Madame Simone

pseudonyme de Pauline Benda, actrice et autrice française
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Pauline Benda, dite Madame Simone ou simplement Simone, est une comédienne et femme de lettres française, née le à Paris 8e et morte le (à 108 ans) à Montgeron[1].

Madame Simone
Madame Simone en 1911.
Fonction
Chancelière
Académie d'Angoumois (d)
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
(à 108 ans)
Montgeron (Essonne)
Nom de naissance
Pauline Benda
Surnom
Simone Le Bargy
Simone François-Porché
Pseudonyme
SimoneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Château de Trie-la-Ville (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Conjoints
Charles Le Bargy (à partir de )
Claude Casimir-Perier (de à )
François Porché (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Julien Benda (cousin germain)
Sigmund Benda (grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie d'Angoumois (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Distinctions

Biographie

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Née en 1877[2] dans une famille de la bourgeoisie juive, alliée par sa grand-mère paternelle, née Emden, à la famille Reinach mais minée par la mésalliance de son père avec une danseuse, Pauline Benda est la petite-fille de Sigmund Benda et la cousine germaine de l’écrivain Julien Benda.

En 1898, elle épouse à l'église Saint-Philippe-du-Roule le comédien Charles Le Bargy[2] (1858-1936), son professeur de diction au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, de presque vingt ans son aîné. Ce premier mariage malheureux avec Le Bargy semble avoir servi de modèle à Jean Cocteau pour son monologue Le Bel Indifférent (1940)[réf. nécessaire].

 
Simone Le Bargy en 1904, cliché Reutlinger.

Elle fait ses débuts au théâtre en 1902 sous le nom de Simone Le Bargy dans une pièce d'Henry Bernstein, dont elle créera plusieurs autres œuvres. Elle succède à Sarah Bernhardt dans le rôle de L'Aiglon d’Edmond Rostand puis participe à la création de Chantecler en 1910 dans le rôle de la Faisane[3].

Ayant adopté après son divorce le pseudonyme de Madame Simone, elle se remarie en 1909 avec l'écrivain Claude Casimir-Perier[2] (1880-1915), fils de l'ancien président de la République, Jean Casimir-Perier. Amie de nombreuses célébrités de son temps, elle reçoit à partir de cette époque les grandes personnalités littéraires de l'époque comme Charles Péguy ou encore Jean Cocteau au château de Trie-la-Ville.

 
Portrait de Madame Simone, peint par Henry Caro-Delvaille en 1908.

Le fait le plus marquant de sa vie personnelle reste sa liaison brève et passionnée entamée le avec Alain-Fournier, qu’elle avait rencontré alors qu’il était secrétaire de son second mari. Alain-Fournier meurt à la tête de sa compagnie le , lors d'une reconnaissance dans les lignes allemandes, tandis que son mari Claude Casimir-Perier périt le sur le front de l'Aisne.

Veuve, elle épouse en 1923 l’auteur François Porché[2] (1877-1944).

C’est en femme de lettres qu’elle continue sa très longue existence : membre du jury du prix Femina de 1935 à 1985, salon littéraire, amitiés et influences parisiennes, écriture de romans, mémoires (Grand prix de littérature de l’Académie en 1960).

Jean Cocteau écrit dans son Journal, le 2 décembre 1960 : « On demeure confondu par l'indifférence avec laquelle Simone accepte l'oubli total où est tombée sa vie d'actrice célèbre. C'était une femme de lettres, un bas-bleu qui s'était trompé de route. Et jamais ses livres ne remportent le succès qu'elle remportait sur les planches. » . Elle meurt en 1985[2].

Théâtre

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Publications

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  • Le Désordre (roman), Paris, Plon, 1930.
  • Jours de colère (roman), Paris, Plon, 1935.
  • Le Paradis terrestre (roman), Paris, Gallimard, 1939.
  • Québéfi (roman), Genève, éd. du Milieu du monde, 1943.
  • Emily Brontë (théâtre), Paris, Nagel, 1945.
  • Le Bal des ardents (roman), Paris, Plon, 1951.
  • L'Autre roman (souvenirs), Paris, Plon, 1954.
  • Sous de nouveaux soleils (souvenirs), Paris, Gallimard, 1957.
  • Ce qui restait à dire (souvenirs), Paris, Gallimard, 1967.
  • Mon nouveau testament (souvenirs), Paris, Gallimard, 1970.
  • Correspondance 1912-1914, avec Alain-Fournier, édité par Claude Sicard, Paris, Fayard, 1992.

Citations

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« J’eusse refusé de naître à un monde où le mot « toujours », le seul qui satisfasse les cœurs exigeants, est menteur pour tout ce qui respire. »[réf. nécessaire]

Notes et références

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  1. Acte no 504 (vue 29/31), registre des naissances de l'année 1877 pour le 8e arrondissement, des Archives numérisées de la Ville de Paris (avec mention marginale du décès et des unions).
  2. a b c d et e Bruno Villien, « Simone (Pauline Benda, dite Mme) [Paris 1877 - Montgeron, Essonne 1985] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 4004
  3. « Simone François-Porché » [archive], sur Académie d'Angoumois (consulté le )
  4. Edmond Rostand, Chantecler, Paris, Charpentier et Fasquelle, , 244 p. (lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Denise Bourdet, « Madame Simone », Visages d'aujourd'hui, Paris, Plon, 1960.
  • Alain Denizot et Jean Louis, L'Énigme Alain-Fournier, Paris, Nouvelles Éditions Latines, , 112 p. (ISBN 978-2-7233-2018-4, lire en ligne), p. 13.
  • Michel Forrier, Madame Simone, éd. Le Croît vif, Paris, 2008 (ISBN 978-2-916104-39-3)
  • Christophe-Luc Robin, Épisodes joyeux et tragiques d’une Parisienne dans le Sud-Ouest : Madame Simone entre la Gironde et les Pyrénées, actes du 69e colloque de la F.H.S.O. : Les écrivains en Aquitaine, Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, tome CXLIV, 2e livraison 2017.

Articles connexes

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Liens externes

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