Romain Harou

architecte français
Harou-Romain
Fonction
Architecte diocésain
Biographie
Naissance
Décès
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CaenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Romain Harou (dit Harou-Romain)[1], né à Bernay le (17 thermidor an IV) et mort à Caen le , est un architecte français.

Biographie modifier

Fils de l’architecte Jean-Baptiste Philippe Harou dit le Romain (1761-1822), Harou-Romain commence ses études à l’École polytechnique qu’il quitte en 1815 pour réaliser des études d’architecte. En 1822, à la mort de son père, il prend sa place comme architecte du département du Calvados. Il exerce cette fonction jusqu'en 1845, où il démissionne à cause d'ennuis de santé, il est remplacé par Paul Vérolle. En 1850, il devient architecte diocésain du diocèse d’Alger, poste qu'il occupe jusqu'en 1852, où il est remplacé par Jean-Baptiste Féraud. Il est inhumé dans le caveau familial au cimetière des Quatre-Nations[2].

Œuvres modifier

Il commence sa carrière en terminant certains projets initiés par son père. Ainsi, il termine les travaux du Palais de Justice de Caen[3]. Il va également poursuivre les projets de prisons à Pont-l'Evèque et à Caen. Vers 1840, il propose un projet de bâtiment pour la sous-préfecture à Bayeux, mais ce projet n'est pas retenu [4]. Après avoir démissionné de son poste d'architecte départemental, il devient membre de la commission chargée d'étudier le logement insalubre [5]. En 1854, il propose un projet au concours pour l’emplacement de la gare de Caen, son emplacement se situe près de la prairie [6]. En Algérie, il propose un projet pour la mosquée Ketchaoua d'Alger (cathédrale Saint-Philippe à l'époque), il dirige durant une période les travaux mais ils sont terminés en 1890 selon les plans d'Albert Ballu[7].

L’architecture pénitentiaire modifier

Tout au long de sa carrière Harou-romain s'intéresse à l'architecture pénitentiaire. Durant sa carrière, il réalise peu de prisons mais il rédige plusieurs textes qui font de lui un théoricien de l'architecture pénitentiaire du XIXe siècle[8].
Il est favorable à la prison cellulaire et il s’inspire du panoptique de Jeremy Bentham. Il critique le modèle pennsylvanien d'isolement total, et notamment la prison de Cherry Hill (1822), et propose de placer les détenus dans des cellules sans portes pleines afin de faciliter la circulation de l'air et la surveillance des gardiens [9]. Il encourage également la construction de cellule de taille suffisante pour permettre aux détenus d'exercer une activité et de pratiquer leur culte.
Il participe à la rédaction d’un Atlas de plan de prisons avec Blouet et Horeau en 1841. Cet atlas accompagne l’Instruction et programme pour la construction de maisons d’arrêt et de justice transmise aux Préfets par le ministre de l’intérieur Duchâtel [10].
Lors du congrès pénitentiaire de Bruxelles en 1847, Harou-Romain propose un nouveau projet de pénitencier agricole [11].

Principales réalisations modifier

Notes et références modifier

  1. Son prénom est incertain, dans les sources contemporaines il est souvent appelé Nicolas-Philippe, pourtant selon son acte de naissance il se prénomme Romain ( Archives départementales de l'Eure, 8 Mi 417, [lire en ligne]) et les sources du XIXe siècle se contentent du nom Harou-Romain.
  2. Service de l'inventaire de la région Normandie, Ici repose... : À la découverte des cimetières de Caen, coll. « Parcours du patrimoine »,
  3. Patrice Gourbin, « Le palais de justice de Caen, construction et transformation de 1781 à 2006 », Annales de Normandie, vol. 57, no 1,‎ , p. 74-95 (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Histoire de la sous-préfecture de Bayeux » (consulté le )
  5. Académie d'architecture, Rapport sur la proposition de M. Harou-Romain relative à l'assainissement des maisons insalubres…, impr. de E. Thunot et Cie, , 64 p. (lire en ligne)
  6. « Implantation de la gare de Caen » (consulté le )
  7. Ahmed Koumas et Chérazade Nafa, L'Algérie et son patrimoine : Dessins français du XIXe siècle, Paris, Centre des monuments nationaux, Monum, Edition du Patrimoine, , 208 p. (ISBN 2-85822-753-5)
  8. Bruno Foucart, « Architecture carcérale et architectes fonctionnalistes en France du XIXe siècle », Revue de l’art, no 32,‎ , p. 37-56
  9. Harou-Romain, Projet de pénitencier, impr. de Lesaulnier, , 52 p. (lire en ligne)
  10. Ministère de l'intérieur, Instruction et programme pour la construction des maisons d'arrêt et de justice : Atlas de plans de prisons cellulaires, , 65 p. (lire en ligne)
  11. Débats du congrès pénitentiaire de Bruxelles sessions de 1847. Séances de 20, 21, 22 et 23 septembre, Imprimerie de Deltombe, , 257 p. (lire en ligne), p. 109-124
  12. Notice no PA00111193, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. Notice no PA00111153, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. Notice no PA00110350, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes modifier

Articles connexes modifier