SDSS J000009.38+135618.4

quasar le plus lumineux en infrarouge proche

SDSS J000009.38+135618.4
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Pégase
Ascension droite (α) 00h 00m 09,3817623168s
Déclinaison (δ) +13° 56′ 18,459059496″
Magnitude apparente (V) 18,63

Localisation dans la constellation : Pégase

(Voir situation dans la constellation : Pégase)
Astrométrie
Distance 10,7 milliards d'a.l.
Caractéristiques physiques
Type d'objet Quasar
Découverte
Désignation(s) SDSS J000009.38+135618.4 [VV2010] J000009.4+135618 LAMOST J000009.38+135618.4
Liste des quasars

SDSS J000009.38+135618.4 et SDSS J0000+1356 en abrégé, est un lointain et très lumineux quasar, connu pour être l'un voire le quasar le plus lumineux en infrarouge et infrarouge proche[1], située dans la constellation de Pégase[2]. Il est découvert en août 2005 par une équipe du Sloan Digital Sky Survey, et reste en août 2022, l'un des quasars les plus lumineux découverts par le SDSS[3], sa magnitude absolue en proche infrarouge étant estimée à -31,6[1].

Près d'une dizaine de mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 3 280 ± 100 Mpc (∼10,7 milliards d'al)[4], ce qui est à l'extérieur des distances calculées en employant la valeur du décalage vers le rouge[a].

La vitesse radiale de 666 600 ± 80 km/s de ce quasar est élevée et on peut employer la loi de Hubble-Lemaître pour calculer sa distance. Le résultat donne 3 220 ± 100 Mpc (∼10,5 milliards d'al) et une distance comobile de 9 832 ± 688 Mpc (∼32,1 milliards d'al) de la Terre[b]. Basée sur un décalage vers le rouge de z ~ 2.22, la galaxie se situe à 3 286 ± 100 Mpc (∼10,7 milliards d'al), c'est donc un cas de cohésion en la distance du décalage et la loi de Hubble-Lemaître[5].

Structure et comportement modifier

SDSS J0000+1356, en tant que quasar, est supposément un disque d'accrétion de gaz extrêmement chaud, tourbillonnant autour d'un gigantesque trou noir au centre d'une galaxie. La lumière provenant du quasar a été émise il y a ~10,7 milliards d'années. La galaxie environnante n'est pas visible depuis la Terre parce que le quasar lui-même l'éclipse. D'une magnitude absolue de -31.6, il brille avec une luminosité de 13 × 1040 watts, soit avec autant d'intensité que 343 550 milliards de Soleils[6]. Ce quasar est donc plus lumineux que la Voie lactée elle-même. Comme d'autres quasars, SDSS J0000+1356 possède un spectre contenant des raies d'émission de gaz froids beaucoup plus loin que le disque d'accrétion. Ces raies sont principalement des raies d'hydrogène, de carbone et de magnésium doublement voire quintuplement ionisé, indiquant que le gaz voyage très rapidement dans ce dernier ; les lignes d'hydrogène bêta et de carbone montrent qu'il se déplace à une vitesse de ~1 200 jusqu'à ~1 500 km/s[7]. Ceci indique que le trou noir central doit exercer une très grande force gravitationnelle sur le gaz qui l'entoure. Les raies Hb, Mg II et C V montrent la présence d'hydrogène, de magnésium et de carbone ionisé dans le disque d'accrétion et son voisinage.

Trou noir supermassif modifier

En mesurant les différentes raies d'émissions de SDSS J2222+0053, les scientifiques ont pu calculer que les gaz composant le disque d'accrétion du quasar se déplacent de ~1 200 jusqu'à ~1 500 km/s. Cette vitesse corrélée avec les lois de la gravitation montre que SDSS J2222+0053 abrite un trou noir supermassif de 14,1 milliards de M[7]. Un tel trou noir aurait un rayon de Schwarzschild de 278.4 UA soit 41,6 milliards de km.

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les calculs de la distance selon le décalage vers le rouge et la Loi de Hubble-Lemaître sont différents, le résultat ne coïncide donc pas toujours. Mais dans certain cas, il peut exister une cohésion entre ces deux calculs.
  2. On obtient la distance qui nous sépare d'une galaxie à l'aide de la loi de Hubble-Lemaître : v = Hod, où Ho est la constante de Hubble (70±5 (km/s)/Mpc). L'incertitude relative Δd/d sur la distance est égale à la somme des incertitudes relatives de la vitesse et de Ho

Références modifier

  1. a et b « By Name | NASA/IPAC Extragalactic Database », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  2. « Stellarium Web Online Star Map », sur stellarium-web.org (consulté le )
  3. (en) Donald P. Schneider, Patrick B. Hall, Gordon T. Richards et Daniel E. Vanden Berk, « The Sloan Digital Sky Survey Quasar Catalog. III. Third Data Release », The Astronomical Journal, vol. 130, no 2,‎ , p. 367 (ISSN 1538-3881, DOI 10.1086/431156, lire en ligne, consulté le )
  4. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  5. « By Name | NASA/IPAC Extragalactic Database », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  6. « By Name | NASA/IPAC Extragalactic Database », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  7. a et b Yue Shen, Jenny E. Greene, Michael A. Strauss et Gordon T. Richards, « Biases in Virial Black Hole Masses: An SDSS Perspective », The Astrophysical Journal, vol. 680, no 1,‎ , p. 169–190 (ISSN 0004-637X et 1538-4357, DOI 10.1086/587475, lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier