Roger-Roger (Starmania)

Roger-Roger est un personnage de Starmania, l'opéra-rock de Michel Berger et Luc Plamondon.

Roger-Roger
Personnage de fiction apparaissant dans
Starmania.

Naissance Monopolis (probablement)
Décès Inconnu
Sexe Masculin
Activité
  • Présentateur
  • Journaliste
Caractéristique
  • Extraterrestre (1986)
  • Humanoïde (1988-1990)
  • Robot (1993-2000)
  • Intelligence artificielle (2022-2024)
Chanson phare Il se passe quelque chose à Monopolis
Affiliation Télé Capitale
Entourage
Ennemi de

Créé par Michel Berger, Luc Plamondon
Interprété par
Première apparition 1978 : Starmania, ou la passion de Johnny Rockfort selon les évangiles télévisés (album)
Dernière apparition 2022 : Starmania (spectacle mis en scène par Thomas Jolly et Samy Zerrouki)

Présentation

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Roger-Roger est présentateur et/ou journaliste pour Télé Capitale. Il apparaît ainsi fréquemment aux côtés de Cristal, la présentatrice fétiche de la chaîne.

Il tient le rôle de narrateur au sein de Starmania, relatant la trame telle qu’elle est perçue par la plupart des citoyens de Monopolis. En ce sens, il relaie parfois de la désinformation, comme lorsqu’il relate l’enlèvement de Cristal par les Étoiles Noires.

Il est le fameux évangéliste évoqué par le titre de l’album-concept : Starmania ou la passion de Johnny Rockfort selon les évangiles télévisés. Ses communiqués rythment l’intégralité de l’opéra-rock. En ce sens, il est à l'origine celui que l'on entend le plus durant le spectacle[1].

Roger-Roger évolue au gré des années. Dans la plupart des versions, son personnage est relativement neutre. Il arbitre le débat entre le Grand Gourou Marabout et Zéro Janvier sans chercher à influer sur leurs échanges houleux.

Dans les premières moutures de Starmania, son rôle finit par être fusionné tantôt avec celui de la speakerine, tantôt avec celui de l’extraterrestre (deux personnages rapidement supprimés de la trame).

La disparition du Grand Gourou Marabout renforce son rôle au sein de l’intrigue. Dans les années 1980, le rôle de Roger-Roger gagne en profondeur. Il ouvre le revival de 1989 en compagnie de Cristal en interprétant Il se passe quelque chose à Monopolis. Malgré le péril de la situation, il accompagne la présentatrice lors de son interview avec Johnny Rockfort, le chef des Étoiles Noires – il officie à cette occasion en tant que cameraman. Par la suite, il porte un effet un regard critique sur Zéro Janvier et son Parti Pris Pour le Progrès. Il n’hésite pas à confronter ouvertement le candidat à la présidence. Suspicieux et stratégique, il ne ménage pas Janvier. Il représente alors une forme de journalisme engagé et non un simple présentateur tenu à l'impertialité[2].

« Zéro Janvier : Je vous parle d’un monde à réinventer / Un monde où il ferait bon d’exister / Un monde où notre priorité / Serait d’assurer notre sécurité.
Roger-Roger : Parlez-vous d’instaurer un état policier ?
Zéro Janvier : Enfin Monsieur, voulez-vous m’écouter ?
Roger-Roger : Mais que comptez-vous faire contre la pauvreté ?
Zéro Janvier : Je vous parle d’opter pour notre liberté ! »

Lors des tournées suivantes, Roger-Roger est de nouveau ramené à la neutralité en étant soit un robot à part entière, soit une intelligence artificielle.

Représentations

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1979-1980 : l'évangéliste s'étoffe

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Dans les premières versions du spectacle, Roger-Roger est humain.

Il est incarné en premier lieu par René Joly, auquel était originellement dévolu le rôle de l’extraterrestre. L’extraterrestre étant finalement supprimé de la version scénique, Joly se voit proposer Roger-Roger en compensation. Cette évolution est mal accueillie par Joly, qui tombe malade : « Le rôle de l’extraterrestre n'a pas été distribué dans le spectacle de 1979, je n'ai jamais su pourquoi. On m'a vaguement parlé de problème d'efficacité, de rythme pour l'histoire, de changement d'angle. Ils l'ont donc retiré des rééditions de la première version de Starmania. Il n'existe que sur le double album vinyle. Je rêve que cette chanson apparaisse enfin dans les rééditions futures de l'album originale et en support numérique. [...] C'est pire qu'une vexation. J'avais été choisi pour être l'extraterrestre. Dans mon esprit, je me voyais endosser le rôle sur scène. [...] A la place, ils m'ont proposé de jouer Roger-Roger, le présentateur évangéliste. Du point de vue de la création sur scène, ce rôle de composition était très intéressant. Je chantais et je jouais la comédie, c'était nouveau pour moi. Mais aujourd'hui, que reste-t-il de ce personnage ? Strictement rien »[1]. Le journaliste François Alquier souligne la qualité d'interprétation de Joly et son accueil critique très positif : « [...] René Joly est l'artiste qu'on entend le plus sur le double album live de 1979, et le public comme les médias l'ont encensé - juste retour des choses »[1].

Gilles Valiquette succède à Joly dans le rôle de l'évangéliste.

1986-1988 : la science-fiction s'emmêle

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Le caractère futuriste de Starmania incite vite les créateurs à faire évoluer le personnage. En 1986, sous les traits de Marc Gabriel, il devient un extraterrestre.

Par la suite, jusqu'en 1990, il s’apparente à un humanoïde : son interprète Luc Lafitte bouge de façon très mécanique et saccadée, il semble parfois rencontrer des bugs dans son programme ce qui lui donne un léger défaut d’élocution[2].

L’humanoïde finit par céder sa place à un robot sans âme, une machine sans esprit qui évolue sur scène et fait également office de caméra. Sa voix est assurée par Muriel Robin. Au passage de l'an 2000, la production restreint drastiquement ses coûts et Roger-Roger disparaît de l'intrigue ; ses répliques sont distribuées au reste de la distribution[1].

2022-2024 : Roger-Roger à l'heure de l'IA

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Lors de la tournée 2022-2024, il est une intelligence artificielle, immatérielle et presque divine. Il apparaît sous forme d’animations au sein du spectacle. La direction artistique et la réalisation ont été confiés à Nina-Lou Giachetti et Benjamin Geffroy, diplômés de la formation Graphiste Motion Designer des Gobelins. Pour les créateurs, Roger-Roger devient une expérience « hallucinatoire et organique, mêlant une évolution possible de nos intelligences artificielles avec l’univers de la dystopie emblématique Metropolis de Fritz Lang »[3]. Le metteur en scène Thomas Jolly prête sa voix à Roger-Roger.

Analyse

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Selon l’équipe du revival de 2022, Roger-Roger, devenu une présence à la fois omnipotente, omniprésente et omnisciente, fait de nouveau écho à la société : « Dans ce monde, l’information est toute puissante. Son incarnation, Roger-Roger, est absolue. Le présentateur est une matière protéiforme qui créé un espace d’information où figuration et abstraction s’articulent pour parler à la fois au conscient et à l’inconscient de son téléspectateur. Lorsqu'il n’est pas une information, Roger-Roger est une matière nébuleuse, fascinante et mystérieuse, organique mais surnaturel, donnant aux écrans monolithiques dans lequel il évolue, une dimension aussi miraculeuse qu’oppressante, à l’image de l’omniscience d’une société ou d’un dieu. Sa présence vient rythmer l’histoire, tenir informé des événements récents mais surtout rappeler au spectateur la présence constante de cette entité plus grande que tout, qui veille sur ce monde malade »[4].

Chansons dans l'opéra rock

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  • Il se passe quelque chose à Monopolis (la speakerine, l'évangéliste)
  • 1er communiqué de l'évangéliste (la speakerine, l'évangéliste, Marie-Jeanne, Zéro Janvier)
  • 2d communiqué de l'évangéliste (l'évangéliste)
  • 3e communiqué de l'évangéliste (l'évangéliste)

Acte II

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  • 4e communiqué de l'évangéliste (l'évangéliste, le grand gourou, troupe)
  • 5e communiqué de l'évangéliste (l'évangéliste, Marie-Jeanne)
  • Le Débat télévisé (l'évangéliste, Zéro Janvier, le grand gourou, Cristal, Marie-Jeanne, troupe)
  • Les Parents de Cristal (On était des vieux si heureux) (l'évangéliste, les parents de Cristal)
  • 6e communiqué de l'évangéliste (l'évangéliste)
  • 7e communiqué de l'évangéliste (l'évangéliste)
  • Final (avec la troupe)

Références et notes

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  1. a b c et d François Alquier, L'aventure Starmania, Hors Collection, , 168 p. (ISBN 978-2258142855), p. 50-51 ; 119 ; 133
  2. a et b Captation du spectacle réalisée par Gérard Pullicino et sortie en DVD le 24 novembre 2000.
  3. Gobelins, « Deux anciens de GOBELINS à l'affiche du nouveau Starmania », sur alumni.gobelins.fr (consulté le )
  4. « Roger Roger », sur Starmania (consulté le )

Liens externes

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