République de Kalakuta
La République de Kalakuta est le nom que le musicien Fela Kuti donna à la maison accueillant sa famille, les membres de son groupe et son studio d'enregistrement. Située à Mushin, dans la banlieue de Lagos, elle abrite aussi une clinique gratuite. Fela déclare son indépendance vis-à-vis du gouvernement nigérian après son retour des États-Unis en 1970[1].
République de Kalakuta (1970-1978) | |
Administration | |
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Pays | Nigeria |
Territoire revendiqué | Une maison à Mushin, dans la banlieue de Lagos |
Statut politique | Micronation |
Mandat |
Fela Kuti (1970-1978) |
Démographie | |
Langue(s) | Anglais |
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Histoire
modifierLe nom « Kalakuta » est une caricature d'une cellule de la prison nommée Calcutta dans laquelle Fela Kuti fut enfermé.
Fela Kuti enregistre la chanson Zombie en 1976, dans laquelle il critique le pouvoir nigérian. Les soldats sont comparés à des zombies, car ils obéissent aveuglément. Il y dénonce aussi la corruption et l'intimidation de l'état-major.
La chanson devient populaire, au grand dam du président, le général Olusegun Obasanjo. Le président est mécontent et refuse une république dans la république. Les journaux nigérians à la solde du pouvoir accusent Fela Kuti et ses musiciens de corruption et de faits qui racontent que des filles seraient venues chez lui[pas clair].
Le , un millier de soldats assiègent la maison, qui est incendiée. Durant l'assaut, Funmilayo Ransome-Kuti, la mère de Fela Kuti, est défenestrée, elle mourra de ses blessures après huit semaines dans le coma.
L'année suivante, Fela Kuti organise son mariage avec 27 de ses choristes au cours d'une grande cérémonie dans le bureau de son avocat, Tunji Braithwaite, pour fêter le premier anniversaire de la destruction. Le mariage est interdit. Deux jours plus tard, le , il le fait en secret dans l'ancien Parisona Hotel. Fela réfute les relations sexuelles dont la rumeur est diffusée par les journaux, il explique que c'est une garantie de revenus après l'incendie de Kalakuta, il s'agit selon lui d'une tradition africaine.
Le , une maison proche de l'ancienne République est transformée en musée de la République de Kalakuta[2].
Références
modifier- Alex Hannaford, « 'He was in a godlike state' », TheGuardian.com, (consulté le ).
- (en) Jide Salu, « Fela Anikulapo Kuti’s Kalakuta Republic Museum Opens in Lagos, Nigeria. », sur Jide Salu Diary, (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Carlos Moore, Fela Fela, cette putain de vie. Karthala, 1982
- Alexandra Stephanakis, Fela, le souffle noir. Altinea Collectionneur - Vade Retro, 2001
- Mabinuori Kayode Idowu, Fela, le combattant. Le Castor Astral, 2002
- Rinardo Depagne & Marianne Maury-Kaufmann, Fela Kuti : le génial musicien du Nigeria. Cauris, 2004
- François Bensignor, Fela Kuti, le génie de l'afrobeat, Éditions Demi-Lune, 2012
- Graziano Graziani, Passeport pour l'utopie. Micronations, un inventaire, Éditions Plein Jour, 2020 (ISBN 978-2370670472)
- Fela back to Lagos, scénario : Loulou Dédola - dessin et couleur : Luca Ferrara, éditions Glénat, parue en 2019, (ISBN 978-2-344-02569-7)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) Jide Salu, « On Fela’s Birthday – 31 photographs in tribute to the Legend. », sur Jide Salu Diary, (consulté le ) - Photos de l'assaut du .
- Benjamin Jérôme, « La République de Kalakuta, l’utopie de Fela Kuti », sur leparisien.fr, (consulté le )