Les Rokushō-ji (六勝寺, Rokushō-ji?) est un nom collectif pour six temples bouddhistes associés situés dans le nord-est de Kyoto au Japon[1].

Ces six temples construits et dotés indépendamment les uns des autres en sont venus à être connus collectivement comme les « six temples victorieux »[2], comprenant des monastères qui bénéficient chacun d'un extraordinaire patronage impérial depuis leur création. Ils sont parfois considérés comme les « temples superlatifs » ou les « temples shō » en raison de la syllabe du milieu du nom de temple[3]

Histoire modifier

Le nom collectif des Rokushō-ji est formalisé au début de l'époque de Heian[4]. Les Rokushō-ji ont un rôle particulier au sein du « gouvernement cloîtré » (院政?) impérial. Ce sont des « temples des vœux sacrés » (gogan-ji) construits par ordre impérial à la suite d'un précédent établi par le Hosshō-ji de l'empereur Shirakawa[5]. Bien que ces ensembles de temples sont apparemment établis dans un but présumé pieux,

La relation des empereurs Shirakawa, Toba, Sutoku et Konoe avec le Hosshō-ji et les autres temples du « vœu impérial » et avec les résidences impériales attenantes aux ensembles de temples est très révélatrice. Manifestement, les temples n'ont pas été construits simplement comme des actes de piété, mais comme des moyens de protéger les revenus fonciers et un certain style de vie. De toute évidence, la construction de nouveaux temples peut servir de dispositif coercitif pour obtenir le soutien d'autres familles kuge et justifier l'utilisation des taxes publiques pour le bénéfice des membres de la maison impériale, l'intention religieuse soutenant l'intérêt politique[6].

Les Rokushō-ji sont aussi appelés les six « temples de la supériorité » et chacun est uniquement consacré à un aspect ésotérique de l'ontologie bouddhiste comme

  • la « supériorité de la loi bouddhiste »[5] --
Le Hosshō-ji (法勝寺?), fondé par l'empereur Shirakawa en 1077[7].
  • la « supériorité du culte »[5] --
Le Sonshō-ji (尊勝寺?), fondé par l'empereur Horikawa (fils de Shirakawa) en 1102[7]
  • le « plus supérieur »[5] --
Le Saishō-ji, fondé par l'empereur Toba (petit-fils de Shirakawa) en 1118[7].
  • la « supériorité de la perfection »[5] --
L'Enshō-ji (Antei) (円勝寺, Enshō-ji?), fondé par la consort impériale Taiken-mon'in (fille adoptée de Shirakawa et mère de l'empereur Sutoku) en 1128[7]
  • la « supériorité du devenir »[5] --
Le Jōshō-ji (成勝寺?), fondé par l'empereur Sutoku (arrière petit-fils de Shirakawa) en 1139[7].
  • la « supériorité de la durée »[5] --
L'Enshō-ji (Kenchō) (延勝寺, Enshō-ji?), fondé par l'empereur Konoe (arrière petit-fils de Shirakawa) en 1149[7].

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. Paine, Robert Treat et al. (1981). The Art and Architecture of Japan (3rd edition), p. 346.
  2. Adophson, Mikael S. (2000). The Gates of Power: Monks, Courtiers, and Warriors in Premodern Japan, p. 388 n99.
  3. McCullough, Helen Craig. (1988). The Tale of the Heike, p. 485; Yiengpruksawan, Mimi Hall. (1998). Hiraizumi: Buddhist Art and Regional Politics in Twelfth-century Japan, p. 216 n13.
  4. Ponsonby-Fane, Richard Arthur Brabazon. (1956). Kyoto: The Old Capital of Japan, 794-1869, p. 114.
  5. a b c d e f et g Varley, H. Paul. (1980). [ Kitabatake Chikafusa, 1359], Jinnō Shōtōki ("A Chronicle of Gods and Sovereigns: Jinnō Shōtōki of Kitabatake Chikafusa" translated by H. Paul Varley), p. 200.
  6. Hall, John et al. (1974). Medieval Japan: Essays in Institutional History, p. 21.
  7. a b c d e et f Takagaki, Cary Shinji. (1999). "The Rokusho-ji, the six superiority temples of Heian Japan", p. 2.