Saadia Bekhor Shor serait l'auteur supposé d'un poème sur le nombre de lettres dans la Bible fréquemment publié.

Œuvre modifier

Le nom de Saadia Bekhor Shor comme auteur de ce poème apparaît pour la première fois dans le Ta'aloumot Hokhma, un livre de Samuel Ashkenazi paru en 1629-1631. C'est sur la foi de cette seule source que Leopold Zunz[1] et Leopold Dukes[2], suivis par Moritz Steinschneider[3], concluent que ce Saadia serait le fils de Joseph Bekhor Shor, illustre exégète et tossafiste du XIIe siècle.

Cependant, il n'existe pas d'autres traces de cet auteur, et le poème est attribué dans des sources plus anciennes, dont un manuscrit massorétique rédigé en Arabie au XIVe siècle[4] et un travail kabbalistique de la même époque[5], à la figure plus connue de Saadia (ben Joseph) Gaon. Elia Levita affirme de même[6].

En l'absence d'argument établi remettant en cause l'attribution du poème à Saadia Gaon, il semblerait que Saadia ben Joseph Bekhor Shor résulterait d'une confusion entre deux auteurs, et n'ait en conséquence jamais existé[7].

Notes et références modifier

  1. Zunz, Zur Geschichte und Literatur, Berlin 1845, p. 75
  2. Dukes, Beiträge zur Geschichte der Aeltesten Auslegung und Spracherklärung des A. T. vol. ii, p. 75
  3. Steinschneider, Catalogus Librorum Hebræorum in Bibliotheca Bodleiana, col. 2225, Berlin, 1852-60
  4. J. Derenbourg, Manuel du Lecteur (réimprimé du "Journal asiatique," 1870), p. 139
  5. S. Munk, Notice sur Aboulwalid, Paris 1850-51, p. 42
  6. E. Levita, appendice au Massoret ha-Massoret, ed. Ginsburg, p. 289
  7. Cf. Derenbourg, Manuel du Lecteur, pp. 234-241

Sources modifier