Sacramentaire de Saint-Étienne de Limoges

Manuscrit de la Bibliothèque Nationale de France

Le Sacramentaire de Saint-Étienne de Limoges est un manuscrit enluminé contenant les prières d'un sacramentaire. L'ouvrage est représentatif du style original de l'enluminure limousine qui se développe à l'époque. Provenant à l'origine de la cathédrale Saint-Étienne de Limoges, il est conservé à la Bibliothèque nationale de France (Latin 9438)

Sacramentaire de Saint-Étienne de Limoges
Christ en gloire et le tétramorphe, f.58v.
Artiste
Enlumineur et scribe de Limoges
Date
vers 1100
Technique
enluminure sur parchemin
Dimensions (H × L)
27,5 × 17,5 cm
Format
144 folios reliés
No d’inventaire
Latin 9438
Localisation

Historique modifier

Le manuscrit provient de la cathédrale de Limoges. D'après son style, l'artiste principal du manuscrit a sans doute par ailleurs collaboré à la décoration d'autres manuscrits d'origine limougeaude tels que la bible de Saint-Yrieix (Bibliothèque de Saint-Yrieix-la-Perche), la bible de la bibliothèque Chester Beatty à Dublin (Ms.18) ainsi que la bible de la bibliothèque Mazarine (Lat.I et II). La main de ce même artiste a été identifiée dans certaines fresques de la crypte de la cathédrale[1]. Un autre artiste ayant collaboré à ce manuscrit a aussi participé à la décoration de la Seconde Bible de Saint-Martial, l'autre grand centre religieux de la ville à la même époque[2].

Par la suite, le manuscrit se retrouve dans les collections du grand séminaire de Limoges puis entre dans les collections de la bibliothèque nationale.

Description modifier

Le manuscrit, de petite taille, contient 12 miniatures en pleine page : La nativité, la lapidation de saint Étienne, le baptême du Christ, les noces de Cana, la présentation au Temple, l'entrée du Christ à Jérusalem, la Cène, le Christ en majesté et le tétramorphe, la crucifixion, les sainte femmes au tombeau, l'ascension et la Pentecôte. Il contient par ailleurs plusieurs lettrines ornées, dont 4 en pleine page pour les incipits du Vere dignum et duTe igitur[3].

Ces miniatures sont directement inspirées de l'enluminure ottonienne et particulièrement de l'école de Salzbourg. Cette ressemblance est particulièrement marquée dans l'évangéliaire de sainte Ehrentrude (Bibliothèque d'État de Bavière, Clm.15903), à travers l'iconographie générale ainsi que dans certains détails. Certains détails ont été aussi trouvés en commun avec l'art de l'émail de l'époque[4].

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean Porcher, Le Sacramentaire de Saint-Étienne de Limoges, Paris, les Éditions Nomis, , 30 p.
  • Danielle Gaborit-Chopin, La Décoration des manuscrits à Saint-Martial de Limoges et en Limousin : du IXe au XIIe siècle, Genève, Droz, coll. « Mémoires et documents publiés par la Société de l'École des chartes » (no 18), , 229 p., p. 127-131
  • (en) Walter Cahn, Romanesque manuscripts. The Twelth Century, Londres, Harvey and Miller Publishers, 1996. vol. II, notice 38
  • Jean Porcher, Les manuscrits à peintures en France du VIIe au XIIe siècle, Paris, Bibliothèque nationale, , 138 p. (lire en ligne), p. 110-111 (notice 326)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. Gaborit-Chopin, p.127
  2. François Avril, « Les arts de la couleur », dans Xavier Barral i Altet, François Avril, Danielle Gaborit Chopin, Le Monde roman : les royaumes d'Occident, Gallimard, coll. « L'univers des formes », (ISBN 2-07-011061-3), p. 183
  3. Gaborit-Chopin, p.128
  4. Gaborit-Chopin, p.128-129