Raffinerie de Bordeaux

ancienne raffinerie française située à Bordeaux

La raffinerie de Bordeaux est située sur la commune d'Ambès dans le département de la Gironde sur la rive droite de la Garonne, à 6 km du Bec d'Ambès, en amont du confluent avec la Dordogne. Le conseil d'administration d'Esso Standard Société anonyme française, décide de sa construction au printemps . Elle entre en service en [1].

Raffinerie de Bordeaux
Image illustrative de l’article Raffinerie de Bordeaux
Le site pétrolier d'Ambès
Présentation
Coordonnées 45° 00′ 44″ nord, 0° 31′ 45″ ouest
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Ville Ambès
Compagnie ExxonMobil
Fondation 1959
Fermeture 1984
Caractéristiques techniques
Produits carburants, combustibles
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Aquitaine
(Voir situation sur carte : Aquitaine)

Caractéristiques à la mise en service

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La raffinerie est édifiée sur un terrain de 70 ha, étendu en longueur sur la rive droite de la Garonne, assez marécageux, qu'il a fallu surélever et étayer. Au plus fort des travaux le chantier compte jusqu'à 2 000 personnes. Elle dispose d'un appontement privé et d'une rampe de chargement ferroviaire.

Elle est alimentée à 90% en pétrole brut, à faible teneur en soufre, provenant des puits découverts et exploités par Esso-REP à Parentis-en-Born grâce à un pipeline de 94 km, prolongé de 4 km vers les Docks des pétroles d'Ambès afin d'alimenter la raffinerie Elf d'Ambès[2].

Les bacs de pétrole d'une capacité de 6 000 m3 permettent de traiter 1 600 000 tonnes de brut par an, capacité qui pourra être accrue par de nouveaux équipements dont la construction est possible du fait d'importantes réserves foncières.L'unité de première distillation comporte deux étages de traitement, l'un à pression atmosphérique, l'autre sous-vide.

L'effectif, réduit pour une raffinerie de cette capacité, est limité à 230 personnes, dont 36 ingénieurs, grâce à une automatisation très poussée.

Mise en service le , elle est inaugurée officiellement le par Jacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale, maire de Bordeaux, en présence de Jean-Marcel Jeanneney, ministre de l'Industrie et du commerce, Pierre Guillaumat, ministre de la Défense, ancien président d'Elf-Erap et de très nombreuses personnalités nationales et régionales.

Un exemple pour la sécurité

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Médaille 1977

En la raffinerie de Bordeaux établit le record de 1 799 jours sans accident. 1 174 jours plus tard, pour maintenir la vigilance et les efforts de tous, J.-M. Ricard, directeur de l'usine, décide de célébrer le cap symbolique du million d'heures sans accident enregistré le . Cet événement est célébré le par Henri Lamaison, PDG d'Esso, qui remet à l'usine une plaque commémorative et à chaque collaborateur une médaille commémorative montée en porte-clé. Il encourage le personnel à « battre sa propre performance de 1973 pour que la raffinerie de Bordeaux soit un exemple pour la société et pour toute la profession » [3]. Cet objectif est atteint deux ans plus tard, lorsqu'est franchi le nouveau palier des 1 800 jours (5 ans) sans accident. Cette performance est saluée par le président Lamaison lorsqu'il revient à Bordeaux le pour faire ses adieux aux collaborateurs de la raffinerie[4].

Cessation d'activité

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L'annonce de la fermeture de la raffinerie Esso à Ambès et de ses conséquences sociales amènent le député Pierre Garmendia, élu socialiste de la quatrième circonscription de la Gironde, à interpeller le ministre de l'Industrie, Louis Mexandeau, le , en séance publique à l'Assemblée nationale. Le ministre répond que la France est confrontée à une surcapacité de distillation et à une baisse des consommations. Il confirme qu'une concertation est engagée sur le plan social entre la direction d'Esso et les organisations syndicales et que son ministère veillera à ce que l'autorisation de fermeture ne soit accordée que lorsque les préalables seront satisfaits[5].

La société présente ainsi sa décision : « L'évolution de la demande depuis 1979 nous a conduit à l'arrêt des opérations à la raffinerie de Bordeaux à partir du mois de , tandis que la raffinerie de Fos n'a fonctionné qu'une partie de l'année »[6]. La raffinerie est définitivement fermée en , une partie de ses installations étant désormais utilisées comme dépôt de pétrole[7].

Notes et références

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  1. Esso Standard, Société anonyme française, Rapport annuel 1956, p. 10, col. 1 ; Rapport annuel 1959, p. 12, col. 1.
  2. « La raffinerie de Bordeaux est un ensemble industriel d'une haute productivité et d'un grand modernisme », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. « A la raffinerie de Bordeaux, célébration du million d'heures de travail sans accident », Esso Panorama, no 131,‎ , p. 16-17.
  4. « Cinq ans sans accident à la raffinerie de Bordeaux », Esso Panorama, no 142,‎ , p. 8-9 ; 12.
  5. « Assemblée Nationale, Compte-rendu de la 1ère séance du 17 juin 1983 », Journal officiel de la République française, Débats parlementaires, , p. 2692 (Consulter en ligne sur le site de l’Assemblée Nationale).
  6. Esso S.A.F.,Rapport annuel 1983, p. 8.
  7. Esso S.A.F.,Rapport annuel 1984, p. 6.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Roger Brunet, « Le pétrole dans la région bordelaise en 1959 », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, vol. 30, no 4,‎ , p. 413-414 (lire en ligne).
  • Marcel Chartier (dir.), « Chronique géographique », Annales de géographie, vol. 68, no 370,‎ , p. 557 (lire en ligne).
  • Esso Standard, Quelques renseignements sur la raffinerie de Bordeaux, Paris, Esso Standard, s. d., 4 p.

Articles connexes

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Liens externes

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