Réflexe de grattage
Le réflexe de grattage est une réponse à l'activation des neurones sensoriels dont les terminaisons nerveuses libres sont situées sur la surface du corps. Certains neurones sensoriels peuvent être activés par un stimulus chimique ou un objet extérieur (comme un parasite sur la surface du corps), induisant une sensation de démangeaison et le frottement de la zone sensible par le membre le plus proche. Le grattage réflexe a été largement étudié pour comprendre le fonctionnement des réseaux de neurones chez les vertébrés[1].
Causes
modifierPlusieurs théories expliquent le phénomène :
- certains évolutionnistes considèrent que c'est un réflexe présent depuis longtemps dans le monde animal : le grattage serait un signal chez les vertébrés pour annoncer une douleur à venir si l'organisme ne fait rien pour s'en défendre ;
- un grattage continu favorisera l'auto-entretien de la réponse inflammatoire locale comme réaction protectrice contre par exemple certaines plantes toxiques, insectes, maladies dermatologiques et cette théorie rejoint la précédente ;
- signal de toilettage (pour se débarrasser la peau et les cheveux de parasites) ;
- une autre théorie évoque la « contre-irritation » : le fait de se gratter engendre une douleur qui détournerait le cerveau des sensations initiales de démangeaison — les nocicepteurs étant souvent associés à d'autres mécanorécepteurs[2]. Le dermatologue et neurobiologiste Gil Yosipovitch propose une théorie corroborée par l'imagerie médicale : le grattage met en œuvre dans le cerveau des zones liées au plaisir, comme le système de récompense[3].
Notes et références
modifier- (en) P. Stein, « Neuronal control of turtle hindlimb motor rhythms », Journal of Comparative Physiology A Neuroethology Sensory Neural Behavioral Physiology, no 191, , p. 213-229
- (en) P. Stein, « The vertebrate scratch reflexe », Symposia of the Society for Experimental Biology, no 37, , p. 383-403
- (en) Gil Yosipovitch, « Assessment of Itch: More to be Learned and Improvements to be Made », Journal of Investigative Dermatology, no 121, , p. 14-15 (DOI 10.1111/j.1523-1747.2003.12650.x)