Shalim

dieu du panthéon ougaritique

Shalim (Šalim, Shalem ; ougaritique : 𐎌𐎍𐎎, ŠLM[1]) est un dieu du panthéon ougaritique mentionné dans des inscriptions sur des tablettes exhumées lors des fouilles du palais d’Ougarit sur le tell de Ras Shamra en Syrie. Selon l'archéologue américain William Foxwell Albright, Shalim et son jumeau Shahar sont les deux aspects de la planète Vénus. Shalim étant le dieu du crépuscule, identifié avec « l'étoile du soir » et Shahar le dieu de l'aube identifié avec « l'étoile du matin »[2]. Le dieu Shalem est probablement une partie de l'étymologie de la ville de Jérusalem.

Ruines du palais d'Ougarit

Fouilles modifier

Les fouilles du palais d'Ugarit ont livré des dépôts d'archives considérables, rédigées en plusieurs écritures et en diverses langues. En 1930, MM. Schaeffer et Chenet ont recueilli de nombreux textes, dont l'un des mieux conservés est un poème qui relate la naissance des « dieux gracieux et beaux »[3].

Mythe de la naissance de Shahar et Shalim modifier

Le récit mythique de la naissance des deux divinités astrales : Shahar et Shalim, l'étoile du matin et l'étoile du soir est contenu dans la tablette : la naissance des dieux gracieux et beaux[1], conservée au musée du Louvre[4].

La tablette relate le mariage sacré du grand dieu El avec deux femmes (une d'elles est Ashera) de qui il engendre les deux dieux jumeaux. Après un nouveau "mariage", El engendre les "dieux gracieux" que l'on appelle les enfants de la mer. Il s'agirait d'un mythe d'origine de la civilisation et de l'agriculture. En voici un extrait :

J'invoque les dieux gracieux... et les beaux enfants princiers...
paix au roi, paix à la reine, aux officiants et aux gardes...
Sept années, huit périodes s'accomplissent jusqu'à ce que les dieux
gracieux aillent aux champs. Ils parcourent les confins de la steppe, ils
rencontrent un gardien de la culture : "Gardien, gardien, ouvre ! S'il y a de
la nourriture, donne-nous à manger. S'il y a du vin, donne-nous à boire...[5]

Articles connexes modifier

Références modifier

  1. a et b Charles Virolleaud, « La naissance des dieux gracieux et beaux . Poème phénicien de Ras Shamra », Syria. Archéologie, Art et histoire, vol. 14, no 2,‎ , p. 128–151 (DOI 10.3406/syria.1933.3670, JSTOR 4195737, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) G.J. Botterweck, H. Ringgren et H.J. Fabry, Theological Dictionary of the Old Testament, vol. 15, Grand Rapids (Mich.), Alban Books Limited, , 793 p. (ISBN 978-0-8028-2339-7, lire en ligne)
  3. La naissance des dieux gracieux et beaux.[1]
  4. « tablette (AO 17189 ; RS 2.002) », sur Musée du Louvre
  5. Tablette : la naissance des dieux gracieux et beaux [2]