ouest-France, .
  3. Camille Gruhier, « Le speedbike, un cyclomoteur à pédales », sur QueChoisir.org, .
  4. Alinéa 4.1.2. de l'article R311-1 du Code de la route.
  5. Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, « Sécurité des bicyclettes », sur economie.gouv.fr, .
  6. a et b Préfète des Alpes-de-Haute-Provence, « Les Engins de Déplacement Personnel (Motorisés) - EDP (M) », sur alpes-de-haute-provence.gouv.fr (consulté le ).
  7. a et b Emmanuel Armanet, « Speed bike, tout ce qu'il faut savoir sur sa législation », sur velotaf.com, .
  8. « Cyclomoteurs », sur belgium.be (consulté le ).
  9. (nl) « Fietsstraat, schoolstraat, speelstraat en woonerf? Kent u het verschil? », sur politie.be, .
  10. Éric Steffens, « Les radars automatiques pourront bientôt flasher même les speed pedelcs dans les zones cyclables », sur VRT Flandre, (consulté le ).
  11. a et b « Questions fréquentes », sur fietssnelwegen.be (consulté le ).
  12. Belga, « La Flandre revoit ses recommandations pour les infrastructures cyclables », sur VRT, (consulté le ).
  13. Anne François, Belga, « La vitesse des speed pedelecs sera limitée à 30 km/h sur les chemins de halage de Flandre », sur VRT, (consulté le ).
  14. (nl) « Regels voor speedpedelecs », sur rijksoverheid.nl (consulté le ).
  15. « Analyse annuelle du marché des speed pedelecs », sur traxio.be, (consulté le ).
  16. « Sprint vers le sommet du marché belge du vélo en 2022 : +19 % », sur traxio.be (consulté le ).
  17. Service public fédéral Mobilité et Transports, « Chiffres clés du vélo en Belgique »   [PDF], sur mobilit.belgium.be.
  18. 6t-bureau de recherche, « Le marché et les usages des speedelecs : État de l’art - Étude qualitative - Analyse quantitative du potentiel de développement » [PDF], sur ADEME, , p. 2.
  19. 6t-bureau de recherche, « Le marché et les usages des speedelecs : État de l’art - Étude qualitative - Analyse quantitative du potentiel de développement » [PDF], sur ADEME, , p. 3.
  20. (nl) Fietsberaad, « Speed pedelec booming in België », .
  21. (nl) Sandra Cardoen, « Van 15 naar 391 ongevallen met speedpedelecs, Fietsersbond pleit voor meer cursussen voor weinig ervaren fietsers » [« De 15 à 391 accidents impliquant des VAE rapides, l'Association des cyclistes réclame davantage de cours pour les cyclistes inexpérimentés »], sur vrt.be, .
  22. (en) « German industry association ZIV launches European speed pedelec study », sur bike-eu.com (consulté le ).
  23. (en) Laura Gebhardt, Mascha Brost et Robert Seiffert, « What Potential Do Light Electric Vehicles Have to Reduce Car Trips? », Future Transportation, MDPI, vol. 3, no 3,‎ , p. 918-930 (DOI 10.3390/futuretransp3030051, lire en ligne), introduction de la partie 4.
  24. 6t-bureau de recherche, « Le marché et les usages des speedelecs : État de l’art - Étude qualitative - Analyse quantitative du potentiel de développement » [PDF], sur ADEME, , p. 2 et 7.