Soirs étrangers

Suite pour violoncelle et piano de Louis Vierne

Soirs étrangers
pour violoncelle et piano
op. 56
Genre Musique de chambre
Nb. de mouvements 5
Musique Louis Vierne
Durée approximative env. 25 minutes
Dates de composition d'août à septembre 1928
Création
Salon de La Revue musicale,
Paris Drapeau de la France France
Interprètes Paul Bazelaire (violoncelle),
Bernard Gavoty (piano)

Soirs étrangers, op.56, est une suite de Louis Vierne en cinq mouvements pour violoncelle et piano, sa dernière œuvre dans le domaine de la musique de chambre et sa deuxième partition importante consacrée au violoncelle après la Sonate, op.27.

Composée en 1928, la partition est dédiée à cinq violoncellistes dont Paul Bazelaire, qui en assure la création dans le salon de La Revue musicale, le , avec Bernard Gavoty au piano.

Composition modifier

Soirs étrangers témoigne des impressions et souvenirs conservés de la grande tournée de concerts entrepris en Europe (Allemagne, Suisse, Italie[1], Angleterre[2]) et aux États-Unis[3] à partir de 1923 : « Un siècle après Berlioz, et dans des conditions analogues, Vierne dut franchir les frontières de la patrie pour apprendre sa valeur[4] ». Les concerts remportent un immense succès auprès du public et dans la presse, qui le salue comme « the great blind French organist[2] ».

La partition est composée du mois d'août au mois de septembre 1928 à Lausanne[5].

Création modifier

Publié à titre posthume, Soirs étrangers est créé en public par Paul Bazelaire et Bernard Gavoty, le , lors d'un concert organisé par La Revue musicale[6].

Présentation modifier

Mouvements et dédicaces modifier

L'œuvre est constituée de cinq pièces d'une grande variété de tons :

  1. « Grenade » — Andante moderato en majeur, à  
     
    ,
  2. « Sur le Léman » — Adagio en la majeur, à quatre temps (noté  ),
  3. « Venise » — Allegretto moderato en sol mineur, à  
     
    ,
  4. « Steppe Canadien » — Adagio en ut mineur, à quatre temps (noté  ),
  5. « Poissons chinois » — Vivace en si mineur, à  
     

« Grenade » est dédié à Jean Vaugeois, « Sur le Léman » à Roger Boulmé, « Venise » à Nelly Gauthier, « Steppe Canadien » à Paul Bazelaire et « Poissons chinois » à Gregor Piatigorsky[7].

Analyse modifier

Harry Halbreich compte Soirs étrangers op.56 parmi les « pages d'importance secondaire » de l'œuvre de Vierne[8]. Franck Besingrand salue cependant son « art plus intimiste. Il s'attache à dépeindre, évoquer, retrouver l'ambiance de lieux rencontrés lors de voyages. Ainsi, le flamenco se traduit, dans Grenade, par des notes répétées et des gruppettos au violoncelle, auxquels répondent des arpèges au piano. Le langage, par son modernisme, rappelle celui de Ravel, particulièrement par des accords de seconde majeure joués au piano dès le début de la pièce, enrobant d'une atmosphère un peu voilée la phrase sinueuse du violoncelle[7] ».

Bernard Gavoty rappelle que « Soirs étrangers, op.56, enrichit utilement la littérature violoncellistique de ces cinq « visions musicales », d'un exotisme discret, qui, suivant l'esthétique habituelle du compositeur, trahissent bien plus l'intention d'émouvoir que le dessein d'évoquer[9] ».

Maurice Duruflé réalise une « belle orchestration » de Soirs étrangers en 1943[10].

Discographie modifier

  • Louis Vierne : La musique de chambre, enregistrement intégral — Soirs étrangers, op.56 par Yvan Chiffoleau (violoncelle) et Olivier Gardon (piano) (17-, 2 CD Timpani 2C2019) (OCLC 70597511)

Bibliographie modifier

Ouvrages généraux modifier

Monographies modifier

Notes discographiques modifier

  • (fr + en) Jean-Pierre Mazeirat, « Lumière et Ténèbres », p. 7-21, Paris, Timpani 2C2019, 1993.

Références modifier

Liens externes modifier