Sonatine (Roussel)
La Sonatine, op. 16, est une œuvre pour piano d'Albert Roussel. Composée en 1912, elle est créée le à la Société nationale de musique par Marthe Dron, sa dédicataire.
Sonatine op. 16 (L 18) | |
Page de titre de l'édition originale (1912) | |
Genre | Sonatine |
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Nb. de mouvements | 2 |
Musique | Albert Roussel |
Effectif | piano |
Durée approximative | 11 min |
Dates de composition | 1912 |
Dédicataire | Marthe Dron |
Partition autographe | Ms. 10.155 (BnF) |
Création | Société nationale de musique, salle Érard, Paris France |
Interprètes | Marthe Dron |
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Présentation
modifierAlbert Roussel s'installe vers la mi-juin 1912 à Belle-Île-en-Mer, à Port Goulphar, où il commence la composition de la Sonatine pour piano[1]. Le , il écrit à Jean Marnold : « j'achève ma Sonatine de piano que j'avais, depuis des années, l'intention d'écrire[1] ». Le compositeur termine l'écriture de l'œuvre le [2],[1].
La pièce, dédiée à Marthe Dron, est créée par la dédicataire le à Paris, salle Érard, lors d'un concert de la Société nationale de musique[1],[3].
Structure
modifierLa Sonatine, d'une durée moyenne d'exécution de onze minutes environ[4], est en quatre épisodes fondus en deux mouvements[1],[2] :
- Modéré ( = 84), à
, en si mineur,
— Vif et très léger, à
( = 200) en sol bémol majeur ; - Très lent ( = 48), à
, en si majeur,
— Modéré ( + = 42) puis Très animé ( + = 66), En élargissant beaucoup ( + = 48) enfin Vif ( + = 96).
Analyse
modifierPar rapport à la précédente grande page pour piano du compositeur, la Suite op. 14, la Sonatine est « d'une écriture beaucoup plus aérée et d'une forme plus concise[2] ». La partition « marque le cheminement de Roussel vers un art plus dépouillé, plus ferme, et libéré aussi bien de l'atmosphère debussyste que des règles de la Schola[5] ».
L'œuvre s'ouvre sur un « Modéré » ( = 84), à
, en si mineur, de forme sonate en raccourci et au caractère mélodique, dont « le motif empreint de gravité s'appuie, dans un chatoiement d'harmonies, sur un rythme obstiné qu'on dirait de sarabande[6] ». Le tempo s'anime progressivement pour mener, enchaîné, à un scherzo, « Vif et très léger » ( = 200), à
, en sol bémol majeur, « un des moments les plus exultants du piano de Roussel[6] », dans lequel semblent s'ébrouer « satyres et [...] faunes capricants[2] ».
Le second mouvement est tout entier à
, d'abord sur un « Très lent » ( = 48), en si mineur, au caractère grave et profond, puis un « Modéré » qui s'anime progressivement jusqu'à un « Très animé », un finale étourdissant qui « n'est tout entier qu'animation, gaieté communicative, rythmes dansants et éclaboussures d'harmonies[6] », « d'une limpide allégresse dont l'irrésistible progression est soulevée par le souffle même de la vie[2] ».
La Sonatine de Roussel est « ciselée comme un joyau, animée par un souffle rythmique irrésistible, et dont les harmonies subtiles utilisent fréquemment les superpositions de quartes[7] ». Pour Harry Halbreich, « c'est un délicat chef-d'œuvre, qui mériterait une notoriété égale à celle de la Sonatine de Ravel[2] ».
La Sonatine porte le numéro d'opus 16 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Nicole Labelle, le numéro L 18[1].
Bibliographie
modifier- Alfred Cortot, La Musique française de piano, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige » (no 25), (1re éd. 1937), 764 p. (ISBN 2-13-037278-3, OCLC 612162122, BNF 34666356), « L'œuvre pianistique d'Albert Roussel », p. 591–617.
- Harry Halbreich, « Albert Roussel », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083), p. 621-624.
- Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.
- Jean-Christophe Marti, « Catalogue des œuvres », dans École normale de musique de Paris, Jean Austin (dir.), Albert Roussel, Paris, Actes Sud, , 125 p. (ISBN 2-86943-102-3), p. 46–95.
- Paul Pittion, La musique et son histoire (t. II) : de Beethoven à nos jours, Paris, Éditions Ouvrières, , 574 p., « Albert Roussel », p. 286-291.
- Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. II (J-Z), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN 978-2-221-08566-0), p. 2335-2345.
- Damien Top, Albert Roussel : Un marin musicien, Biarritz, Séguier, coll. « Carré Musique » (no 3), , 170 p. (ISBN 2-84049-194-X).
- Damien Top, Albert Roussel, Paris, Bleu Nuit éditeur, coll. « Horizons », , 176 p. (ISBN 9782358840620)
Discographie
modifier- « Albert Roussel, l'intégrale pour piano », Lucette Descaves (piano), 2 disques 33t, Versailles MEDX12011 et MEDX12012, 1959[8],[9].
- « Albert Roussel, intégrale de l'œuvre pour piano », 2 disques 33t, Jean Boguet (piano), Belvédère BEL 1111 et BEL 1112, 1969[10],[9].
- « Albert Roussel, l'Œuvre de piano », Alain Raës (piano), Solstice 3D 8005, Paris, 20-22 .
- Roussel : Promenade sentimentale, Complete Piano Music, Emanuele Torquati (piano), Brilliant Classics 94329, 2012[11].
- Roussel : Piano Music Vol. 1, Jean-Pierre Armengaud (piano), Naxos 8.573093, 2013[12].
- Albert Roussel Edition, CD 1, Jean Doyen (piano), Erato 0190295489168, 2019[13].
Références
modifier- Labelle 1992, p. 29.
- Halbreich 1987, p. 623.
- Sacre 1998, p. 2341.
- (en) Adrian Corleonis, « Sonatina for piano, Op. 16 | Details », sur AllMusic (consulté le )
- Sacre 1998, p. 2341-2342.
- Sacre 1998, p. 2342.
- Pittion 1960, p. 291.
- Intégrale pour piano / Albert Roussel ; Lucette Descaves, piano, (lire en ligne)
- Labelle 1992, p. 138.
- Philidor, « L'œuvre pour piano d'Albert Roussel », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Roussel: Promenade sentimentale, Complete Piano Music », sur brilliantclassics.com
- Nicolas Mesnier-Nature, « Nouvelle intégrale pour piano d’Albert Roussel », sur ResMusica,
- Pierre Jean Tribot, « Albert Roussel, le coffret aux trésors », sur Crescendo Magazine,
Liens externes
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