Queering the Map

cartographie littéraire numérique de Lucas Larochelle

Queering the Map est une plateforme communautaire de cartographie participative en ligne sur laquelle les personnes utilisatrices partagent leurs expériences personnelles queer à des endroits spécifiques sur une seule carte collective mondiale. Depuis sa création en mai 2017 par Lucas La Rochelle, les utilisateurs ont contribué à plus de 80 000 soumissions en 23 langues sur la plateforme[1].

Histoire modifier

En 2017, l'artiste et designer canadien Lucas LaRochelle a commencé à travailler sur Queering the Map pour un projet de classe à l'Université Concordia à Montréal. Le projet est lancé en mai de la même année. LaRochelle a cité l'impact durable de ses souvenirs personnels sur la perception des lieux ainsi que les idées de Sara Ahmed sur l'identité sexuelle en tant qu'orientation vers l'espace comme influences du projet. Pour LaRochelle, un espace queer peut être une expérience relationnelle créée par et/ou partagée entre des personnes queer[2]. LaRochelle a déclaré que sa principale intention en initiant le projet était d'archiver ces espaces, qui transcendent la notion traditionnelle d'espaces queer comme des lieux fixes (comme des commerces ou des quartiers) qui sont appropriés par des communautés clairement définies[1].

En février 2018, le DJ montréalais Frankie Teardrop a partagé Queering the Map sur Facebook, ce qui a considérablement augmenté la visibilité du site. Au cours de ce mois, le nombre d'épingles sur la carte est passé de 600 à 6 500 en l'espace de trois jours. Peu après, une cyberattaque générant des épingles avec des commentaires soutenant le président américain Donald Trump a forcé LaRochelle à supprimer le site et à demander de l'aide pour sécuriser son URL[1]. Au cours des deux mois suivants, 8 volontaires ont développé une version plus sécurisée du site sur GitHub, et le projet s'est qualifié pour le service de cybersécurité gratuit Project Galileo de Cloudflare . Un système de modération de la plateforme a notamment été développé à travers ce processus[2]. En avril 2018, Queering the Map a été relancé[3].

En 2019, LaRochelle a commencé à développer QT.bot, un réseau neuronal artificiel formé pour générer des histoires queer hypothétiques en utilisant les données partagées sur Queering the Map[4] .

Réception modifier

Queering the Map a fait l'objet d'une couverture médiatique de la part de médias basés en Australie[5], au Brésil[6], au Canada, en République tchèque[7], en France, en Espagne[8], en Suisse[9], au Royaume-Uni et aux États-Unis, notamment Autostraddle, CBC Arts, CityNews[10], Condé Nast Traveler[11], Fugues[12], Numerama, Paper, rabble.ca[13], The McGill Daily, The Skinny[14], Vice et Vogue.

Distinctions modifier

En 2018, Queering the Map a reçu une mention honorifique au Prix Ars Electronica[15] et a été présélectionné pour les Kantar Information is Beautiful Awards[16] et le Lumen Prize for Digital Art[17].

Queering the map devient largement connu dans le domaine du design et s'inscrit dans un « tournant queer »[18] plus large dans le design, au même titre que le travail de designers et de chercheurs en design comme Ece Canli, Emeline Brulé, Luiza Prado de O. Martins et Tiphaine Kazi -Tani. Leur travail est radical, critique, chaotique et déconstructif[19].

Références modifier

  1. a b et c (en) « Co-Creating a Map of Queer Experience: An interview with Lucas LaRochelle », sur immerse.news,
  2. a et b Angad Singh, « Queering The Map: A Skype Call With Lucas LaRochelle »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Ruthless Magazine (consulté le )
  3. (en) Alastair Boone et Martin Echenique, « A Crowdsourced Map of the Queer World », sur bloomberg.com, (consulté le )
  4. « QT.bot | Lucas LaRochelle », Studio XX
  5. (en) Allison Gallagher, « Queering the map: an archive of queer space », Archer Magazine,
  6. (pt) Carlos Albuquerque, « O amor em tempos de GPS », sur projetocolabora.com.br, (consulté le )
  7. (cs) Hana Kuncová, « Nejsi sám, kdo se teď cítí divně, LGBT lidé mají digitální mapu vzpomínek », sur wave.rozhlas.cz, (consulté le )
  8. Manu Garrido, « El mapa queer que desafía las reglas sociales de sexo y género », sur Yorokobu.es, (consulté le )
  9. (de) Mirja Gabathuler, « Eine Weltkarte der queeren Liebe », sur SRF.ch, (consulté le )
  10. (en) « Queering the map at Concordia », sur CityNews Montreal, (consulté le )
  11. (en) Melissa Kravitz-Hoeffner, « This Mapping Tool Collects Queer Sites and Memories », sur cntraveler.com, (consulté le )
  12. Michel Joanny-Furtin, « Géolocaliser nos souvenirs queer », sur fugues.com,
  13. (en) Scott Neigh, « Queering space, both online and off », sur rabble.ca,
  14. (en) Katie Goh, « Queering the Map on capturing LGBTQ+ history », sur theskinny.co.uk, (consulté le )
  15. « Queering The Map », Prix Ars Electronica 2018
  16. (en) Lucas LaRochelle, « Queering The Map », Information is Beautiful Awards (consulté le )
  17. Rapoport, « Academics in the Spotlight », Lumen Prize
  18. (en) E. Canli, Queering design: Material re-configurations of body politics (thèse de doctorat en design à l'Université de Porto), (lire en ligne)
  19. I. Prochner, Theorizing a queered design and the (im)possibility of design for the common good, (lire en ligne)

Liens externes modifier